Cette fois-ci, le marché américain a vraiment explosé, comme dirait Trump. Les partisans du mouvement MAGA soutiendront qu’il avait raison. Pour ma part, je préfère la remarque de Stephen King : « Même une horloge arrêtée donne l’heure juste deux fois par jour. » Surtout lorsqu’on a volontairement arrêté l’horloge, pour ensuite la réparer et la remettre en marche à l’heure souhaitée.

Le S&P 500 a enregistré en mai une performance remarquable, affichant une hausse de 5.95 % en CHF. On pourrait ainsi dire que, sur ce point, Trump n’avait pas tout à fait tort. L’indice a effectivement connu un véritable bond ce mois-ci. Toutefois, il ne s’agit en réalité que d’un rattrapage partiel des pertes accumulées depuis le début du mandat du président monarque.
Comme nous le verrons plus loin, la performance du marché américain, qui semble plutôt honorable, masque en fait une réalité bien moins reluisante. En effet, si l’on prend en compte la forte dépréciation du dollar par rapport aux autres grandes devises, le marché américain enregistre un net recul depuis le début de l’année, et ce, en dépit du rebond observé au cours du dernier mois.
Performance du mois écoulé (portefeuilles et benchmarks - en CHF)
Le Portefeuille déterminant termine le mois de mai avec une légère progression de 0,25 % en CHF. De son côté, le PP 2.x, dont l’évolution est davantage corrélée au marché, affiche une hausse de 1.34 %. Contrairement au mois d’avril où nos deux portefeuilles avaient surperformé, ils se trouvent cette fois-ci derrière les indices de référence.
- Portefeuilles :
- Portefeuille déterminant : 0.25%
- PP 2.x : 1.34%
- Benchmarks :
- MSCI Switzerland : 2.13%
- S&P 500 : 5.95%
- VT : 5.48%
- 60/40 "Boglehead" : 2.66%
Détail des stratégies du Portefeuille déterminant (mois écoulé - en CHF)
- Blue Chips : 0%
- Micro Caps : 3.06%
- Trading Auto Signal : -3.34%
- Long / Short : -1.70%
- Or : -0.37%
- Obligations suisses : 0.58%
- Immobilier suisse : 3.92%
- Actions suisses : -0.80% (stratégie débutée au cours du mois de mai)
Les Blue Chips demeurent en attente, en position cash. Les Micro Caps amorcent un rebond, mais la prudence reste de mise. La moitié de cette allocation demeure en liquidités. La stratégie immobilière suisse, quant à elle, signe une performance exceptionnelle ce mois-ci, venant ainsi compenser les résultats décevants du Trading Auto Signal.
Cette situation illustre à quel point une diversification réfléchie de l’allocation d’actifs est bénéfique : lorsque l’une des composantes affiche une contre-performance, les autres peuvent soutenir la performance globale du portefeuille. Les obligations suisses ont d'ailleurs aussi joué ce rôle d’amortisseur face à la baisse de l'or.
Prenons maintenant le temps d’analyser le Trading Auto Signal ainsi que la stratégie Long-Short, deux méthodes qui ont enregistré des résultats décevants au cours du mois de mai. Comportant toutes deux une part baissière, il n’est guère surprenant qu’un retournement haussier, comme celui que nous avons connu, ait eu un effet négatif sur leurs performances.
Ce dernier mois, le Trading Auto Signal a ainsi enregistré une perte significative, un événement exceptionnel compte tenu de ses performances habituelles. Sans les ajustements stratégiques entrepris en avril dernier, il aurait même subi la plus lourde perte sur une position vendeuse depuis 1995 (backtesting et conditions réelles). Ce revers aurait ainsi dépassé le précédent record négatif, établi entre décembre 2018 et janvier 2019.
Petit rappel : Trump était déjà en fonction à cette période. Pour replacer les faits dans leur contexte, voici ce que rapportait latribune.fr le 13 décembre 2018 :
Ce dernier mois de l'année aura vu des montagnes russes inédites : après avoir subi sa pire débâcle hebdomadaire depuis octobre 2008 à la mi-décembre, le Dow Jones a dévissé de 2,91% la veille de Noël, avant de signer un rebond spectaculaire le mercredi 26 décembre, sa meilleure séance depuis 2009 ! L'indice phare de la Bourse de New York a en effet gagné plus de 1.000 points ce jour-là et 4,98%. L'indice S&P-500 qui avait frôlé le seuil des 20% de perte sur son record de clôture de fin septembre, révélateur de l'entrée dans un marché baissier ("bear market") avait également rebondi de 4,8% et le Nasdaq de 5,8%. Dans un marché à la volatilité accentuée par de faibles volumes, les investisseurs cherchaient un peu d'espoir dans les derniers tweets de Donald Trump. Samedi, le président américain a fait état de "grands progrès" dans ses discussions commerciales avec son homologue chinois Xi Jinping. "On avance bien vers un accord. Si on y arrive, il sera très large et couvrira tous les domaines et tous les contentieux", a-t-il déclaré sur Twitter.

