Indépendance financière : pourquoi l’optimisme bat toujours le pessimisme

Un lecteur m'a récemment interpellé : mes articles seraient pessimistes, voire dépressifs. Cette remarque mérite clarification. L'optimisme ne consiste pas à nier les problèmes, mais à chercher des solutions.

Infographie comparant pessimisme et optimisme dans la quête d'indépendance financière : l'optimiste agit et construit son avenir plutôt que de subir le système

Optimiste ou pessimiste : la vraie différence

Un lecteur m'a récemment fait remarquer que mes articles depuis un an semblaient pessimistes, voire de nature dépressive. J'apprécie ces retours, positifs comme négatifs, car ils forcent à prendre du recul. Il est donc temps de clarifier ma démarche pour les nouveaux lecteurs.

Oui, j'ai traversé des moments difficiles professionnellement. J'ai frôlé le burnout à plusieurs reprises. Oui, j'ai souvent critiqué notre mode de vie occidental, cette Rat Race qui nous piège dans un cycle de travail-consommation sans fin. Mais voici le point crucial : c'est précisément ce mal-être qui m'a mis sur le chemin de l'indépendance financière.

Si j'avais été pleinement satisfait de mon emploi de salarié, jamais je ne me serais lancé dans cette quête d'épargne et d'investissement pour devenir rentier. La différence entre pessimisme et optimisme ne réside pas dans le fait de voir ou non les problèmes. Elle réside dans la réaction face à ces problèmes.

Un dépressif broie du noir en permanence et ne voit aucune issue. Un optimiste, même au fond du gouffre, identifie toujours une lueur d'espoir et agit pour transformer sa réalité. Je me considère résolument comme un optimiste, car même dans mes pires moments, je me suis toujours projeté vers un avenir meilleur grâce à l'indépendance financière.

Des actions concrètes, pas que des mots

La critique seule est stérile. L'optimisme véritable se mesure aux actions entreprises :

  • Accumulation d'épargne qui s'est transformée en levier d'investissement générateur de revenus passifs de plus en plus importants
  • Achat de ma première résidence principale, puis vente, mise en location et achat de ma deuxième RP.
  • Réduction du temps de travail d'un tiers
  • Amélioration drastique de ma qualité de vie

Une stratégie d'investissement optimiste et prudente

Mon approche d'investissement reflète également cet optimisme pragmatique. Mon portefeuille affiche :

  • Performance alignée sur le marché actions avec une volatilité réduite de moitié
  • Rendement de dividendes de 3,8% par rapport au coût d'achat
  • Progression des dividendes de 10% par an : la vraie mesure de succès

Aurais-je pu obtenir un rendement immédiat plus élevé en ciblant des actions à haut dividende ? Certainement. Mais j'ai volontairement privilégié la solidité et la croissance plutôt qu'une distribution généreuse mais potentiellement fragile. C'est l'essence même de l'optimisme à long terme : accepter moins aujourd'hui pour obtenir plus demain.

Un dividende moyen qui progresse régulièrement bat toujours un rendement élevé mais stagnant. C'est mathématique, et c'est surtout une vision optimiste de l'investissement.

Trouver l'équilibre entre frugalité et plaisir

J'admire la frugalité extrême pratiquée Jacob Lund Fisker dans Early Retirement Extreme. Mais je ne l'ai jamais appliquée et c'est un choix conscient. J'ai toujours pratiqué une approche hédoniste de l'indépendance financière. SI je me suis mis sur cette voie, c'est justement pour profiter de la vie. L'optimisme, c'est aussi savoir profiter du chemin, pas seulement de la destination. Vivre 20 ans dans l'austérité totale pour ensuite profiter de la retraite ? Ce n'est pas ma vision d'une vie réussie.

La Rat Race : critiquer n'est pas être pessimiste

Il est vrai que je critique régulièrement le modèle salarial classique et la Rat Race. Certains y voient du pessimisme. Je vois au contraire un réalisme constructif.

Pointer du doigt un système dysfonctionnel n'est pessimiste que si on s'arrête à la critique. Mais quand on propose simultanément une solution (l'indépendance financière) et qu'on la met en œuvre concrètement dans sa propre vie, c'est de l'optimisme pur.

Le pessimiste dit : "Le système est pourri, je suis coincé, je ne peux rien faire."
L'optimiste dit : "Le système a ses limites, mais je peux construire une alternative pour moi-même."

C'est exactement ce que j'ai fait. Ce n'est pas un rêve inaccessible, c'est un objectif atteignable avec une stratégie claire et une exécution rigoureuse.

L'optimisme sans action n'est que du wishful thinking

Rêver d'une vie meilleure ne suffit pas. Il faut un plan concret, des objectifs chiffrés, et une exécution disciplinée. L'optimisme véritable est un optimisme opérationnel.

Accepter les critiques mais garder le cap

Que certains trouvent mes articles pessimistes ne me détourne de ma route. Je ne vais pas changer de stratégie pour plaire. L'optimisme nécessite de la conviction.

Conclusion : l'optimisme comme stratégie de vie

Alors, suis-je pessimiste ou optimiste ? La réponse est limpide : résolument optimiste. Mais d'un optimisme lucide, pas naïf. D'un optimisme qui reconnaît les problèmes tout en cherchant activement les solutions.

Mon parcours depuis 2010 sur ce blog en témoigne : ce n'est pas le parcours d'un pessimiste qui subit. C'est le parcours d'un optimiste qui construit son avenir plutôt que de le subir.

Si vous aussi vous aspirez à l'indépendance financière, retenez ceci : critiquer le système n'est pas être pessimiste. C'est la première étape nécessaire pour identifier ce que vous voulez changer. La deuxième étape, celle qui sépare le pessimiste de l'optimiste, c'est l'action.

