Retrait 2e pilier via libre passage : optimisation fiscale

Article original rédigé par dividinde en septembre 2018, mis à jour par mes soins en décembre 2025

Le 2e pilier représente souvent le capital le plus important accumulé durant votre vie professionnelle. En 2024, 45% des nouveaux retraités ont choisi de le percevoir intégralement sous forme de capital plutôt qu'en rente. Une stratégie méconnue permet d'optimiser fiscalement ce retrait en cas de retraite anticipée : le recours au compte de libre passage. Voici comment cette approche peut vous faire économiser plusieurs dizaines de milliers de francs d'impôts.

Illustration montrant deux coffres-forts symbolisant les comptes de libre passage pour l'optimisation fiscale du retrait du 2e pilier suisse

Retrait du 2e pilier en capital : l'option reste largement accessible

Les statistiques 2024 de l'Office fédéral de la statistique montrent que 45% des nouveaux bénéficiaires ont perçu uniquement un capital, 36% uniquement une rente et 19% une combinaison des deux.

Une réforme fiscale mise en consultation en janvier 2025 prévoit d'augmenter l'imposition des retraits en capital dans le cadre du programme d'allégement budgétaire 2027. Si elle est adoptée, cette réforme entrerait en vigueur vers 2028 et toucherait principalement les gros retraits du 2e pilier.

Le compte de libre passage : qu'est-ce que c'est ?

Un compte de libre passage est un compte de prévoyance sur lequel est versé votre capital du 2e pilier en cas d'interruption de votre activité lucrative. Si vous quittez votre emploi sans adhérer immédiatement à une nouvelle caisse de pension, votre avoir de prévoyance doit obligatoirement être transféré vers une institution de libre passage.

Les situations typiques incluent le chômage, un séjour prolongé à l'étranger, la reprise d'études, un congé parental ou une retraite anticipée. Le compte de libre passage est exonéré d'impôts jusqu'au retrait. Lors du versement, le capital est imposé séparément du revenu ordinaire, à un taux réduit similaire à celui appliqué au retrait de votre caisse de pension ou du pilier 3a.

Retraite anticipée et optimisation fiscale : la stratégie du libre passage

La stratégie du libre passage s'avère particulièrement intéressante pour les personnes souhaitant prendre une retraite anticipée et disposer librement de leur capital de prévoyance. Voici comment procéder.

Démission entre 55 et 60 ans

Vous quittez votre emploi quelques années avant l'âge de référence AVS, idéalement entre 55 et 60 ans selon votre situation financière. Cette démission doit être définitive, sans recherche d'un nouvel emploi salarié.

Transfert sur deux comptes de libre passage

Après votre démission, vous transférez votre avoir de caisse de pension sur deux comptes de libre passage. La loi autorise un maximum de deux comptes, par "prestation de sortie". Point crucial : ces deux comptes doivent impérativement être ouverts auprès de fondations ou de banques différentes, faute de quoi la procédure pourrait être considérée comme une optimisation fiscale abusive.

Retraits échelonnés pour réduire les impôts

Vous pouvez retirer votre avoir de libre passage au plus tôt 5 ans avant l'âge de référence AVS. En 2025, l'âge de référence est de 65 ans pour les hommes et entre 64 ans et 3 mois et 64 ans et 9 mois pour les femmes selon l'année de naissance. À partir de 2028, il sera de 65 ans pour tous.

Concrètement, si vous êtes un homme ayant quitté votre emploi à 58 ans, vous pourrez retirer le premier compte à 60 ans et le second à 61 ans. Cette stratégie d'échelonnement génère des économies d'impôts significatives grâce à la progressivité des barèmes fiscaux.

Exemple chiffré : l'impact fiscal de l'échelonnement

Prenons un exemple concret pour illustrer l'économie d'impôts réalisée grâce à l'échelonnement des retraits.

Profil : Couple marié, domicilié à Lausanne, sans enfants à charge, capital total de 800'000 CHF.

