Article original rédigé par dividinde en novembre 2017, mis à jour par mes soins en décembre 2025
L'esclavagisme a été aboli – c'est en tout cas la version officielle... Mais sommes-nous pour autant véritablement libres ?

Le mot liberté est tellement utilisé à toutes les sauces qu'on ne sait plus vraiment ce qu'il signifie : liberté de pensée, liberté politique, liberté de presse, liberté d'entreprise, liberté individuelle, libertinage (ah non, ça c'est un autre sujet...)
La liberté : un concept multidimensionnel
La liberté est une notion très relative. Pour un prisonnier, elle n'a pas la même signification que pour vous et moi. Ce concept n'a pas non plus le même sens si vous vivez en Suisse ou en Corée du Nord.
À la naissance, nous sommes de faibles oisillons qui reçoivent leur nourriture dans le bec. Nos premières années sont placées sous le signe de l'insouciance. Plus tard, entre job et famille, l'insouciance laisse sa place au poids des responsabilités.
À la maison, on s'occupe des besoins des autres plutôt que de penser à soi. Au travail, on fait ce qu'on nous demande de faire plutôt que ce qu'on aimerait faire. Cette double contrainte définit l'existence de la majorité des adultes actifs.
Liberté et vie en société
Vivre en société rend une liberté totale impossible. Faut-il pour autant quitter sa femme, plaquer son job et partir sur une île déserte pour retrouver sa liberté ? Je pense qu'il existe des méthodes moins radicales...
La liberté n'est pas seulement l'absence de contraintes extérieures, c'est avant tout un processus intérieur, une attitude, un état d'esprit. La liberté est un trait de caractère, une disponibilité, une façon de penser.
Les contraintes sociales ne disparaissent jamais complètement. Même en retraite anticipée, vous avez des obligations familiales, administratives, fiscales. La question n'est donc pas d'éliminer toutes les contraintes, mais de choisir celles que vous acceptez.
L'indépendance financière comme levier de liberté
Je pense que la quête de liberté financière est autant une démarche économique que philosophique. Cela ne sert à rien d'acquérir le statut de retraité à 50 ans si l'on fait partie de ces personnes qui ont le sentiment de ne plus exister socialement une fois qu'elles ont perdu leur statut professionnel.
Et pourtant, le monde n'est pas constitué que du monde professionnel. La vie ne se limite pas au boulot. Apprendre à vivre, c'est désapprendre à travailler.
« Le travail, c'est la liberté. La liberté, c'est celle des autres. Le travail, c'est celui des autres », plaisantait Boris Vian.
Ce que l'indépendance financière change vraiment
L'indépendance financière ne vous rend pas libre au sens absolu. Elle vous offre trois choses fondamentales :
- Le temps : vous récupérez 40 à 50 heures par semaine précédemment consacrées au travail salarié
- Le choix : vous pouvez refuser les missions qui ne vous intéressent pas, les collaborations toxiques, les compromis douloureux
- L'autonomie : vous définissez vos propres objectifs plutôt que de poursuivre ceux de votre employeur
Mais attention : ces trois éléments ne créent pas automatiquement la liberté. Ils créent un espace vide que vous devez remplir avec du sens. Sans projet personnel, sans curiosité intellectuelle, sans centre d'intérêt structurant, cet espace vide peut devenir oppressant.
Liberté et action
Être libre ne signifie pas être paresseux, passif, inactif. Cela ne consiste pas à ne rien faire, ni à faire tout ce que l'on veut. Être libre, c'est surtout savoir ce que l'on veut vraiment.
« La liberté, c'est de trouver son propre chemin et de le suivre. » (Xavier Brébion)
La liberté n'est pas un état passif où l'on subit moins de contraintes. C'est un état actif où l'on choisit ses contraintes.
Comment construire votre liberté ?
Avant l'indépendance financière
- Clarifiez vos valeurs : qu'est-ce qui compte vraiment pour vous ? Sans cette clarification, vous accumulerez de l'argent sans savoir pourquoi.
