Journal d’un futur rentier (75)

Ces 23 dernières années, j'ai écumé six employeurs différents. Cela représente une fidélité moyenne de moins de quatre ans pour chacun d'entre eux. À chaque fois je suis parti parce que j'étais fatigué d'entendre sans cesse les mêmes histoires et qu'on m'en demande toujours plus. À chaque nouveau changement, j'espérais pouvoir enfin tomber sur l'employeur miracle, celui qui serait différent, qui me ferait oublier les autres et qui me réconcilierait avec le monde du travail.

Dans les faits, les premiers mois étaient toujours positifs. Ils me permettaient d'apprendre de nouvelles choses, connaître de nouvelles personnes. Mon cerveau pouvait prendre le temps de se ressourcer. Mais très vite la course du rat repartait de plus belle, ma motivation s'effondrait et je songeais déjà à aller voir ailleurs.

Certes, durant ces 23 ans de vie professionnelle, il y a eu de bons moments. Je garderai toujours dans mes souvenirs certaines réalisations remarquables. J'ai également pu faire la connaissance sur mon lieu de travail de personnes qui me sont encore très proches aujourd'hui. Mais si on réalise le bilan final, le résultat est très largement négatif. Combien de prises de têtes sur des sujets sans aucune importance, combien de rentrées très tardives pour des raisons tout aussi inutiles, combien encore d'insomnies pour des problèmes qui m'étaient étrangers ? Tout ce stress occasionné par un organisme tiers avec lequel je n'avais pour lien qu'un simple contrat de travail... juste une signature au fond d'une page A4.

Ce n'était pas mon business. Ce n'étaient pas mes problèmes. Mais la Rat Race les a fait miens. Tout ceci est particulièrement pervers quand on y pense. Non seulement le patronat aliène notre travail, mais en plus il nous délègue ses soucis. Pas tous bien sûr, il conserve la responsabilité ultime de l'entreprise, mais il fait nôtres tous les problèmes qui en découlent.

Il est temps de reprendre le contrôle.

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1 réflexion sur “Journal d’un futur rentier (75)”

  1. “Non seulement le patronat aliène notre travail, mais en plus il nous délègue ses soucis.”
    Tellement vrai !
    C’est incroyable les choses sur lesquelles on prend conscience quand on se rend compte qu’on vit une course de rats… détestable !

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