Pour se protéger du prochain krach, misez sur les dividendes

Le marché est en nette surchauffe en ce moment, pire qu'en 2007, et pas loin de 2000... Autant vous dire que ça s'annonce mal... Est-ce à dire qu'il ne faut plus rien acheter, voire tout vendre ou carrément jouer à la baisse? Cela peut être tentant en effet quand on sait ce qu'il sait passé lors de ces derniers marchés baissiers. D'autant que la politique monétaire de la Fed, bien que toujours expansionniste, est de moins en moins accommodante.

Jouer contre le marché en vendant à découvert n'a jamais été ma tasse de thé. Bien que pouvant être très lucratif sur le court terme, c'est aussi infiniment stressant et risqué si l'on se trompe sur le timing. Je préfère gagner lentement mais sûrement plutôt que rapidement avec de fortes chances de tout perdre. C'est pour cela que je n'aime pas non plus les jeux de hasard. Tout vendre n'est pas la solution non plus car cela signifierait se séparer de titres de qualité qui paient un très bon rendement sur coût d'achat, qui ne baissera pas en cas de chute des cours.

Pyramide de MaslovFaut-il dès lors cesser totalement ses achats ? C'est certainement une sage décision, mais comme toujours en bourse la réponse n'est pas noire ou blanche, mais plutôt grise. Le mieux est d'espacer ses acquisitions, de se limiter à quelques rares titres qui se négocient encore à bon prix et qui affichent un faible bêta, c'est-à-dire moins sensibles aux variations du marché. On trouve des titres de ce type dans des secteurs défensifs tels que la santé, l'immobilier, le tabac et les biens de consommation par exemple. Si l’on se réfère à la pyramide des besoins de Maslov, les individus remplissent d’abord leurs besoins physiologiques, avant de penser à combler leurs autres besoins, notamment sociaux. En temps de crise, ils utiliseraient donc leur revenu essentiellement pour assurer leurs besoins primaires de survie, le reste étant mis de côté pour assurer les besoins sécuritaires.

Les titres défensifs possèdent non seulement la particularité de mieux résister aux marchés baissiers, mais de plus leurs sociétés font preuve d'une résilience remarquable durant les phases de récession économique. Ceci leur permet de générer des bénéfices en toutes situations et même très souvent de continuer à croître tandis que les autres sombrent. Des revenus constants et même qui progressent, cela signifie aussi en principe des dividendes qui font de même. Parmi les 540 titres US payeurs de dividendes croissants on constate ci-dessous que plus l'historique de progression des dividendes est important, plus la part de titres défensifs prend l'ascenseur.

dividendes us

Non seulement les titres payeurs de dividendes affichent une volatilité moindre, mais leurs distributions permettent également d'amortir les pertes d’un portefeuille lorsque les prix des actions chutent. Mieux, sur des horizons temporels plus longs, les titres avec des rendements de dividendes élevés ont aussi produit une meilleure rentabilité avec des risques moindres :

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Par ailleurs, les payeurs de dividendes sont comportent mieux que les autres, quelle que soit la politique monétaire de la Fed. Mais c'est durant les phases d'assouplissement (et donc d'incertitudes économiques) que la différence est la plus marquée avec les titres qui ne paient pas de dividendes. Le caractère résilient et défensif d'une société lui donne ainsi la capacité de maintenir et faire progresser son bénéfice, ses dividendes et le cours de son action, quelles que soient les conditions du marché.Les dividendes face aux changements de taux d'intérêt

Comme nous venons de le voir, les payeurs dividendes ont surperformé les non-payeurs lors des marchés haussiers, comme lors des marchés baissiers. Cette tendance a été encore plus grande pour les titres qui ont augmenté leurs dividendes au fil du temps. Ainsi, les entreprises qui ont augmenté ou initié un dividende ont affiché une rentabilité annuelle de 9,6% entre 1972 et 2010. Les titres qui ont maintenu leur dividende au fil du temps ont atteint quant à eux 7,5%. Ceux qui n'ont versé aucun dividende ont quasiment stagné à 1,7%. Quant à ceux qui ont diminué ou éliminé leurs distributions, ils ont été sanctionnés par les investisseurs, avec une perte annuelle de 0,5%.

Performance historique des dividendes

En conclusion, les dividendes, et principalement les dividendes croissants se comportent bien dans n'importe quelle situation. Bien entendu, en cas de baisse soudaine du marché, ils essuieront quelques revers, mais, grâce à leurs distributions, ils limiteront non seulement les pertes, mais surtout ils seront les premiers à redresser la tête. Donc, aujourd'hui, plus que jamais, misez sur les dividendes, et gardez du cash de côté en vue des prochaines grandes soldes qui s'annoncent.