- Testez vos projets : utilisez vos vacances et week-ends pour expérimenter ce que vous feriez si vous aviez tout votre temps. Beaucoup découvrent que leurs rêves ne les passionnent pas tant que ça.
- Construisez progressivement : la liberté s'acquiert par paliers. Réduire votre temps de travail à 80%, négocier du télétravail, refuser une promotion chronophage sont autant de micro-libertés.
Après l'indépendance financière
- Acceptez la transition : les premiers mois peuvent être déstabilisants. Votre identité professionnelle disparaît, vos routines s'effondrent. C'est normal.
- Créez une nouvelle structure : la liberté totale est anxiogène. Définissez-vous de nouvelles routines, de nouveaux objectifs, de nouveaux projets.
- Restez connecté : l'isolement social guette les retraités anticipés. Maintenez des interactions régulières, même si elles changent de nature.
Questions fréquentes
Peut-on être libre sans indépendance financière ?
Oui, absolument. La liberté intérieure ne dépend pas de votre compte en banque. Certaines personnes restent prisonnières de leurs peurs même avec des millions. D'autres cultivent une forme de liberté malgré des contraintes financières importantes. L'indépendance financière est un outil, pas une garantie.
L'indépendance financière rend-elle vraiment heureux ?
Non, pas automatiquement. Elle supprime certaines sources de stress (patron toxique, horaires imposés, revenus instables), mais elle ne crée pas le bonheur. Si vous étiez malheureux dans votre vie personnelle avant, vous serez probablement toujours malheureux après. L'indépendance financière est une condition facilitante, pas suffisante.
Combien faut-il pour être financièrement libre ?
La réponse dépend de votre train de vie et de votre conception de la liberté. Pour certains, 1'000'000 CHF suffisent s'ils acceptent une vie frugale. Pour d'autres, 5 millions ne suffiront jamais. La vraie question est : quel niveau de sécurité financière vous permet de vous sentir libre ? Cette réponse est profondément personnelle.
La retraite anticipée ne risque-t-elle pas de devenir ennuyeuse ?
C'est un risque réel si vous n'avez pas cultivé de centres d'intérêt en dehors du travail. Beaucoup de personnes découvrent qu'elles s'étaient construites exclusivement autour de leur identité professionnelle. La clé est de développer des passions, des projets, des relations avant d'atteindre l'indépendance financière.
Et vous, que voulez-vous vraiment dans la vie ?
Cette question apparemment simple est la plus difficile à répondre. Beaucoup de gens poursuivent l'indépendance financière sans savoir précisément ce qu'ils feront de leur liberté une fois acquise.
Prenez le temps d'y réfléchir sérieusement. Écrivez vos réponses. Testez-les. Ajustez-les. Votre conception de la liberté évoluera avec le temps, et c'est parfaitement normal.
La liberté n'est pas une destination finale, c'est un chemin que l'on choisit de suivre chaque jour.
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Juste excellent ! Merci dividinde pour ce bel article.
Magnifiquement bien tourne !
Comme sans doute la plupart des gens qui suivent « dividende.ch », je suis féru de liberté et d’indépendance. Pour moi, l’indépendance est nécessaire pour atteindre la liberté. L’indépendance financière permet une forme de liberté, en se dégageant de certaines contingences. Après, chacun fait ce qu’il veut de sa liberté. Pour ce qui me concerne, l’indépendance financière ne signifierait aucunement l’oisiveté (quelle horreur), mais la liberté d’entreprendre toute sorte de projets et de laisser libre cours à mes passions.
Je rajouterais qu’il est difficile de devenir financièrement libre si l’on n’est pas libre dans sa tête au départ 😉
Merci pour vos commentaires! Je vois également l’indépendance financière comme une étape importante (voire indispensable) vers la liberté, car elle permet de se concentrer sur de nouveaux projets qui nous tiennent vraiment à cœur indépendamment des contraintes financières.