Scénario 1 - Retrait unique : Perception des 800'000 CHF en une seule fois
Impôts fédéraux et cantonaux : environ 101'000 CHF

Scénario 2 - Retrait échelonné : Deux retraits de 400'000 CHF à un an d'intervalle
Impôts fédéraux et cantonaux : environ 86'000 CHF

Économie fiscale : plus de 15'000 CHF

Cette économie s'explique par la progressivité des barèmes fiscaux appliqués aux prestations en capital. Plus le montant retiré est élevé, plus le taux d'imposition augmente. En fractionnant les retraits sur différentes années fiscales, vous restez dans des tranches d'imposition plus basses.

Rendement des comptes de libre passage en 2025

Les taux d'intérêt des comptes de libre passage classiques restent extrêmement faibles en 2025. Le taux moyen s'établit autour de 0.1% selon les dernières données du marché. Certains grands établissements (UBS, PostFinance) proposent même 0%, tandis que les meilleurs taux atteignent 0.5% à 0.8% chez quelques prestataires spécialisés.

Face à cette faible rémunération, de nombreuses fondations de libre passage proposent désormais des solutions investies permettant de placer tout ou partie de l'avoir en fonds de placement, avec des allocations en actions pouvant atteindre 80% à 100%. Ces solutions offrent un potentiel de rendement nettement supérieur sur le moyen-long terme, tout en comportant un risque de fluctuation à court terme (ce qui peut poser problème si vous prévoyez de retirer rapidement ce capital).

Stratégie recommandée selon votre âge

Avant 55 ans

Le libre passage n'est généralement pas la solution optimale si vous êtes encore loin de la retraite. Les taux d'intérêt proposés sont trop faibles pour une période de placement longue. Privilégiez plutôt d'autres options : accession à la propriété via l'encouragement à la propriété du logement (attention : après 50 ans, le montant mobilisable est plafonné), ou création de votre activité indépendante si tel est votre projet.

Entre 55 et 60 ans

C'est la période idéale pour envisager cette stratégie si vous aspirez à l'indépendance financière et souhaitez gérer vous-même votre capital de prévoyance. Le compte de libre passage devient alors un outil de transition efficace pour quelques années, en attendant l'âge légal de retrait. Optez pour une solution investie (mais conservatrice) si vous avez un horizon de 5 ans ou plus et acceptez une certaine volatilité.

Après 60 ans

À partir de 60 ans (hommes) ou 59 ans (femmes selon l'année de naissance), vous êtes dans la fenêtre de retrait légal de votre libre passage. C'est le moment de planifier vos retraits échelonnés pour optimiser votre fiscalité et disposer de votre capital pour investir selon votre propre stratégie.

Alternatives au compte de libre passage classique

Au-delà du simple compte bancaire à taux fixe, plusieurs options s'offrent à vous pour optimiser votre libre passage.

Police de libre passage

Une police de libre passage auprès d'une compagnie d'assurance offre une garantie du capital et une couverture des risques décès et invalidité. Le taux d'intérêt varie chaque année selon les conditions du marché. L'inconvénient : la résiliation anticipée entraîne généralement des pertes. De manière plus générale ces polices d'assurance sont à éviter du fait des rendements misérables qu'elles offrent.

Fondations avec solutions investies

De nombreuses fondations proposent désormais d'investir votre avoir de libre passage dans des fonds de prévoyance diversifiés. Ces solutions permettent de viser un rendement moyen de 3% à 7% par an sur le long terme, selon la proportion d'actions choisie. Les frais de gestion se situent généralement entre 0.4% et 0.9% par an, incluant les coûts des fonds et les droits de garde.

Cette option convient particulièrement si vous avez un horizon de placement d'au moins 5 ans et souhaitez faire croître votre capital plutôt que de le laisser stagner sur un compte à 0.1%.