Plus de six ans plus tard, on vient de revivre EXACTEMENT le même scénario. Mêmes clowns, mêmes ingrédients, mêmes résultats. Incroyable. Conscient depuis longtemps de la manipulation des marchés par le père Donald, j'avais pris les devants il y a un mois pour éviter ce genre d'infortune. Cela a permis de limiter notablement la casse, mais c'est encore insuffisant à mes yeux.
Je vais donc poursuivre l’ajustement de l’ensemble de mes stratégies afin de limiter au maximum l’impact des tweets et des élucubrations du trublion enrichi au carotène. Outre les modifications réalisées en avril, j’ai également apporté plusieurs ajustements supplémentaires à la mi-mai, notamment concernant le Trading Auto Signal. Les autres stratégies seront quant à elles adaptées au cours du mois de juin.
La stratégie Long-Short a accusé un certain retard au cours de ce mois marqué par un net rebond des marchés boursiers. Conformément aux attentes, elle se distingue par une volatilité particulièrement élevée, ce qui justifie la part relativement modeste qu’elle occupe dans la composition globale de la stratégie. Les titres sélectionnés dans ce cadre se révèlent très nerveux, affichant tour à tour des gains et des pertes significatifs.
Afin de limiter l’exposition au risque, la stratégie Long-Short est répartie sur un grand nombre de titres, chacun ne représentant qu’une fraction très limitée du portefeuille. Par conséquent, même si les fluctuations individuelles peuvent être importantes, leur impact global demeure restreint. Cette approche permet au PFD, sur une partie de son allocation, d’adopter une position dite "Market Neutral", contribuant ainsi à réduire à la fois le risque de marché et la volatilité globale du portefeuille.
Réduire la volatilité globale d’un portefeuille en y intégrant des titres fortement volatils peut sembler paradoxal. Cela s’explique toutefois par l’utilisation de positions baissières, lesquelles présentent, par nature, une corrélation négative avec l’évolution du marché. Par ailleurs, la forte volatilité de ces titres permet d'obtenir un effet positif sur le portefeuille avec une allocation relativement faible. Comme le dit l’adage, « c’est la dose qui fait le poison ».
Portefeuille déterminant (depuis le début de l'année - en CHF)
Depuis le début de cette année, le portefeuille déterminant affiche un résultat tout juste positif, avec 0.20% en CHF. C'est moins bon que le MSCI Switerland (8.86%), qui avait réalisé des prouesses en janvier et février, grâce à un rebond, suite à une année 2024 décevante. Mais c'est nettement mieux que le S&P 500, qui, malgré le fort rebond du mois de mai, affiche une perte de -8.54% en CHF depuis le début de l'année.
Portefeuille déterminant (depuis lancement - en CHF)
Le portefeuille déterminant, dans sa nouvelle configuration depuis octobre 2024, affiche les jolis résultats suivants (en francs suisses) :
- Performance annualisée (%) : 8.05 (MSCI Switzerland : 5.97)
- Max Drawdown (%) : -6.62 (MSCI Switzerland : -15.16)
- Ecart-type (%) : 8.02 (MSCI Switzerland : 14.85)
- Ratio de Sharpe : 0.99 (MSCI Switzerland : 0.44)
- Corrélation avec le MSCI Switzerland : 0.31
La régularité de la performance depuis la refonte d’octobre 2024 se confirme, malgré un environnement particulièrement volatil, marqué par de fortes incertitudes macroéconomiques. Le Portefeuille déterminant affiche une progression plus stable que le MSCI Switzerland, traduisant la pertinence d’une allocation diversifiée et la robustesse du modèle d’investissement sous-jacent. La volatilité reste contenue grâce à la complémentarité des différentes stratégies, dont certaines, malgré des résultats ponctuellement décevants (à l’image du Trading Auto Signal en mai), sont largement compensées par d'autres. On constate que les phases de correction rapide du marché ont été absorbées sans que le portefeuille ne subisse de pertes majeures, preuve d’une gestion du risque maîtrisée.
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