Charles Schwab : complément stratégique à Interactive Brokers

Dernière mise à jour : décembre 2025

Interactive Brokers s'impose comme la référence absolue des courtiers pour les investisseurs suisses : frais ultra-compétitifs, exécution irréprochable, accès à 150+ marchés mondiaux. C'est la "Rolls Royce au prix d'une Dacia". Mais justement, cette excellence pose une question stratégique : comment éviter une concentration excessive de son patrimoine chez un seul broker ?

Illustration Charles Schwab International : courtier américain accessible aux investisseurs suisses avec transactions gratuites sur les marchés US en 2025

Charles Schwab International représente le complément idéal à Interactive Brokers. Spécialisé sur les marchés américains avec des transactions totalement gratuites, il permet de diversifier le risque de contrepartie tout en maintenant un niveau de service comparable à IB.

Pourquoi diversifier ses courtiers ?

Concentrer l'intégralité de son patrimoine chez un seul broker, même excellent comme Interactive Brokers, expose à un risque de contrepartie. Que se passerait-il en cas de problème technique prolongé, de cyberattaque, ou dans le pire des cas, de difficultés financières ? Même si les titres sont ségrégués et protégés, l'accès temporaire à son patrimoine pourrait être bloqué.

La stratégie optimale consiste donc à répartir ses avoirs entre plusieurs courtiers de premier plan, en utilisant les forces spécifiques de chacun. C'est précisément là qu'intervient Charles Schwab International.

Charles Schwab après l'intégration de TD Ameritrade

L'acquisition de TD Ameritrade par Charles Schwab, finalisée en octobre 2020, a créé le plus grand courtier discount américain. En mai 2024, la fusion s'est achevée avec la fermeture définitive de toutes les plateformes TD Ameritrade. Les 17 millions de comptes clients et 1.9 trillion de dollars d'actifs ont été intégrés à Charles Schwab.

Pour les investisseurs suisses, Schwab représente désormais le deuxième grand courtier américain accessible, après Interactive Brokers.

Charles Schwab International : disponibilité en Suisse

Accessible depuis la Suisse, mais pas partout en Europe

Charles Schwab International accepte les résidents suisses sans restriction. L'ouverture de compte se fait entièrement en ligne via international.schwab.com.

Cependant, tous les pays européens ne sont pas éligibles. Selon les informations disponibles fin 2025, certains pays comme la France, la Grèce, la Croatie et l'Estonie ne peuvent pas ouvrir de compte Schwab International. La liste des pays acceptés peut évoluer, il convient de vérifier directement sur le site de Schwab lors de l'inscription.

Procédure d'ouverture simplifiée

L'ouverture d'un compte Schwab International s'effectue en ligne via international.schwab.com. Le processus est nettement plus simple que les procédures complexes qui existaient avec TD Ameritrade. Vous choisissez immédiatement votre identifiant et mot de passe, ce qui vous donne accès à la plateforme dans l'heure suivant votre inscription.

Documents nécessaires :

  • Passeport (pages photo et signature)
  • Justificatif de domicile récent (facture d'électricité, gaz, câble ou eau)
  • Numéro d'identification fiscale de votre pays
  • Coordonnées professionnelles

Depuis 2025, le minimum de dépôt de 25'000 USD a été supprimé, rendant le compte accessible sans capital initial minimum.

L'offre Charles Schwab International en détail

Une plateforme sobre et efficace

L'interface de Charles Schwab se distingue par sa sobriété et son ergonomie. Pas de fioritures, mais une clarté exemplaire dans la disposition des informations. Cette simplicité apparente cache en réalité une plateforme de trading très complète, avec une multitude de possibilités pour les investisseurs avertis.

Les applications mobiles sur Android et iOS suivent la même philosophie : simples, rapides et efficaces.

Compte en USD uniquement : la solution via Interactive Brokers

Le principal inconvénient de Charles Schwab International est son compte exclusivement en dollars américains. Schwab propose certes un IBAN suisse pour recevoir des virements en CHF et un IBAN allemand pour l'euro, mais la conversion automatique applique des frais d'environ 1% jusqu'à 100'000 dollars, puis 0.75% jusqu'à 250'000 dollars. Ces frais élevés refroidissent immédiatement.

Mais voici la solution optimale : puisque vous utilisez déjà Interactive Brokers (ou que vous allez y ouvrir un compte), vous avez la parade sous les yeux. Convertissez vos CHF en USD chez IB à des frais dérisoires (0.08-0.20 bps, soit 0.0008-0.002%, minimum 2 USD), puis transférez les dollars vers Charles Schwab.

