Analyse de Roche Holding (ROG) : dividende de 3,5% et marges de 68%

Dernière mise à jour : novembre 2025

Roche Holding AG, géant bâlois de la pharma fondé en 1896, emploie près de 100'000 collaborateurs dans le monde. L'entreprise figure parmi les leaders mondiaux du secteur pharmaceutique et diagnostique, avec une position dominante dans les traitements oncologiques et les solutions de diagnostic innovantes.

Infographie analyse Roche Holding 2024 : dividende CHF 9.70 rendement 3%, marge brute 79%, ROE 27%, 38 années consécutives de hausse du dividende, PER 27x - dividendes.ch

Cette analyse se base sur les résultats financiers 2024 publiés en janvier 2025 et les données de marché de novembre 2025.

Performance financière 2024

Roche a généré en 2024 un chiffre d'affaires de CHF 60,5 milliards, dépassant les estimations du marché (en hausse de 3%).

Dividende et rémunération des actionnaires

MétriqueValeur 2024/2025
Dividende annuelCHF 9.70
Rendement du dividende3%
Payout ratio82%
Croissance 5 ans+1,99% annuel
Années consécutives de hausse38 ans

Le dividende de CHF 9.70 offre un rendement attractif dans le contexte actuel des taux d'intérêt suisses. Avec un payout ratio de 82%, le dividende est toutefois un peu élevé par rapport aux bénéfices. Le ratio de distribution était pourtant prudent en 2020, avec 50.31. Il faut souligner ici que les bénéfices affichent un déclin régulier sur ces cinq dernières années (EPS en baisse de -8% par an en moyenne), alors que le dividende a continué à progresser légèrement.

Est-ce à dire que ceci remet en question le dividende futur, ou du moins sa progression ? Pas sûr. En effet, si l'on examine son paiement vis-à-vis du FCF, on constate que la situation s'est améliorée depuis 2020, passant d'un ratio de 67.13 à 63.35, ce qui tout à fait correct. De plus, l'historique de 38 années consécutives d'augmentation témoigne de la solidité financière du groupe et de son engagement envers les actionnaires.

Valorisation

RatioValeur 2024 / 2025Interprétation
PER26.21 / 27.25Valorisation élevée et en progression
P/S3.61 / 4.21Idem
P/FCF15.40 / 21.24Valorisation correcte mais en progression
P/B6.87 / 9.04Valorisation élevée et en progression

La valorisation actuelle de Roche reflète la qualité d'entreprise et sa position de leader. Le PER, P/S et P/B sont élevés, même pour le secteur pharmaceutique. Les investisseurs sont d'accord de payer plus aujourd'hui dans l'attente d'une croissance supérieure. Reste à savoir si celle-ci se matérialisera. On sait ce qu'il se passe quand ce n'est pas le cas. La valorisation par rapport au FCF est plus correcte mais elle aussi en progression. Pour tous les ratios de valorisation, on n'est assez loin des records historiques, tant positifs que négatifs.

Rentabilité et marges

Indicateur2024
Marge brute79,18%
Marge opérationnelle30,14%
Marge nette13,68%
ROE27,10%
ROI14,48%

Les marges de Roche sont exceptionnelles (meilleures que l'industrie) et traduisent un pouvoir de pricing élevé ainsi qu'une excellente gestion opérationnelle. La marge brute de 79.18% est particulièrement impressionnante. Le ROE de 27.10% démontre une utilisation efficace des capitaux propres.

Ces excellents ratios peuvent, en partie en tout cas, justifier les valorisations importantes que nous avons vues ci-dessus.

Génération de cash et solidité financière

Le cash flow opérationnel de Roche s'est établi à CHF 19,18 milliards en 2024, en hausse de 23.8%. