Que faire quand un titre dévisse ?

Il arrive parfois qu’un titre parte plein sud alors qu’on vient de l’acheter. D’autre fois, on possède une action depuis longtemps, en ayant réalisé une substantielle plus-value, et là aussi elle se met à dégringoler. Dans les deux cas, on se retrouve emprunté, sans trop savoir comment procéder. Faut-il en racheter encore plus pour profiter du prix meilleur marché ? Ou vendre pour éviter plus de pertes (stop loss) ? Ou encore tout simplement ne rien faire ?

La plupart du temps, la dernière option est la meilleure. Les cours sont erratiques à court terme. Ils bougent pour des raisons qui ont plus trait à la psychologie des foules qu’à la valeur intrinsèque des sociétés. Si l’on vend à ce moment, il y a de fortes chances pour que le cours remonte droit derrière. Acheter peut être une option, mais cela signifie que l’on augmente également son risque en concentrant plus d’avoirs dans une position. Même si les cours suivent une marche au hasard à brève échéance, il arrive parfois qu’ils chutent pour de bonnes raisons.

Vérifier les fondamentaux

stop lossDans tous les cas, il est nécessaire de vérifier si quelque chose a changé dans les fondamentaux. Tant que ceux-ci sont orientés positivement, il n’y a généralement pas lieu de s’inquiéter. Un contrôle du bilan et des résultats annuels est en principe suffisant pour se faire une opinion. Les bénéfices sont par nature inconstants, en particulier à court-terme. Il n’est donc ni utile, ni même souhaitable de se focaliser sur des résultats trimestriels ou semestriels.

Que signifie vérifier les fondamentaux? Voilà quelques exemples de questions simples à se poser :

  • est-ce que l’entreprise réalise des bénéfices ?
  • est-ce qu'elle génère un free cash flow positif ?
  • est-ce que les bénéfices augmentent (ou sont au moins stables) ?
  • est-ce que le dividende augmente (ou est au moins stable) ?
  • est-ce que le ratio de distribution est inférieur à 70% (par rapport aux bénéfices et par rapport au free cash flow) ?
  • est-ce que les liquidités sont en hausse (ou sont au moins stables) ?
  • est-ce que la marge augmente (ou est au moins stable) ?
  • est-ce que la rentabilité progresse (ou est au moins stable) ?
  • est-ce que la dette à long terme baisse (ou est au moins stable) ?
  • est-ce que le nombre d’actions en circulation diminue (ou est au moins stable) ? 

Plus vous répondez positivement à ces questions, plus il est probable que le marché s’emballe pour de mauvaises raisons. Vous avez donc toutes les chances de votre côté pour que le cours de l’action reprenne la bonne direction rapidement. Mais il se peut parfois que le marché fasse très long à reconnaître ses erreurs. Ou alors il a vu juste, en anticipant un changement des fondamentaux grâce à des informations de nature privilégiée. C’est d’ailleurs derrière ce dernier argument que les chartistes se cachent pour justifier qu’il ne sert à rien d’analyser les bilans et résultats des entreprises. Toutes les données nécessaires se trouveraient selon eux déjà dans les cours.

Effet momentum

La recherche a prouvé la fiabilité de l’approche fondamentale basée sur la « valeur ». L’analyse technique au contraire n’a jamais clairement réussi à démontrer jusqu’ici son efficacité, à une exception près : l’effet momentum. Un titre qui a sur- ou sous-performé ces six ou douze derniers mois a toutes les chances de faire de même les six à douze mois qui suivent. Cet effet se limite à cette durée, car au-delà, c’est le contraire qui se passe. Cet effet serait dû au temps de propagation des informations qui partent des initiés et finissent par la masse des investisseurs.

Cela signifie, dans le cas qui nous occupe, qu’il est possible que des événements négatifs, susceptibles d’affecter durablement l’entreprise, commencent par faire baisser le cours avant qu’ils ne soient connus du grand public, et qu’en plus cet effet perdure encore durant plusieurs mois après. Au total, ce processus peut prendre jusqu’à deux ans, si l’on totalise les 2x12 mois de l’effet momentum.