Les transferts entre IB et Schwab sont :

  • Ultra-rapides : quelques heures seulement (les deux sont américains)
  • Gratuits une fois par mois depuis IB
  • Gratuis trois fois par trimestre dans l'autre sens

Cette synergie IB-Schwab transforme ce qui semblait être un défaut en un système parfaitement efficient.

Transactions gratuites sur les marchés américains

Charles Schwab brille particulièrement sur ce point : les transactions d'actions et ETFs américains sont totalement gratuites. Pas de commission, pas de frais de garde, pas de frais d'inactivité. L'exécution des ordres est rapide et avantageuse, au niveau d'Interactive Brokers.

Le réinvestissement automatique des dividendes peut être activé facilement lors de l'achat d'une action ou ultérieurement directement depuis le portefeuille.

Instruments disponibles : USA uniquement = positionnement clair

Charles Schwab International limite son offre aux instruments financiers américains : actions, ETFs, options et obligations cotés aux États-Unis. Impossible de trader des actions européennes, asiatiques ou japonaises.

Charles Schwab n'est PAS une alternative à Interactive Brokers. C'est un complément spécialisé.

La répartition optimale devient alors limpide :

  • Charles Schwab (30-35%) : Concentrez vos investissements américains ici (transactions gratuites)
  • Interactive Brokers (40-45%) : Gardez IB pour les marchés européens, asiatiques, japonais et internationaux
  • Courtiers suisses (15-20%) : Saxo Bank ou Cornèrtrader pour compléter si besoin
  • Autres (5-10%) : Banques locales ou courtiers spécialisés

Cette spécialisation géographique permet une diversification claire du risque de contrepartie tout en maximisant l'efficacité des frais.

Sécurité et garanties

Charles Schwab bénéficie d'une authentification à deux facteurs et possède une réputation solide établie sur 50 ans d'histoire. Comme Interactive Brokers, les avoirs sont garantis par la SIPC (Securities Investor Protection Corporation) jusqu'à 500'000 dollars, dont 250'000 en cash.

Comparatif avec Interactive Brokers et les alternatives suisses

CritèreCharles SchwabInteractive BrokersSaxo BankCornèrtrader
Frais actions US0 USD~1 USD minimumBas-moyensMoyens
Frais ETFs US0 USD~1 USD minimumBas-moyensMoyens
Frais actions CHNon disponibleTrès basBasMoyens
Frais actions EU/AsieNon disponibleTrès basBasMoyens
Frais de garde0 USD0 USD0 CHFAssez élevés
Frais d'inactivité0 USD0 USD (depuis 2021)0 CHF0 CHF
Conversion devise~1% CHF/USD0.0008-0.002%CorrectsCorrects
Marchés accessiblesUSA uniquementMondialMondialMondial
Dépôt minimum0 USD (depuis 2025)0 USD0 CHF0 CHF
RégulationSEC (USA)SEC (USA)FINMA (Suisse)FINMA (Suisse)
Droit de timbre CHNonNonOui (0.15-0.30%)Oui (0.15-0.30%)

Point clé : Les courtiers américains (IB et Schwab) échappent au droit de timbre suisse, ce qui représente une économie de 0.30% par transaction (0.15% achat + 0.15% vente) comparé aux courtiers suisses.

Stratégie de diversification optimale pour investisseurs suisses

Pour un investisseur suisse cherchant à maximiser l'efficacité de ses coûts tout en diversifiant le risque de contrepartie, voici la répartition recommandée :

Interactive Brokers (40-45%) : La base internationale

  • Actions et ETFs européens, asiatiques, japonais
  • Conversions de devises ultra-compétitives (utilisez IB comme "banque de change")
  • Accès à 150+ marchés mondiaux
  • Exécution irréprochable des ordres
  • Pas de droit de timbre suisse

Charles Schwab (30-35%) : La spécialisation US

  • Actions et ETFs américains UNIQUEMENT
  • Transactions totalement gratuites (0 USD)
  • Exécution de qualité équivalente à IB
  • Pas de frais de garde ni d'inactivité
  • Pas de droit de timbre suisse
  • Synergie parfaite avec IB : convertissez en USD chez IB, transférez chez Schwab

Courtiers suisses (15-20%) : Le complément local si souhaité

  • Saxo Bank : frais compétitifs, large choix de marchés, support local
  • Cornèrtrader : service client excellent, interface correcte
  • Avantage : proximité et régulation FINMA
  • Inconvénient : droit de timbre suisse (0.30% par transaction)

Autres (5-10%) : Banques locales ou courtiers spécialisés

  • Postfinance pour du buy & hold très long terme
  • Banques traditionnelles pour services bancaires intégrés

Protection SIPC cumulable : le bonus sécurité

Un avantage méconnu de cette stratégie : la protection SIPC (Securities Investor Protection Corporation) américaine de 500'000 USD par compte est cumulable.

