Dernière mise à jour : décembre 2025
Dans l'univers des blogs financiers et de l'indépendance financière, nous parlons constamment d'argent. Performance de portefeuille, dividendes, plus-values, stratégies d'investissement... Nous surveillons nos comptes comme Picsou contemple son coffre-fort. Pourtant, cette obsession du chiffre masque la véritable finalité de notre démarche : récupérer notre temps.

L'argent n'est qu'un moyen, pas une fin
Pourquoi cherchons-nous tant à nous enrichir ? Question de prestige, de pouvoir, de sécurité ? Pour certains, l'argent devient effectivement un but en soi, voire une obsession. Pourtant, c'est oublier l'essentiel : l'argent n'est qu'un moyen d'échange, un outil.
Au-delà de la satisfaction passagère de voir nos placements progresser, l'argent nous rend-il réellement heureux ? Se sent-on plus comblé à quarante ans avec un portefeuille bien rempli que fauché durant sa jeunesse estudiantine ? Pas nécessairement. La courbe du bonheur montre même que les quarantenaires, malgré leur aisance financière croissante, traversent souvent une période difficile. Le poids des responsabilités et la crainte de perdre ce qui a été durement acquis pèsent lourd.
Le temps, notre véritable richesse qui s'amenuise
Nous commettons une erreur fondamentale en vieillissant : nous nous préoccupons de plus en plus d'argent et de moins en moins de temps. Cela devrait être exactement l'inverse, puisque nos heures sont comptées.
Durant notre jeunesse, nous avons non seulement beaucoup de temps devant nous, mais surtout beaucoup de temps disponible. Nos priorités gravitent naturellement vers le plaisir, le divertissement, les bons moments. Plus tard, ces moments existent toujours mais passent après nos "devoirs" d'adultes : le travail salarié et la parentalité occupent une part écrasante de nos journées. Le temps consacré à nous-mêmes se limite au mieux à quelques heures par semaine.
Les rares moments de clairvoyance
C'est seulement quand nous sortons de cette boucle incessante des obligations que nous retrouvons notre lucidité. Lors d'un congé sabbatique, de grandes vacances, ou en travaillant à temps partiel, nous nous reconnectons à nos valeurs profondes, nous retrouvons notre âme d'enfant. Ce n'est pas un hasard si les meilleures décisions de vie sont prises durant ces moments-là : nous avons enfin du recul, de la sagesse, de la perspicacité. Parce que nous avons du temps pour nous.
Le temps vaut infiniment plus que l'argent
On dit que "le temps c'est de l'argent", dans l'idée qu'une heure de travail génère des revenus. Mais la comparaison s'arrête là. Nous ne pouvons pas :
- Enfermer le temps dans un coffre-fort
- L'investir pour le faire fructifier
- Le récupérer une fois dépensé
- L'acheter, quelle que soit notre fortune
Quoi que nous fassions, notre patrimoine temporel s'amenuise, jour après jour, heure après heure, minute après minute. Cette irréversibilité rend le temps infiniment plus précieux que l'argent.
La seule chose que nous pouvons contrôler, c'est d'éviter de le gaspiller pour de mauvaises raisons. Et la principale d'entre elles ? Consacrer l'essentiel de nos journées à faire des choses pour autrui dont nous n'avons pas envie. Rien que ça, ce n'est déjà pas une mince affaire...
L'indépendance financière : récupérer 2080 heures par an
La recherche de l'indépendance financière est paradoxalement d'abord une recherche de temps. Nous cherchons à nous affranchir du travail salarié pour nous réapproprier le temps qui nous appartient. Nous voulons récupérer ces cinq journées hebdomadaires qui nous sont confisquées par notre employeur.
Calculer concrètement votre liberté temporelle
Prenons un exemple concret. Un emploi à temps plein classique représente :
- 40 heures de travail par semaine
- + 5 heures de transport (moyenne)
- + 2.5 heures de préparation matinale (30 min × 5 jours)
- = 47.5 heures hebdomadaires mobilisées
Sur une année, cela représente 2470 heures. En atteignant l'indépendance financière, vous ne récupérez pas seulement un salaire : vous récupérez plus de 2000 heures par an à consacrer à ce qui compte vraiment pour vous.
Que feriez-vous de 2000 heures supplémentaires chaque année ? Voilà la vraie question que pose l'indépendance financière.
Le temps récupéré dès le début du parcours
Même avant d'atteindre l'indépendance financière complète, chaque étape libère du temps :
- 80% de temps partiel : récupération de 494 heures/an (10h/semaine)
- 60% de temps partiel : récupération de 988 heures/an (19h/semaine)
- 50% de temps partiel : récupération de 1235 heures/an (23.75h/semaine)
Chaque baisse de taux d'activité est une victoire concrète dans la reconquête de votre temps.