Comment se prémunir dès lors de ce problème? Même si l’on a contrôlé les fondamentaux, on n’est pas à l’abri d’une situation de ce type. Suivre les rapports trimestriels n’y changera pas grand-chose (vous n’aurez pas l’information avant le marché). Au contraire, cela peut même vous inquiéter à tort à cause de la nature inconstante des bénéfices à court terme.

Stop Loss

C’est ici que les chartistes peuvent nous venir paradoxalement en aide. Les traders appliquent la règle du 2:1. Autrement dit, s’ils s’attendent à gagner 2$, ils ne devraient pas perdre plus que 1$. Cela permet d’assurer que les pertes soient limitées par rapport aux gains potentiels. Pour ce faire, ils fixent un ordre de vente de type « stop loss », qui se situe dans cet exemple à 1$ en dessous du prix d’achat et un ordre de vente limite à 2$ au-dessus du prix d’achat.

On comprend assez bien comment cela fonctionne pour des traders, sur des petites variations de cours durant la journée, voire sur quelques jours. Mais comment ce principe peut-il être appliqué à des investisseurs orientés sur le long terme, qui s’attendent à des gains potentiellement illimités, ou du moins de plusieurs centaines de points de pourcentage? En admettant même que l’on vise « seulement » à doubler son investissement d’ici sept à huit ans (ce qui est une perspective tout à fait raisonnable), on devrait fixer un ordre de vente stop à 50% en dessous du prix d’achat. Cela ne fait pas bien sûr aucun sens.

Ceci étant dit, la recherche a démontré l’efficacité des ordre stop loss situés à 20% en-dessous du prix d’achat. Cette stratégie est encore plus efficace si le niveau du stop est ajusté en proportion lorsque le cours de l’action monte (« trailing stop loss »). Avec cette méthode, on parvient simultanément à faire baisser le risque, tout en augmentant la performance.

Pourquoi vendre ?

Cette approche peut paraître un peu contre nature pour un investisseur orienté valeur. Je me suis personnellement beaucoup interrogé à ce propos. Pourquoi vendre un titre, parfois à perte (si le niveau du stop n’a pas eu le temps de monter au prix d’achat), alors que les fondamentaux sont encore bons? Il y a deux raisons qui peuvent expliquer pourquoi cette stratégie fonctionne :

  • Même un titre de société solide peut être malmené durant de longues périodes. En « sortant » de la position lorsque son momentum est mauvais (perte de 20% ou plus), on s’évite généralement une longue traversée du désert. On repositionne ses actifs sur d’autres titres mieux orientés, qui ont de grandes chances de faire mieux que celui qu’on a délaissé. Rien n’empêche d’ailleurs d’y revenir d’ailleurs plus tard. Ceci explique essentiellement pourquoi cette approche permet d’augmenter la performance de son portefeuille.
  • Parfois le titre dévisse pour de très bonnes raisons, qui ne sont pas encore connues par le marché. En sortant de la position à 20%, on limite ses pertes à ce montant. Lorsque les mauvaises nouvelles seront totalement intégrées dans les cours, la chute peut finir par être très brutale. Ceci explique essentiellement pourquoi cette approche permet de diminuer le risque d’un portefeuille.

Bien entendu, cela ne marche pas tout le temps. Tout est ici question de probabilités. La plupart du temps, il vaut mieux sortir de sa position à 20% de pertes. Mais parfois, on va le faire et le titre va remonter très fort juste derrière. Ce n’est qu’en répétant ce principe plusieurs fois dans le temps, sur plusieurs titres, qu’on peut vraiment apprécier la validité ce principe.

Stratégie Stop Loss "manuelle"

Pour éviter les faux signaux, il vaut mieux ne pas fixer d’ordre électronique stop loss ou trailing stop loss. Ceux-ci peuvent être utiles pour des traders, qui possèdent un horizon d’investissement à court-terme. Sur le long terme par contre, il y a de fortes chances pour que le marché « disjoncte » à un moment donné, l’espace d’un instant. Le cours s’effondre brutalement avant d’immédiatement remonter. Un déclenchement d’ordre dans ce cas serait évidemment totalement absurde. Pour ce faire, il vaut mieux contrôler sur une base régulière, par exemple mensuelle, si un titre a perdu 20% ou plus depuis l’achat ou depuis son dernier plus haut. Si c’est le cas, alors on le vend « manuellement ». Le seul risque vient alors de l’investisseur, qui ne voudrait pas le faire, pour toutes sortes de justifications.

Conclusion

En bref, si un titre dévisse, nous pouvons dire que :

  • Si les fondamentaux n’ont pas évolué de manière défavorable et que le cours n’a pas chuté de plus de 20%, il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
  • Si les fondamentaux ont évolué de manière défavorable ou que le cours a chuté de plus de 20%, il y a lieu de vendre le titre.

Cette stratégie demande un peu plus de travail qu’une pure approche fondamentale, avec analyse des bilans et résultats une fois par an. Il faut donc être prêt à contrôler l’évolution des cours de ses titres sur une base régulière, soit une fois par mois. Il faut être prêt aussi psychologiquement parlant à se défaire de titres qu’on a achetés pour de très bonnes raisons. Celles-ci sont d’ailleurs toujours d’actualité au moment de devoir les vendre. Cette approche est donc nettement plus contraignante non seulement en termes de temps, mais aussi, et surtout,  en termes psychologiques. Cependant, pour peu qu’on y parvienne, le jeu en vaut la chandelle.

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19 réflexions sur “Que faire quand un titre dévisse ?”

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    C’est marrant, j’ai plutôt tendance à lister les bonnes occasions en recherchant des sociétés avec de bons fondamentaux qui sont bons marchés. Les minicrash me semblent donc plutôt être de bonnes opportunités d’achat. J’ai ainsi pris position sur Sanei en début de mois et peut déjà compter sur un rendement de 2%. Je pense acheter Tensho bientôt qui est maintenant presque trop bon marché pour que ce soit vrai.

    Pour être honnête, après sa dernière chute, Noda est aussi sur une belle pente montante (certes pas aussi claire que Mory). Et Tensho vient de chuter drastiquement hier. Selon moi, depuis le dernier effondrement de leur cours, sur les 5 positions qui crash malgré de bons fondamentaux, il y a clairement 1 bonnes ventes (Nichrin), 2 point d’interrogation trop tôt pour juger (Sanei et Tensho) et 2 que tu aurais dû conserver (Noda et Mory).

    Je suis étonné de ne pas voir Togami (6643), Fujitsu (6945), Kanemitsu (7208) et Nisshin (8881) et Mitsui (2109) dans ta liste. Tous les 5 auraient amené de l’eau à ton moulin.

    Mais bon, cette règle des 20% reste arbitraire et dépendante de ton entrée, donc très variable et, finalement, subjective. Contrairement aux fondamentaux.

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      Dépendante de l’entrée oui et non. Oui, totalement, si c’est le stop loss classique qui s’applique, et c’est là que tu prends une perte. Si le titre a eu le temps de monter, c’est par contre moins dépendant de l’entrée, car c’est le trailing stop qui s’applique. Dans ce cas on se base sur le dernier plus haut (depuis l’achat, certes) par rapport au moment du contrôle. Tu me diras aussi que c’est arbitraire dans ce cas, parce que ça dépend quand tu contrôles durant le mois, c’est vrai. Par contre je ne dirais pas que c’est subjectif, c’est une règle de protection du capital très factuelle.

      Concernant Togami on aurait aussi pu le mettre dans la liste, mais c’est un peu comme Altria, c’est d’abord les fondamentaux (diminution du dividende) qui ont dicté mes choix).
      Fujitsu, Mitsui et Nisshin : certains risquent effectivement de passer à la trappe la prochaine fois que je les contrôlerai (je ne contrôle pas tous mes titres le même jour du mois). Affaire à suivre donc.
      Kanemitsu n’est pas concernée puisque achetée en avril de cette année. Donc dans ce cas tu as totalement raison, ça dépend au moment tu prends position 🙂

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        Togami a des fondamentaux qui se seraient trop détériorés ? Dis-m’en plus, ça m’intéresse vu que j’en ai une part mais que je ne vois rien de particulièrement inquiétant.