Points de vigilance et erreurs à éviter

Négliger les frais de gestion

Certains prestataires facturent des frais annuels de gestion de compte, des frais de transfert ou des frais de retrait anticipé pour l'encouragement à la propriété du logement. Ces frais peuvent annuler l'avantage d'un taux d'intérêt légèrement plus élevé. Privilégiez les offres sans frais de gestion pour les comptes non investis.

Sous-estimer l'impact de l'inflation

Avec un taux d'intérêt de 0.1% et une inflation autour de 1% à 2%, votre capital perd du pouvoir d'achat chaque année sur un compte de libre passage classique. Pour un placement de plusieurs années, envisagez sérieusement une solution investie ou acceptez cette perte en échange de la sécurité du capital.

Foire aux questions (FAQ)

Puis-je ouvrir un compte de libre passage si je suis au chômage ?

Oui, c'est même obligatoire si vous ne trouvez pas immédiatement un nouvel emploi. L'assurance-chômage ne couvre que les risques décès et invalidité, vous devez donc transférer votre avoir de prévoyance vers un compte de libre passage pour maintenir votre couverture.

Combien de comptes de libre passage puis-je avoir ?

La loi autorise un maximum de deux comptes de libre passage, qui doivent impérativement être ouverts auprès de deux institutions différentes. Pour être précis, cette limitation s'applique par "prestation de sortie", c'est-à-dire que lorsque vous quittez un employeur. Vous pouvez donc vous retrouver dans les faits avec plus de deux comptes libre passage.

Que se passe-t-il si je retrouve un emploi après avoir ouvert un compte de libre passage ?

Vous pouvez les transférer vers la caisse de pension de votre nouvel employeur. Mais vous n'êtes pas obligé.

Le compte de libre passage est-il imposé chaque année ?

Non. Votre avoir de libre passage est exonéré de l'impôt sur la fortune et les intérêts ne sont pas imposés durant la phase d'accumulation. La taxation intervient uniquement au moment du retrait, à un taux réduit séparé de votre revenu ordinaire.

Puis-je retirer mon libre passage pour acheter une résidence secondaire ?

Non. Le retrait anticipé pour l'encouragement à la propriété du logement est réservé exclusivement à l'achat, la construction ou la rénovation de votre résidence principale en Suisse ou à l'étranger.

Quels sont les meilleurs taux de libre passage en 2025 ?

Les meilleurs taux pour les comptes classiques se situent entre 0.5% et 0.8% chez certaines caisses d'épargne régionales et quelques prestataires spécialisés. La moyenne du marché se situe autour de 0.1%, avec de nombreux grands établissements proposant 0%.

La réforme fiscale va-t-elle interdire les retraits en capital ?

Non. La réforme fiscale en consultation prévoit uniquement d'augmenter l'imposition des retraits en capital, notamment pour les montants élevés. Elle ne remet pas en cause le droit de percevoir son 2e pilier sous forme de capital.

Conclusion : une stratégie pertinente pour la retraite anticipée

Le recours au compte de libre passage dans le cadre d'une retraite anticipée constitue une stratégie d'optimisation fiscale efficace, permettant d'économiser plusieurs dizaines de milliers de francs grâce à l'échelonnement des retraits. Cette approche convient particulièrement aux personnes âgées de 55 à 60 ans qui aspirent à l'indépendance financière et souhaitent gérer elles-mêmes leur capital de prévoyance.

Toutefois, cette stratégie n'a de sens que pour une période de transition relativement courte, compte tenu de la faiblesse des taux d'intérêt sur les comptes de libre passage classiques (moyenne de 0.1% en 2025). Pour des horizons plus longs, privilégiez d'autres options comme l'accession à la propriété ou la création d'une activité indépendante. Si vous optez pour le libre passage sur plusieurs années, envisagez sérieusement une solution investie pour préserver votre pouvoir d'achat face à l'inflation.