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12 réflexions sur “Pour se protéger du prochain krach, misez sur les dividendes”

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    Excellent article, merci ! Mais depuis le temps que tu nous annonces ces soldes faudra bien qu’elles arrivent. 😉

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    Faudrait-il alors que je vende mes fonds de placement…
    Comment peut-on dire qu’il y aura une crise?
    Le cycle de Juglar en prédit une pour dans 2 ans 😉

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    Great minds think alike!

    Je m’attends à une correction aussi. Notamment, il y a le “sell in may and go away effect” qui devrait avoir lieu comme presque chaque année. Juillet, août et septembre offrent généralement plusieurs belles fenêtres pour acheter de bons titres “en solde”… Cela se produira-t-il en 2014? Qui saît.

    La bourse fricotte aussi avec des sommets inégalés mais sous de faibles volumes… Cela me fait penser au calme avant la tempête!

    Pour ma part, comme je suis aussi un très mauvais spéculateur, je continue d’acheter de petits lots selon les opportunités. J’ai acquis récemment 18 actions de Wal Mart par exemple qui est un titre assez perméable aux aléas de la bourse ou encore 110 actions de ARCP un reit américain qui se transigeait à son plus bas en 52 semaines.

    Mais, je garde aussi beaucoup de liquidités pour pouvoir acheter plus massivement des titres de compagnies de qualité lors du prochain pull-back!

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    J ai donc 5 fonds indiciels
    Un SMI, un small cap suisse, un US, un Nikkei et un dernier euros. Qu en pensez-vous

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      difficile de dire comme ça sans autres précision mais déjà s’il s’agit de fonds indiciels c’est déjà pas trop mal
      ensuite SMI c’est défensif et ça paie quelques dividendes légèrement croissants, donc ok
      small cap suisse, ça peut être défensif, mais pas forcément, il faudrait voir les composants ou connaître le bêta… à voir sur morningstar
      US, Nikkei et euro difficile à dire sans autre précision, à voir aussi le bêta sur morningstar et étudier la distributions, taux, croissance ?

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    Je vous remercie pour cet article, très intéressant.

    De quelle manière estimez-vous si un titre est sous-évalué ? Est-ce que le “Price Earning Ratio” (ratio cours sur bénéfices) doit être considéré et l’utilisez-vous (si oui, de quelle manière) ?

    En vous remerciant (et patientant en vue d’une correction du marché !)

    Salutations

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      Bonjour, oui, le Price Earning ratio peut donner une indication, ou aussi le rendement (Yield). Dans tous les cas ne vous attendez pas à trouver beaucoup de titres sous évalués en ce moment, mais tout au juste pas trop chers. Je vous suggère de parcourir un peu ce site pour en connaître plus, il n’y a pas de réponse simple à cette courte question malheureusement. Vous pouvez commencer ici : http://www.dividendes.ch/tutorial/

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        Merci pour votre réponse !

        D’après mes recherches, le SMI aurait PER median d’environ 18.7, ce qui corresponds à une sur-évaluation (mes chiffres ne sont probablement pas tous à jour). Par contre, il me semble que cela reste tout de même assez loin de ce qu’on pourrait qualifier de bulle. Par example, le PER du S&P 500 était estimé à 15.66 la semaine passée (http://www.investing.com/analysis/weekly-update:-s-p-500-earnings-continue-to-grow-218441).

        Au vu des prix actuels, je partage votre avis qu’une correction va avoir lieu dans un futur plus ou moins proche, mais est-il correct de dire que le marché est en surchauffe voir proche de la bulle ? Conservez-vous une plus grande part de cash en attendant une potentielle correction ou alors n’investissez-vous quasiement plus car vous la penser iminente ? Et que faire lorsque la correction ne semble finalement pas se présenter, après avoir déjà investis très prudemment depuis quelques mois ?

        Merci

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    Bonjour,

    Vous parlez des dividendes et justement je cherche comment savoir à quelle date une entreprise les verse? Existe-t-il un site qui donne les dates du payement des dividendes du SMI et de la bourse Suisse élargie?
    Combien de temps avant le versement de dividendes faut-il acheter une action?

    Merci beaucoup
    Benoit

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      Bonjour Benoit

      vous pouvez passer par n’importe quel site financier : swissquote, yahoo finance, morningstar, fool.com, ft.com… et chercher la date ex du titre qui vous intéresse
      il faut acheter le jour précédent
      néanmoins, je vous mets en garde, si vous cherchez à faire de la chasse aux dividendes (acheter avant la date ex et revendre après) c’est une stratégie perdante (le cours se corrigeant du montant du dividende le jour de la date ex)

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