Vous pouvez protéger jusqu'à 3 millions USD :

  • 500'000 USD : compte individuel IB
  • 500'000 USD : compte individuel Schwab
  • 500'000 USD : compte conjoint IB
  • 500'000 USD : compte conjoint Schwab
  • 500'000 USD : compte partenaire IB
  • 500'000 USD : compte partenaire Schwab

Cette protection s'ajoute à la ségrégation des titres (qui restent votre propriété en cas de faillite du broker).

Conclusion

Interactive Brokers demeure la référence absolue des courtiers pour investisseurs suisses. Mais concentrer l'intégralité de son patrimoine chez un seul broker, même excellent, expose à un risque de contrepartie qu'il est prudent d'éviter.

Charles Schwab International se positionne comme le complément stratégique idéal à Interactive Brokers :

✓ Coûts imbattables : transactions 100% gratuites sur actions/ETFs US
✓ Qualité équivalente : exécution irréprochable, interface simple et efficace
✓ Synergie parfaite : convertissez en USD chez IB, transférez chez Schwab
✓ Protection renforcée : SIPC cumulable jusqu'à 3 millions USD
✓ Diversification géographique : deux courtiers américains de premier plan

Pour les investisseurs suisses cherchant à optimiser leur stratégie, la combinaison IB + Charles Schwab représente la meilleure approche : diversification du risque de contrepartie, frais optimisés par zone géographique, et qualité d'exécution maximale sur tous les marchés.

Charles Schwab n'est pas une alternative à Interactive Brokers. C'est son parfait complément.


Sources et données

  • Charles Schwab Form 10-K 2024, Securities and Exchange Commission
  • "Charles Schwab and TD Ameritrade merger: A powerful union for investors", Financial Planning, 2023-2024
  • "Following a historic integration, Schwab's next chapter is continued growth", aboutschwab.com, 2024
  • "Schwab Shuts TD Ameritrade Platforms for Good", ThinkAdvisor, mai 2024
  • Interactive Brokers Commission Schedule, interactivebrokers.com, 2025
  • Saxo Bank Switzerland Pricing, saxobank.com, 2025
  • Cornèrtrader Fee Schedule, cornertrader.ch, 2025
  • EU Personal Finance - "Is Charles Schwab (ex-TD Ameritrade) available in Europe?" (source pour les pays exclus : France, Grèce, Croatie, Estonie)

Cet article est fourni à titre informatif uniquement et ne constitue pas un conseil en investissement. Les frais et conditions peuvent évoluer. Vérifiez toujours les conditions actuelles sur les sites officiels des courtiers.


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14 réflexions sur “Charles Schwab : complément stratégique à Interactive Brokers”

      1. Désolé Jérôme, je ne sais pas pour Schwab. Je n’ai jamais essayé d’ouvrir un compte chez eux.

        J’en profite également pour revenir sur une chose que tu écris dans ton article: « Comme IB, les avoirs sont garantis par la SIPC jusqu’à 500’000 dollars, dont 250’000 en cash. » ==> Ce n’est plus vrai pour les résidents Européens qui ont vu leurs comptes basculer chez Interactive Brokers Ireland à cause du Brexit. La protection est beaucoup plus faible !!

  1. Merci pour cet article que je garde sous le coude. 🙂
    Quel est leur business model si les transactions sont gratuites ?
    Ils se paient sur tous les frais accessoires, des frais cachés liés aux transactions, ou c’est une stratégie temporaire pour faire grossir leur clientèle ?

    1. Ils ressemblent plus à une banque qu’à un pur broker.
      Leurs revenus proviennent des actifs producteurs d’intérêts (créances gouvernementales, prêts sur marge et prêts bancaires), de la gestion d’actifs (service payant de conseil/gestion) et du trading hors ETFs/actions (options, futures, fonds de placement, obligations…)

    2. Essentiellement une rémunération moindre sur le cash détenu par les clients. Problématique lorsque les taux avoisinent zéro..
      Le sujet est plus vaste mais essentiellement c’est ça.. modèle typique d’une banque traditionnelle. C’est ce qu’ils appellent le NII. Net Interest Income.