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6 réflexions sur “Retrait 2e pilier via libre passage : optimisation fiscale”

  1. Ton article tombe à pic, suite à la proposition de la commission LPP d’abaisser le taux d’intérêt minimal LPP à 0.75%.
    Lien : https://www.admin.ch/gov/fr/accueil/documentation/communiques.msg-id-72032.html

    Tout ceci devient une vraie mascarade. Encore quelques temps comme ceci et ces comptes misérables forcés ne ramèneront plus rien, voire pire seront soumis à des taux négatifs.

    Cette LPP c’est un véritable vol organisé à grande échelle sur le dos des travailleurs et du patronat. Et personne ne dit rien, tout semble normal. Je ne comprends pas comment les gens peuvent se soumettre ainsi. Et là je ne parle même pas de l’AVS ou encore de la LAMal. Les assurance sociales en suisses n’ont qu’une seule vocation : enrichir les assureurs et/ou les gestionnaires !

    Bref, merci pour ton article. Je trouve que c’est une moins bonne alternative que l’immobilier qui te permet de le faire bien plus vite et t’apporte beaucoup plus de revenus. De plus, je ne l’utiliserais pas non plus dès 58 ans, car dès cet âge on peut demander une retraite LPP anticipée. Tant qu’à faire, si on a tenu jusque là, autant en profiter…. Au moins que ça serve à quelque chose cette grosse m… !!!!

    Par contre je trouve ton idée intéressante pour la tranche d’âge 50-57 ans qui n’est plus en âge d’utiliser la LPP pour acquérir (ou amortir) une propriété et qui n’est pas suffisamment proche pour toucher une LPP anticipée.

    Tous les moyens sont bons pour récupérer l’argent qu’on nous a scandaleusement volé !!!

  2. Le but que recherche l’Etat, qui poursuit par là un intérêt public, est de s’assurer que les citoyens arrivent à l’âge de la retraite, moment où ils n’ont généralement plus de revenus provenant d’un salaire, aient suffisamment de moyen pour palier à leurs besoins et de ne pas dépendre d’aides publiques. En Suisse, l’Etat a mis en place un système reposant sur 3 piliers:

    – le 1er pilier est l’AVS, qui est une rente mensuelle versée par la caisse AVS dès l’âge de la retraite. Le montant de la rente dépend uniquement des années de cotisation (et non du montant des cotisations). La cotisation est proportionnelle au revenu. Les revenus plus élevés soutiennent ainsi les revenus moins élevés. L’AVS est principalement financée par un prélèvement sur les salaires (ou le revenu des indépendants). Dans ce système, les citoyens actifs financent les retraites plus ou moins en flux tendu. Le problème de l’AVS est qu’il s’agit à mon sens d’une sorte de « chaîne de Ponzi », qui ne peut fonctionner que tant qu’il y suffisamment de citoyens actifs, avec une assiette globale de revenu suffisante, pour financer les rentes. Or, en raison de l’espérance de vie qui s’allonge, d’une part, et d’une pyramide des âges défavorable, l’AVS doit être réformée au risque de faire faillite dans un futur plus ou moins proche. Et toute réforme fait bien sûr grincer des dents…

