Mars 2020. Dernière mise à jour : décembre 2025.
Premier confinement. Télétravail forcé. Je pensais que ça ressemblerait à la liberté. Je me suis trompé. Témoignage à chaud d'une désillusion.

Le paradoxe du télétravail
Quel paradoxe. En temps normal, j'aurais été enchanté de ne pas avoir à me rendre sur ma place de travail tous les jours de la semaine. D'un certain point de vue, je pensais que le télétravail devait s'apparenter plus ou moins à la vie de rentier. Tu t'organises et tu t'habilles comme tu veux, tu n'as pas à jouer la comédie vis-à-vis de tes collègues et de ton chef, si tu veux faire la gueule tu peux y aller sans retenue...
Bref, sur le papier, c'est le pied.
La réalité : flexibilité pour l'employeur seulement
Oui mais voilà, le monde du travail arrive toujours à sortir gagnant de l'histoire. Car, oui, le télétravail c'est la flexibilité... pour l'employeur surtout.
La quantité de courriels explose, la limite entre vie professionnelle et vie privée disparaît, les horaires de travail s'allongent, les pauses raccourcissent, le téléphone sonne encore et encore, les visioconférences s'alignent, se chevauchent, s'entrechoquent, le calendrier est plein de rendez-vous virtuels.
Bienvenue dans le monde du travail 2.0, bienvenue dans l'univers des informaticiens et des start-ups. Et grâce à la pandémie, t'as en plus les moutards dans les pattes et c'est le concours de celui qui crie plus fort dans la maison.
Retour en arrière brutal
D'ordinaire on me considère comme étant plutôt ouvert d'esprit, mais là je dois dire que le télétravail à la mode COVID aurait plutôt tendance à me faire rejoindre le club des vieux cons réacs.
Alors que j'avais réussi à substantiellement augmenter ma qualité de vie ces dix dernières années grâce à mes investissements et une diminution notable du temps consacré à mon activité lucrative, j'ai l'impression d'avoir fait un brusque retour en arrière ces dernières semaines.
Une pratique qui va perdurer
Certes, c'est supposé être provisoire, mais je crains fort que le mouvement est lancé et ça m'étonnerait beaucoup qu'on revienne exactement au point où on était encore au début de cette année.
Bien évidemment, on va retourner travailler physiquement au bureau dès que la situation sanitaire se sera un peu calmée. Ce n'est pas ça le problème. Le souci, c'est qu'on a tous pris un peu de ce bureau à la maison et que c'est bien parti pour durer, même quand la crise sera passée.
Là je dois dire bravo. Je m'incline. Grâce au COVID, le monde du travail a réussi à universaliser une pratique qui n'était partagée jusqu'ici que par une petite minorité. Je ne parle pas du télétravail, mais de cette absence de coupure entre vie privée et vie professionnelle.
Avant, ce sont surtout les cadres et les informaticiens qui étaient concernés. Aujourd'hui ce sont la majeure partie des collaborateurs. Conséquence : une augmentation significative des flux (courriels et téléphones) en dehors des heures habituelles, par exemple tôt le matin, à midi, le soir et le week-end.
Une raison de plus
Voilà qui me donne encore une autre bonne raison (mais était-ce nécessaire ?) de quitter au plus vite cette gigantesque farce planétaire qu'est le travail.
Vive l'indépendance, vivent les dividendes !
À suivre dans les prochains épisodes.
Note rétrospective (décembre 2025)
En relisant ce coup de gueule écrit en mars 2020, en plein premier confinement, je mesure à quel point j'avais raison... et tort à la fois.
J'avais raison sur : Le télétravail forcé de 2020 n'avait effectivement rien à voir avec l'indépendance. C'était le pire des deux mondes : isolement physique + invasion totale de la sphère privée par le travail. Les frontières ont explosé. Les courriels à 22h, les Teams à n'en plus finir, les "quick calls" pendant le déjeuner. Ma prédiction que "ça allait perdurer" était exacte. En 2025, le télétravail hybride est devenu la norme, avec tous ses travers.
J'avais tort sur : Mon ton excessivement négatif. Rétrospectivement, je réalisais pas encore que cette période de télétravail forcé allait m'aider psychologiquement à démissionner. En me montrant concrètement que "travailler de chez soi" en tant que salarié n'était PAS la liberté que je recherchais, ça m'a donné le coup de pied final pour franchir le pas en 2021. Sans cette expérience frustrante, j'aurais peut-être continué à me dire "oh, je pourrais demander du télétravail et ce serait suffisant". Non. Ce n'était pas suffisant.
La différence télétravail vs vraie indépendance : Cinq ans après, la différence est totale :
- Zéro courriel professionnel
- Zéro visioconférence imposée
- Je choisis mes horaires, mes projets, mes priorités
- Si je veux m'arrêter une semaine, je m'arrête
- Aucun patron, aucun client à qui rendre des comptes
Le télétravail salarié de mars 2020, c'était l'illusion de la liberté. L'indépendance financière de 2025, c'est la vraie liberté. La nuance est fondamentale.
Ce que je dirais à mon moi de mars 2020 : "Tiens bon encore une année. Cette frustration que tu ressens là, c'est exactement le carburant dont tu as besoin pour sauter. N'hésite pas, démissionne dès que possible. Le vrai télétravail, celui où TU décides, t'attend de l'autre côté."
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Je ne sais pas dans quel domaine exactement tu travailles, mais pour moi c’est le bonheur total!
Je suis présentement dans un chalet avec une vue magnifique lorsque je travaille, on a fui la grande ville pour plusieurs jours.
Je me réveille peinard avec ma copine, on prend le temps de déjeuner et en deux secondes je suis devant mon ordinateur à 8h30 (bon d’accord, j’ai un horaire fixe).
Je prends le temps de m’accorder quelques pauses ici et là, je déjeune de midi à 13h exactement (toujours avec ma copine) et je termine vers 17h dépendamment des jours.
En deux secondes je suis revenu à ma vie personnelle et je peux vaquer à mes activités jusqu’au lendemain matin. Pas de putain de traffic!!
Pas de travail la fin de semaine. Bon d’accord, je n’ai pas de gosses qui courent partout non plus, pour l’instant. Alors franchement, personnellement, pourvu que ça dure!! 😀
Je suis jaloux 🙂
« Bon d’accord, je n’ai pas de gosses qui courent partout non plus »
Et c est là toute la différence 🙂 perso ce serait le bonheur total aussi si je n’avais pas mes 2 gamins qui me foutent le bordel toute la journée… ^^
Ça c’est clair. Comme tu le dis ça fait toute la différence. C’est pire que les vacances car
1) tu dois travailler
2) ils ne peuvent pas sortir
Bref, l’enfer.
C’est quoi la morale de tout ça? Que cela ne sert à rien de devenir rentier trop jeune, histoire d’attendre que les enfants soient partis du nid! 😉
Ou alors avoir des enfants très tôt ou pas d’enfants. 🙂
Bon, sans déconner, quand l’école n’est pas en quarantaine c’est quand même tolérable. Donc, oui, on peut devenir entier jeune 🙂
Oh, quel magnifique lapsus: devenir rentier revient donc à devenir ENTIER! Ça me plaît beaucoup comme idée 🙂
Ah oui même pas voulu consciemment le dire ainsi mais c’est vrai que c’est exactement cela !