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        Tu vas me dire que je suis aveugle mais je ne vois pas où le dividende a baissé. Où trouves-tu la publication des résultats avec l’annonce de la diminution du dividende ?

        Idée pour améliorer ton site : il y a souvent des pépites dans les commentaires. C’est bien dommage qu’ils ne soient pas mis en valeur. Est-ce possible d’avoir un fil où l’on pourrait voir les derniers articles commentés avec un preview de ce dernier? Ou alors une possibilité de “s’abonner” aux nouveaux commentaires des articles qui nous intéressent sans forcément avoir à y écrire quelque chose.

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        Je me base sur les données payantes de FT.
        Dividende passé de 115 à 80 JPY
        Ok, j’ai ajouté un fil des commentaires à droite, bonne idée 🙂

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    Laurent Martin

    Merci pour cet excellent article. Effectivement, il paraît sensé d’ajouter d’autres ingrédients à la pure analyse fondamentale (qui pour moi reste la base) pour les raisons évoquées dans votre article. Mais comme celui-ci le souligne justement, cela demande plus de temps et implique le risque de prendre de mauvaises décision pour des raisons psychologiques.

    Question: en cas de krach majeur (genre “.com” ou “subprime”) quelles sont les conséquences de l’approche que vous évoquez?

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      Effectivement l’analyse fondamentale reste la base. Il faut vraiment considérer cela comme une règle de protection du capital.
      Concernant la question, comparaison n’est pas raison, mais en admettant qu’on ait été investi à 100% dans le S&P 500 pour faire simple :
      – on serait sorti de l’indice en mars 2001, en prenant une perte d’un peu plus de 20% et en évitant le 11 septembre. Le plus bas a été atteint en septembre 2002 – perte de 45% par rapport au plus haut.
      – on serait sort de l’indice à vers le 20 septembre 2008, avant le gros plongeon de fin septembre-début octobre (le fond a été touché en mars 2009)
      A noter dans ce dernier cas qu’on aurait été tributaire du moment où le contrôle a été fait. Le 15 septembre ça aurait été parfait, avec juste 20% de pertes. Si on avait juste loupé le coche et qu’on s’y serait pris un mois plus tard, on prenait 40% dans les dents (le marché a fini par perdre 55%).
      D’où l’importance de ne pas contrôler tous ces titres en même temps.

      A relever aussi que ceci ne nous dit pas quand il fallait revenir sur le marché.
      Personnellement j’adopte une approche globale, qui répond aussi à cette dernière question :
      – bottom-up avec analyse fondamentale, et désormais cette règle de protection du capital
      – top down avec analyse des tendances et des valorisations des différents actifs (https://www.dividendes.ch/allocation-dactifs/)

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    Discussions fort intéressantes ici!

    J’ai eu très souvent recours aux ordres stop loss et trailing stop quand je faisais du day ou swing trading. Par contre, je suis d’avis qu’ils sont contre-productifs dans le cadre d’une stratégie à long terme basée sur des sociétés de qualité et orientée dividendes. Vendre une position parce qu’elle a perdu 20%, c’est renoncer à toucher ses dividendes et potentiellement passer à côté d’un gain sur cours de plusieurs centaines de pour cent.

    Le problème principal quand on vend un titre parce qu’il a trop baissé, c’est de savoir quand le racheter. Si on a vendu une action qui a perdu 20%, faut-il la racheter une fois qu’elle a perdu 25, 40 ou 50%? On ne sait pas à l’avance jusqu’où elle va chuter et on risque de ne jamais la racheter, ce qui est le pire scénario!