    – le 2ème pilier est la prévoyance professionnelle (LPP). La LPP est financée paritairement par l’employé et l’employeur (la part employé est déduite du salaire et la part employeur est ajoutée). L’employé peut racheter des années LPP (possible s’il n’a pas cotisé toute les années possibles, si son salaire a augmenté ou s’il y a un trou par exemple suite au partage de la prévoyance dans le cadre d’un divorce); le rachat d’année est un bon moyen (l’un des rares) pour faire des économies fiscales, puisque le montant du rachat est déduit de l’assiette du revenu imposable et n’entre plus dans l’assiette de l’impôt sur la fortune. L’avoir LPP appartient à l’employé, qui le récupère au moment de sa retraite, ou s’il part à l’étranger ou se déclare indépendant. Jusqu’à présent, le choix était donné entre une rente ou un capital. L’idée actuellement dans l’air est d’imposer la rente; le but est de mettre quelque peu les citoyens sous tutelle, pour les empêcher de faire n’importe quoi et de perdre le capital rapidement, réduisant à néant le 2ème pilier et obligeant l’Etat à subvenir à ses besoins par le l’aide publique. La préoccupation étatique en la matière n’est certainement pas dénuée de fondement; mais il est tout de même désagréable de se sentir mis sous tutelle. Par ailleurs, avec le temps, la rémunération du l’avoir LPP cotisé (et donc le montant du capital que l’on peut retirer ou le montant de rente que l’on peut percevoir) diminue. Je ne suis pas totalement certain de connaître la raison de cette diminution progressive, mais les caisses, fondations et assureurs qui gèrent les avoirs LPP se plaignent régulièrement de ne plus pouvoir dégager suffisamment de rendement pour assurer les taux de conversion.

    – le 3ème pilier est constitué des économies des citoyens, qui sont totalement libres en la matière. Ces économies peuvent prendre des formes diverses (immobilier, comptes bancaires, titres, or, police d’assurances, etc.). Le pilier lié dit « 3a » permet des déductions fiscales est peut être retiré dans les mêmes conditions que la LPP. La prévoyance libre n’est quant à elle soumise à aucune contrainte. Certains n’ont pas les moyens de constituer un 3ème pilier. Parmi ceux qui ont les moyens, certains sont prévoyant et s’en constituent un, et d’autres ne le sont pas et consomment ou flambent tous leurs revenus et leurs économies (cette dernière catégorie me laisse perplexe).

    En tous les cas, les gens vont avoir sans doute de plus en plus de peine à financier leur retraite et l’Etat va devoir prendre des mesures pour limiter la casse. Il y a fort à parier que les citoyens actifs seront mis à contribution de manière plus importante, par le biais de prélèvements ou d’impôts. La TVA sera aussi sans doute augmentée petit à petit. Et les fourmis seront au final peut-être perdantes par rapport aux cigales. Malheureusement, l’avenir n’est pas tout rose.

    La question qui se pose pour ceux qui sont en quête d’indépendance financière et qui font beaucoup d’efforts dans ce sens est: comment ne pas finir par être les dindons de la farce?

    1. Merci Laurent pour ce long éclaircissement. Il y a quatre choses que tu soulèves et sur lesquelles j’aimerais rebondir :

      1) « palier à leurs besoins et ne pas dépendre de l’aide publique » :
      les intentions à l’origine du système des assurances sociales en Suisse étaient louables. Il s’agissait effectivement de s’assurer à ce que les gens qui n’avaient pas les moyens pour survivre après l’arrêt de leur activité professionnelle (pour cause de retraite ou d’invalidité), puissent survivre malgré tout (à savoir surtout au début se nourrir et se loger). Mais on a malheureusement conçu ce système comme un monstre administratif, voulant tout gérer, pour tout le monde (pas seulement les démunis). On aide pas les gens à devenir responsables si on s’occupe de tout pour eux. Cela marche pour de très jeunes enfants ou des personnes qui ont des déficiences physiques ou psychiques réelles. Aujourd’hui malheureusement l’Etat encourage à ce que Monsieur et Madame tout le monde se repose sur lui. Il ne faut donc pas s’étonner si cela ne fonctionne pas. Les assurances sociales ne devraient servir, comme toutes les assurances d’ailleurs, qu’en cas de réelle nécessité. Un risque qui est quasi certain d’arriver (comme la retraite), n’est pas un vrai risque! Si vous savez que vous allez partir en vacances dans un an, vous mettez de l’argent de côté, vous ne concluez pas une assurance pour cela. Pour la retraite c’est pareil. Et tant pis pour ceux qui ne le feraient pas, à eux d’assumer. Il y aura toujours un filet archi-minimal de véritable assurance pour ce genre de cas.