Pour cela, nous avons besoin d'argent
C'est le paradoxe de l'indépendance financière : pour récupérer notre temps, nous devons d'abord accumuler de l'argent. Beaucoup d'argent. Des centaines de milliers, voire des millions selon notre coût de vie et notre âge.
Mais gardons toujours en tête la hiérarchie fondamentale :
- La finalité : le temps libre, la liberté de choix, l'autonomie
- Le moyen : l'argent, les placements, les dividendes
L'argent n'est que l'outil qui nous permettra d'acheter notre temps. Rien de plus, rien de moins. Cette clarté mentale aide à maintenir le cap durant les années d'accumulation, quand la tentation de céder au consumérisme ou au découragement se fait sentir.
Questions fréquentes
Combien faut-il d'argent pour "acheter" son temps ?
Cela dépend de votre coût de vie annuel. La règle classique des 4% (ou 25 fois vos dépenses annuelles) donne une première estimation. Pour 50'000 francs de dépenses annuelles, vous auriez besoin de 1.25 million. Mais vous pouvez viser l'indépendance financière progressive en commençant par financer un temps partiel.
N'est-ce pas égoïste de chercher à récupérer son temps ?
Au contraire. Récupérer son temps permet justement de le consacrer à ce qui compte vraiment : ses proches, des projets personnels porteurs de sens, du bénévolat, de la création. C'est quand nous sommes épuisés par 40 heures hebdomadaires de travail salarié que nous n'avons plus d'énergie pour autrui.
Et si je m'ennuie une fois indépendant financièrement ?
L'ennui résulte rarement d'un excès de temps libre, mais plutôt d'un manque de projets qui nous animent. La phase d'accumulation offre justement des années pour identifier ce qui nous passionne vraiment. De plus, l'indépendance financière ne vous interdit pas de travailler : elle vous donne simplement le choix.
Le temps partiel est-il une bonne étape intermédiaire ?
Absolument. Réduire à 80% ou 60% permet de récupérer immédiatement du temps tout en continuant à épargner et en bénéficiant d'une certaine sécurité d'emploi. C'est souvent la meilleure stratégie pour goûter aux bénéfices de l'indépendance financière avant de franchir le pas complet.
Conclusion : redéfinir nos priorités
La prochaine fois que vous consulterez la performance de votre portefeuille, posez-vous la vraie question : combien d'heures, de jours, de semaines de liberté ce capital représente-t-il ? C'est cette perspective temporelle qui donne tout son sens à notre démarche d'indépendance financière.
Le temps est notre seule richesse véritablement limitée et irremplaçable. L'argent n'en est que le moyen d'acquisition. Ne l'oublions jamais.
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Encore une excellente analyse très psychologique mais réel. La difficulté de trouver le juste équilibre pour en dépenser la bonne somme pour se faire plaisir et ceux qu’on aime et en avoir assez pour l’avenir
Très pragmatique devant une réalité qui existe et qui faut le faire face…
Merci pour ce superbe texte qui nous rappelle à quel point l’argent n’est rien à côté de choses bien plus importantes telles que le temps, la santé, l’amour, la famille, l’amitié ou la joie de vivre.
Comme toi, je ne considère pas l’argent comme un but en soi, mais juste comme un moyen de récupérer un peu de ce temps tellement précieux que l’on gaspille pourtant en l’échangeant contre un salaire.
Nous nous prostituons pendant la moitié de notre vie en vendant notre bien le plus précieux à une entreprise qui ne s’intéresse pas du tout à nous, mais seulement à ce qu’on peut lui rapporter.
Je n’avais jamais vu cela sous l’angle de la prostitution, mais maintenant que tu le dis c’est vrai qu’on passe notre temps au travail à se faire b… pour ne pas dire enc… 🙂
Exactement! Et je ne suis pas certain qu’echanger son temps, son âme et ses idéaux contre une rémunération soit vraiment moins « sale » que vendre son corps…
Non, dans le meilleur des cas c’est juste pareil.
Dans le cas où quelqu’un n’aime pas son travail, je suis d’accord avec toi, théoriquement parlant. Et heureusement ce n’est pas le cas pour tout le monde.
Mais entre se faire passer dessus 10 fois par jour par des clients hideux/violents physiquement et se faire chier au travail pour un boss ingrat/violent psychologiquement, il y a quand même une marge!
Oui c’est vrai la comparaison est un peu poussée. Mais n’empêche qu’on laisse un peu de notre âme chaque jour au travail…