Journal d’un futur rentier (62) : le recul salvateur

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Avril 2019. Dernière mise à jour : décembre 2025.

Une nouvelle contrariété professionnelle. Mais cette fois, quelque chose a changé en moi. Je réalise que j'ai pris un recul énorme.

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Accusé à tort, humilié en public

Je viens de vivre une nouvelle contrariété professionnelle assez forte. J'ai été accusé à tort et humilié en public, sans avoir la possibilité de me défendre. Évidemment, je ne vais pas laisser passer cela et je vais contre-attaquer. J'ai trop d'amour-propre pour ça.

Je suis le premier à reconnaître mes fautes quand j'en fais, par contre je ne supporte pas quand l'incompétence des autres retombe injustement sur mes épaules. Surtout quand au final ce sont ces personnes qui se permettent d'émettre des griefs.

Une prise de conscience importante

Tout désagréable que soit cette situation, elle m'a quand même fait réaliser quelque chose d'important sur moi-même dont je n'avais pas encore vraiment conscience : j'ai pris un sacré recul par rapport à mon activité professionnelle.

Auparavant, un tel événement m'aurait totalement déstabilisé. J'aurais perdu confiance en moi et me serais laissé faire. Aujourd'hui, ça m'a bien sûr perturbé sur le moment, mais j'ai très vite relativisé et me suis mis en mode combatif.

L'âge et l'expérience

Cela je le dois bien sûr à l'expérience. Avec l'âge, et la succession de situations professionnelles et privées, agréables ou désagréables, que l'on vit, on apprend à prendre les choses avec plus de recul. Les personnes et les faits ont moins de poids sur nous. Le job ne devient qu'une (petite) facette de l'existence.

Le pouvoir psychologique de l'indépendance financière

Mais surtout, bien évidemment, c'est le chemin que je suis vers l'indépendance financière qui me permet de considérer ces petites tracasseries avec un relatif amusement. Mon job m'aide certes à vivre, mais il est un seul parmi les nombreux actifs qui m'apportent des revenus réguliers.

Si je devais le quitter, volontairement ou pas, je ne serais pas à la rue. Et ça, rien que de le savoir, ça aide énormément à prendre les choses de manière plus légère.

Tandis que les chiens de garde affamés de travail aboient dans leur cour professionnelle, je les regarde faire avec un petit sourire. Tout ceci devient peu à peu un jeu pour moi.

La bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe...

À suivre dans les prochains épisodes.


Note rétrospective (décembre 2025)

En relisant cet épisode d'avril 2019, je souris. Je me souviens parfaitement de cet incident – l'humiliation en réunion, l'accusation injuste. Sur le moment, j'étais en colère. Mais le plus important, c'est cette prise de conscience que je décrivais : j'avais déjà pris du recul.

Le pouvoir psychologique avant même l'indépendance complète : En avril 2019, j'étais encore à deux ans de ma démission. Pourtant, l'indépendance financière partielle que j'avais déjà atteinte me donnait un pouvoir psychologique énorme. Ce n'était pas encore "fuck you money" au sens strict, mais c'était déjà "I don't really care money". La différence est fondamentale.

Qu'est-ce qui a changé depuis ? En 2025, six ans après cet incident, je peux confirmer : le détachement que je commençais à ressentir en 2019 s'est amplifié exponentiellement après ma démission en 2021. Aujourd'hui, je n'ai plus aucun chef, aucun collègue toxique, aucune réunion humiliante. Ces conflits professionnels appartiennent à une vie antérieure. Je les regarde avec la même distance qu'on regarderait un mauvais rêve au réveil.

La métaphore des "chiens de garde affamés" : Cette image était dure, peut-être excessive. Mais elle capturait bien l'état d'esprit de l'époque : je voyais mes collègues s'entre-déchirer pour des enjeux qui me semblaient déjà dérisoires. La quête de promotion, de reconnaissance, de validation hiérarchique... tout cela m'apparaissait comme une course absurde. J'avais déjà un pied dehors mentalement.

Ai-je "contre-attaqué" comme je le promettais ? Oui, pas à la manière d'un chien de garde, mais tout en subtilité. J'ai semé des petites graines durant les deux années qui ont suivi cet incident, jusqu'à mon départ. En tant que INTJ, j'aime développer un plan sur la durée. Ces petites graines ont continué à être arrosées par certains de mes ex-collègues après mon départ et le cadre supérieur en question a finalement été licencié.

Le message clé pour les lecteurs : Vous n'avez pas besoin d'atteindre 100% de votre objectif FIRE pour ressentir ses bénéfices psychologiques. Dès que vous avez diversifié vos sources de revenus, dès que votre capital génère un flux significatif, même partiel, vous commencez à prendre du recul. Et ce recul est peut-être le premier vrai cadeau de l'indépendance financière, bien avant la liberté totale.