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      C’est vrai que cette manière de faire perturbe nos habitudes de fondamentalistes, plutôt habitués à essayer d’acheter quand le prix est au plus bas. Comme tu le dis, la règle des 20% nous dit quand sortir, mais pas quand revenir sur le titre. S’il y a bien par contre une chose que beaucoup d’investisseurs orientés valeur savent, c’est qu’il ne faut pas attraper un couteau qui tombe. Cela signifie dans le cas qui nous occupe que le cours doit s’être stabilisé. Là encore c’est assez relatif, en fonction de l’horizon temporel de chacun. On peut s’aider de la règle du momentum, qui dit que le titres qui sur- ou sous-performent les 6 ou 12 derniers mois ont toutes les chances de poursuive leur tendance les 6 ou 12 mois suivants. Il faudrait alors attendre que le cours soit au moins égal à celui d’il y a 6 ou 12 mois en arrière. Il y aura forcément des situations où cela signifie racheter au même niveau ou mêmes plus haut que celui où on l’a vendu. Cela ne signifie pas que cette stratégie est mauvaise, car il y a aussi beaucoup de situation où l’on évite de plus grosses pertes et où l’on peut revenir sur le titre à un niveau bien plus bas. L’important c’est qu’on s’y retrouve sur la totalité, ce qui est le cas selon les études.

      Dans une démarche orientée dividendes, cela peut paraître contre-productif de sortir d’un titre sur lequel on a obtenu un bon rendement sur coût d’achat. SI on n’est pas à l’aise avec ceci, on peut s’en tenir à un stop loss d 20% d’après le seul moment d’achat (pas de trailing). Selon les études cela marche mieux que le buy&hold, mais moins bien que le trailing. On peut aussi faire sans aucun stop. Il faut juste accepter d’encaisser des plus grosses baisses. Cette approche des 20% a le mérite néanmoins de permettre une baisse du risque, tout en augmentant la performance.

      Notons encore que ce n’est pas parce qu’on est sorti d’un titre payeur de dividendes croissants à un moment donné qu’un on perd tous ses privilèges d’ancienneté. Oui c’est bien de le conserver à très long terme, mais si on s’en sépare un certain temps, on peut très bien y revenir un peu plus tard, même à moindres frais. Au pire on aura perdu quelques paiements trimestriels. Mieux : on peut acheter droit derrière un titre qui possède des meilleurs fondamentaux, et/ou moins cher et/ou qui suit une meilleure tendance. L’effet boule de neige continue donc à opérer.

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    En tant qu’actionnaire orienté long terme et plus intéressé par les dividendes que les gains boursiers (je veux être rentier et non riche!), je me considère plus comme un copropriétaire d’entreprises qu’un trader.

    Je ne vendrais pas ma maison parce qu’une fissure est apparue, je ne liquiderais pas ma propre entreprise suite à une baisse passagère des ventes, je ne quitterais pas ma femme sous prétexte qu’elle a pris 20 ans… Et c’est pareil avec mon portefeuille d’actions. 🙂

    Donc je pense pas qu’on va être d’accord sur ce sujet, mais c’est pas grave et ça rend le débat d’autant plus intéressant. En tout cas un excellent article que tu as pondu là, très approfondi et bien documenté!

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      En tout cas j’ai provoqué le débat semble-t-il. et c’est tant mieux.
      Nous n’avons pas besoin d’être d’accord. Tu as raison et j’ai raison.
      J’ai aussi eu des multiples baggers que je n’aurai jamais connu avec cette règle. Je comprends donc tout à fait ton point de vue.
      La différence entre les deux approches c’est que d’un côté on se focalise sur un titre alors que de l’autre on raisonne plus en termes de portefeuille global. On fait progresser la rentabilité d’ensemble, même si on a plus la joie d’y voir de nombreux baggers.
      Mais comme mentionné dans l’article, c’est beaucoup plus astreignant. Donc pas fait pour tout le monde.
      Les marchés US et suisses hors de prix m’ont poussé malgré moi à chercher des titres plus abordables, que j’ai surtout trouvés dans les small caps japonaises. On y trouve de véritables perles, mais il y a un prix à payer: la nature inconstante des bénéfices, qui y est plus marquée que chez les grosses caps, comme les aristocrates.
      Une bonne diversification, associée à cette règle de stop, permet d’éliminer ce problème, et même d’améliorer la rentabilité d’ensemble.
      Le jour où le marché se petera de nouveau la gueule, je me remettrai sur les aristocrates, et j’abandonnerai sans doute cette règle… il y a moins de job
      J’en profiterai aussi pour prendre ma retraite!