Et cette action commence aujourd'hui. Pas demain, pas l'année prochaine. Aujourd'hui.


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4 réflexions sur “Indépendance financière : pourquoi l’optimisme bat toujours le pessimisme”

  1. Bonjour,

    Quel intérêt d’avoir une volatilité 2x moindre ? Si vous êtes dans un objectif long terme, c’est la performance qui vous intéresse. Point. La volatilité, à la limite, c’est votre amie. Elle vous permet d’acheter à bon compte.

    Est-ce un objectif de vouloir la limiter ? Pas sûr de comprendre…

    Essayer de performer plus que le marché actions, vous atteindrez ainsi peut être votre objectif avant d’être vieux !

    Signé,
    Un indépendant financier de moins de 40 ans.

    1. Je pensais comme vous au début. Mais j’ai compris au contraire que la volatilité était mon ennemie. J’en ai déjà souvent parlé ici. La raison principale c’est qu’elle agit sur nos sentiments de peur et d’avidité et donc nous pousse à agir de manière irrationelle. Ce n’est peut être pas votre cas et c’est tant mieux pour vous.

  2. Bonjour Jérôme,

    Je découvre votre site, que j’ai eu du plaisir à lire. Je vous félicite pour le parcours accompli, votre discipline et les résultats obtenus. Votre approche de l’investissement boursier me paraît sérieuse, saine et responsable. Je vous souhaite de parvenir à votre but dans les délais que vous vous êtes fixés.

    Pour ma part, je suis un amateur autodidacte en matière boursière, depuis le début des années 2000. Je suis passé par plusieurs approches. Aujourd’hui -et depuis longtemps aujourd’hui- j’ai acquis la conviction que pour un non professionnel notamment, une stratégie à long terme s’impose, fondée sur l’entreprise d’abord (qualité, solidité, régularité, pérennité). Quant à moi, je repère des entreprises intéressantes et je patiente ensuite longtemps en attendant une baisse des marchés donnant un point d’entrée favorable. Il est parfois dure d’être patient, mais c’est l’une des clés. En fait, et ce n’est pas une surprise ni une originalité, je suis un adepte de l’approche à la Warren Buffet. Je n’ai pas de but précis de retraite anticipée; et, sans faire de folie, je profite aussi de la vie et n’ai pas de stratégie d’économie au quotidien; ce serait d’ailleurs plus facile pour un célibataire que pour un homme marié avec des enfants, comme moi.

    Ce qui m’inquiète depuis quelques années, c’est la quantité de liquidité que les banques centrales ont injectées dans les système. C’est à mon sens très artificiel. C’est un peu une fuite en avant. Retirer les liquidités va forcément faire mal, surtout si c’est brutal (a priori cela ne sera pas brutal), et pour résorber les énormes bilans des banques centrales, il faudra du temps si l’on adopte un rythme raisonnable. Une autre de mes interrogations est l’inflation qui n’explose pas (c’est tant mieux) malgré les liquidités importantes; comme je n’ai pas d’explication satisfaisante respectivement sur la base des explications que l’on me donne, j’estime qu’il y a une situation anormale, que je considère porteuse de dangers même si je n’appréhende pas bien ceux-ci. Certains disent que l’intervention des banques centrales depuis la crise de 2008 n’a fait que reporter le problème à plus tard, et qu’il faudra bien affronter celui-ci un jour, j’ai tendance à croire que c’est vrai, et que l’on sera une fois ou l’autre rattrapé par ce problème, lorsque la fuite en avant ne sera plus possible ou qu’un grain de sable -quel qu’il soit- grippera le système.

    Pour l’instant, je crois toujours aux marchés et je ne détecte pas d’indice d’une crise sérieuse à court terme (certains prédise un crash des marchés, mais depuis toujours il se trouve des gens pour faire ce genre de prédictions, qui ne valent rien, jusqu’au jour où cela arrive et que l’oracle de mauvaise augure deviennent alors un génie…). J’ai cependant de la peine à comprendre l’impact de l’effet Trump et sa durée. Quoi qu’il en soit, je vois 2017 comme une année spéciale, difficilement lisible, volatile mais stable en moyenne; mais cette vision ne vaut pas grand chose, tant l’on ne se trouve pas dans la science exacte (et en plus, je suis un amateur ne pouvant pas régater avec les professionnels, même si ceux-ci ne communique pas forcément ce qu’ils pensent vraiment pour toute sorte de raisons!).

    Finalement je partage une autre réflexion que je me fais: j’ai la conviction que dans nos pays occidentaux avec des Etats plutôt sociaux, on encourage les cigales ou détriment des fourmis, avec un message que je caricature comme suit: « Vivez à fond et dépensez. Si vous manquez de moyen, l’Etat y pourvoira. » Et pour verser des prestations sociales (la facture sociale va augmenter entre entre du fait du vieillissement de la population), l’Etat à besoin de moyens. S’il ne les a pas ou plus, il va être tenté d’aller les chercher chez les fourmis par le biais des impôts et autres taxes, ruinant leurs efforts. Que l’on ne me comprenne pas mal: je suis bien entendu favorable à ce que l’Etat aide les personnes dans le besoins et je suis conscient que beaucoup n’ont aucun potentiel d’économie sans moindre volonté ou faute de leur part; je suis toutefois moins enthousiaste lorsque les gens qu’il faut aider avaient certains moyens mais ont tout flambé. Bref, les fourmis seront-elles un jour les dindons de la farce?

    1. Merci pour vos compliments et pour cet éclairage pertinent. Je pense que ça fait déjà très longtemps que les fourmis se font pigeonner. Le seul moyen d’en sortir c’est soit de faire la cigale, soit de sortir carrément du système.

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