  2. Hello Jerome , Merci pour cet article ,,, c est juste la concentration qui te gene ou bien tu as des doutes sur la detention du cash chez IB ? j ai aussi un cpte sur degiro au cas ou , bullion vault et XTB que je decouvre depuis peu , connais tu ce dernier ?

    1. Non, c’est juste la concentration qui me gêne.
      J’avais été zieuter XTB il y a qq temps, mais je m’en étais assez vite détourné. Je ne me souviens plus exactement pourquoi… c’est bien ?

  3. Bonjour Jérôme,

    Je ne sais pas si il est accessible pour les Suisses mais je suis chez Trade Republic et je n’en suis pas mécontent.
    De mémoire : ordres à 1 euros et gratuit pour les investissements programmés (ETFs, actions), possibilité de détenir des fractions d’ETFs, notamment.
    C’est parfait pour ma stratégie d’achat-conservation long terme. L’interface, quant à elle, est assez rudimentaire sur l’application mobile mais elle a le mérite de la clarté.

  4. Salut tout le monde. Au vue de la situation actuelle, je ne vais pas placer 1 seul CHF dans des brokers à l’étranger, genre IB ou tout autre nouveau venu… Ni auprès de banques avec un risque réel de faillite (même en Suisse – vous savez certainement de qui je parle…).

    Je suis persuadé qu’en cas de gros pépin, vous pouvez oublier vos garanties avec des broker US ayant un siège en Irlande Au mieux vous récupérerez 30% après 8 ans de procédures couteuses avec des avocats locaux (de l’acabit de Better Call Saul). Vous serez les derniers de la liste.

    Mais je suis bien conscient qu’avec une gestion active rester en Suisse est très couteux. Ma solution est d’avoir une gestion plus passive, je renonce aux options ou aux petits deals foireux. Je ne vends plus rien, je me contente d’attendre des crash et d’acheter à bon compte… ou presque.

    J’ai constaté que la gestion très active consomme énormément de temps et d’énergie mentale. Et ça peut virer à l’obsession, source d’agacement et de frustration, nuisant à la vie quotidienne.

    Je reste donc avec Tradedirect (banque cantonale) pour les actions et obligations, et du cash chez Postfinance (confédération).

    C’est pas sexy, on est tous d’accord

    Bon dimanche

    1. Salut, je suis d’accord avec toi. T’as beau avoir toutes les garanties du monde, ce sera le bordel en cas de faillite. C’est aussi valable pour la Suisse, même si c’est vrai que chez des acteurs comme Postfinance ou les banques cantonales, tu peux dormir normalement assez tranquille.

      Après, la gestion totalement passive a aussi un coût, particulièrement en termes de volatilité. Non seulement il faut être à l’aise avec cela, mais lorsque tu es en phase de retrait, c’est-à-dire lorsque tu vis notamment de ton capital, ça peut même devenir problématique.

      Bref, chacun doit trouver sa voie. La mienne est entre deux, pas vraiment buy&hold, même s’il m’arrive de rester plusieurs années sur un titre, mais pas non plus day trader.

      1. Vous avez raison. En cas de faillite systémique (et en cascade) je pense que les garanties seront très complexes à mettre en oeuvre. J’ai le même raisonnement que vous, Investissor, mais pour la France où les mesures inquisitoriales se sont développées ces dernières années. C’est d’ailleurs pour cela que, contrairement à l’immense majorité des Français qui ne jurent que par le PEA (fiscalité plus avantageuse mais réglementée : qu’en France, donc) j’investis dans un Compte titre (appelé CTO par chez nous).

        Concernant la stratégie, chacun trouve, comme le dit Jérôme, sa voie. En ce qui me concerne, je suis encore jeune et je suis en phase d’accumulation, et je préfère l’achat-conservation d’ETFs à bas frais sur le long terme que la gestion active (ou semi-active). Je ne me pose pas trop de questions à savoir si le marché est haut, bas, si une crise violente se profile à l’horizon, etc. Chaque mois c’est un % non négligeable de mon salaire qui va dedans.

      2. je suis encore jeune et je suis en phase d’accumulation, et je préfère l’achat-conservation d’ETFs à bas frais sur le long terme

        C’est d’ailleurs ce qui est préférable de faire. Au début avec un petit capital, en phase d’accumulation, une gestion plus active n’apporte pas grand-chose et peut même se révéler coûteuse par rapport au capital. Ce n’est que par la suite, lorsque la fortune grandit, et encore plus quand on passe en phase de retrait, qu’une gestion plus active prend son sens.

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