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8 réflexions sur “Journal d’un futur rentier (62) : le recul salvateur”

  1. Le cheminement vers l’indépendance financière aide en effet à se détacher progressivement des tracas professionnels. Mais, comme tu le dis, gagner en âge et en expérience y contribue aussi beaucoup. J’hallucine tous les jours de voir au boulot comme des collègues se rendent malades pour un petit problème d’informatique ou à cause d’une remarque insignifiante d’un collègue interprétée de travers.

    Quand vous leur demandez comment ça va, ils vous répondent « ça va vraiment pas fort aujourd’hui à cause de ce problème avec Windows 10 », plutôt que de relativiser en disant « je vais bien aujourd’hui, hier j’ai passé une excellente soirée, dommage qu’il y ait encore un problème avec l’informatique, mais ça ne va pas me gâcher cette belle journée ».

    Je n’arrive pas à comprendre comment on peut laisser ce genre de « problèmes » nous dicter notre humeur et si notre journée sera bonne ou non! Apprendre à relativiser ces tracasseries (qui sont propres aux sociétés trop riches) est tellement important! C’est si triste de voir des personnes autour de soi qui n’ont rien d’autre dans la vie que leur boulot et qui accordent plus d’importance à leur employeur qu’à leur santé, leur famille, leurs amis ou leurs loisirs. Pour ces personnes la vie s’arrête à 65 ans, elles ne sont que des coquilles vides qui ont gâché leurs plus belles années en les offrant à une entité juridique qui ne se sera jamais souciée de leur existence.

    1. Bien dit.
      En tout cas ce qui est sûr c’est que nous sommes différents des travailleurs compulsifs pour qui la vie s’arrête à 65 ans et au contraire des gars qui comptent les jours de travail qui leur restent depuis leurs 60 ans. Pour nous la retraite officielle ne signifie rien.

    1. Cela va exactement dans le même sens que ce que disait Jeremy Siegel dans sa bible ‘investir sur les actions à long terme’. Il n’y a qu’à regarder les dividends aristocrats pour voir que ces secteurs y sont sur-représentés.
      La pharma, la bouffe et indirectement le vice font partie de nos besoins primaires, à la base de la pyramide de Maslov.

      1. Bonjour,
        En parlant de vice peux t-on comparer l’euphorie du tabac des années 50-60, et, la démocratisation du cannabis « thérapeutic » actuel? Même s’il est difficile de repérer la société qui va se trouver en position de monopole ou duopole dans l’avenir, au vue du nombre de création.
        Merci

      2. Là on rentre dans le domaine du previsionnel. C’est comme de se demander quel sera le prochain Microsoft ou Apple. Combien de titres prometteurs se sont lamentablement fourvoyés dans le passé (JDSU, PALM…).
        A ce stade c’est risqué de jouer à ce jeu de devinettes et il y a de fortes chances pour qu’au final ce soit les majors du tabac qui raflent la mise.

  2. C’est du pipeau ce texte…. si vous aviez un minimum d’amour-propre, cela ferait longtemps que vous seriez indépendant.

    Au lieu de cela, vous préférez raconter votre vie, vous plaindre en publique et exulter par écrit ce que vous n’arrivez pas à faire dans la vraie vie. Le partage fait avancer, c’est vrai. Bon point.

    A vrai dire, ce manque de volonté qui transpire dans chacun de vos postes me permet à chaque fois que je lis ce « journal d’un futur rentier » de mesurer à quel point je suis meilleur. C’est comme cela que je m’en sers. Merci !

    On juge les hommes par leurs actes, pas par leurs paroles ou leurs écrits. Vous êtes le champion de l’écriture… Maintenant, il est peut être temps de passer à l’acte !

    1. Chacun trouve son compte dans mes posts. Si pour vous c’est de mesurer à quel point vous êtes meilleur, tant mieux pour vous.

      Mais ne tirez pas de conclusions hâtives. C’est justement parce que j’ai « un minimum d’amour propre », que je qualifierais plutôt d’esprit indépendant, que je me suis mis à investir pour me libérer du salariat.

      L’écriture n’est que le sommet de l’iceberg, un moment de partage, comme vous l’évoquez. Le reste du temps, la majorité du temps, j’agis justement. J’investis dans la bourse et l’immobilier, je diminue mon temps de travail au fur et à mesure que j’en ai la possibilité.

      En à peine plus de 5 ans j’ai divisé par deux les heures que je consacre à mon activité salariée.

      Manque de volonté ? Oui, comme je l’ai déjà dit dans un de mes articles précédents, d’une certaine façon, vous avez raison, je n’ai aucune motivation.

      https://www.dividendes.ch/2018/12/je-nai-aucune-ambition/

      Mais pour moi le manque de volonté c’est de se lever tous les matins pour aller travailler, détester son job et ne rien faire pour que ça change.

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