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        « J’en profiterai aussi pour prendre ma retraite! »

        Et c’est pour quand cette retraite? 🙂

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        Ouah, objectif vraiment sportif, j’espère que tu l’atteindras en temps voulu!
        De mon côté j’arrive pas encore à faire une projection précise, mais j’espère dans environ 10 ans.

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    Petit complément:

    Je suis également disposé à liquider des actions dont les fondamentaux se sont détériorés. Par contre, je ne suis pas prêt à laisser les humeurs de la bourse dicter mes choix.

    En 2008, Nestlé a perdu environ 35% uniquement parce que le marché dans son ensemble piquait du nez. Fallait-il s’en séparer avec une perte de 20% pour autant? Et renoncer aux dividendes qui ont continué d’augmenter toutes les années suivantes? Et quid du cours de l’action qui a ensuite regagné plus de 50% par rapport à son plus haut d’avant la crise, et plus de 100% par rapport au creux atteint début 2009? Aurait-on vraiment racheté l’action au bon moment après l’avoir vendue?

    En devenant actionnaire d’une collection d’entreprises, j’accepte les règles du jeu et laisse les cours s’agiter dans tous les sens avec un certain détachement, voire un certain fatalisme. Quand je regarde mon portefeuille, j’ai des actions qui ont perdu 15% et d’autres 40%. Certaines n’ont presque pas bougé. D’autres ont gagné 20 ou 50%. Quelques perles ont même pris des centaines de pour-cent.

    Et le plus intéressant dans tout ça, c’est qu’au moment de mes achats, j’aurais été bien incapable de prédire lesquelles allaient perdre 20% ou gagner 200%. De plus, je n’aurais jamais eu ces quelques « baggers » si j’avais eu recours à un trailing stop de 20%. Je pense qu’à vouloir trop limiter les risques et réduire la volatilité, on risque au final surtout de nuire à la performance de son portefeuille.

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    Bonsoir
    un petit Up pour sujet
    je viens d’appliquer cette “méthode” : un de mes titre (Neoen pour ne pas le citer) a perdu 20% par rapport à son plus haut en 2 séances.
    j’ai donc vendu et juste après le titre s’est stabilisé……

    – ce titre ne verse pas de dividende
    – j’étais encore en plus-value (par rapport au cours d’achat)
    – j’ai évité de faire la même erreur qu’en 2008 avec le titre EDF…

    avec l’argent disponible je me suis repositionné sur un autre titre. L’avenir me dira si j’ai eut tord.

    Bonne soirée et merci encore pour les échanges.

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      Hello Jacques

      deux réflexions par rapport à ton commentaire :

      un de mes titre (Neoen pour ne pas le citer) a perdu 20% par rapport à son plus haut en 2 séances. j’ai donc vendu

      Précisons que perso je ne vends pas juste après la baisse. Je procède plutôt à un contrôle mensuel, à une date fixe, comme indiqué dans le post. Cela limite le nombre de faux signaux, du genre le titre se prend une rétamée pendant 2-3 jours, puis il redécolle juste après. C’est ce qui semble arriver à Neoen d’ailleurs. Tu me diras que si le contrôle tombe dans le “creux” la donne serait identique. C’est vrai, mais les probabilités d’un check à ce moment-là sont très faibles.

      L’avenir me dira si j’ai eut tord.

      L’important n’est pas d’avoir tort ou raison. Là encore c’est une question de probabilités. La plupart du temps cette stratégie fonctionne. C’est en répétant le principe qu’on apprécie sa fiabilité. Il y aura certes toujours des contre-exemples où il aurait été préférable de ne pas vendre. Quand c’est comme ça, plutôt que faire place aux regrets, mieux vaut se féliciter de tous les canards boiteux dont on s’est débarrassé bien avant la catastrophe. Cette stratégie a montré son efficacité au printemps 2020 durant le corona-krach.

      Bonne soirée également et merci pour ton message.

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