      2) rachat des années LPP :
      cela me fait penser aux enfants qu’on essaie de kidnapper en les attirant dans un bus avec des friandises… On vous promet des rabais fiscaux en échange… de l’argent que vous avez eu temps de peine à gagner et éventuellement à extraire préalablement de votre caisse LPP pourrie! Jamais je n’ai pris meilleure décision que lorsque j’ai pu sortir une bonne partie de ma caisse de pensions pour acheter ma résidence principale, que j’ai relouée par la suite. J’ai dessus un rendement de plus de 5%, sans compter la plus-value immobilière. Sans comparaison aucune avec les 0.75% de taux d’intérêt minimal LPP qui va arriver. Je vous laisse faire le calcul sur plus de 30 ans, avec intérêts composés, ce que ça peut représenter comme différence !!! Le gain fiscal est tellement risible à côté !!!

      3) raison de la baisse de la rémunération des avoirs LPP :
      tout simplement parce que c’est devenu ingérable, trop grand, avec trop d’acteurs et intermédiaires impliqués. Aussi parce que la LPP a perdu son but originel. En effet, contrairement à l’AVS qui est un système totalement solidaire, la LPP était plutôt de type prévoyance individuelle, c’est-à-dire que ce que vous épargnez, avec votre employeur, vous appartient. C’est toujours le cas, mais le problème c’est que les gains issus de votre argent ne vous sont que très partiellement rétribués. Le reste sert à payer les salaires des gestionnaires et les retraites des baby-boomers. C’est pour ça que ça ne fonctionne plus. Il faut laisser tomber cette farce et ne conserver que le minimum vital, c’est-à-dire l’AVS. Pour le reste, chacun se démerde !!!

      4) comment ne pas être les dindons de la farce :
      difficile effectivement… je pense qu’il n’y a que l’achat ou l’amortissement d’un bien immobilier, via son capital LPP, qui est efficace. Mais attention tout de même à ne pas acheter n’importe quoi…

  3. Heureux d’avoir créé le débat avec mon article 🙂

    Je trouve comme Jérôme que la prévoyance professionnelle est devenue une immense farce, une bonne idée au départ mais qui a dégénéré en un immense gouffre à fric qui déresponsabilise les gens. Le tout étant voué à l’échec avec le vieillissement de la population et la chute des rendements.

    Si en plus de ça on veut nous empêcher un jour de retirer notre avoir durement épargné sous forme de capital, il est vraiment grand temps de contourner le système, que ce soit via l’accession à la propriété ou la solution que j’ai proposée.

    Révolution !!!

  4. Je viens de découvrir ce blog! Je ne sais pas comment je suis passé à côté de ton blog alors que je lis déjà beaucoup de blogs sur le mouvement FIRE et les investissements.

    Utiliser le compte de libre passage pour retirer l’avoir et une très bonne idée. De toute facon, si on pense prendre sa retraite de facon très anticipée, on a pas vraiment le choix d’utiliser un compte de libre passage. Et du coup on ne devrait pas avoir de problèmes tant qu’on arrive à prendre sa retraite avant 58 ans.

    Félicitations pour le blog, c’est un boulot vraiment impressionant.

    1. Salut le « pauvre suisse » 🙂
      Merci et bravo aussi pour ton nouveau blog.
      Je partage les même 4 particularités que tu cites dans ta page « à propos » :
      – situation de départ presque à zéro au début du chemin vers l’indépendance financière
      – perspective différente par rapport aux autres adeptes FIRE étant donné que nous sommes européens et surtout suisses
      – suivre le voyage, même si je n’ai commencé mon blog en 2010, soit dix ans seulement après mes débuts de ce long périple
      – transparence : je communique régulièrement les points de situations financiers et personnels de ce voyage

      Bref, bien du plaisir dans ta quête. Elle est longue, mais ça en vaut la peine.

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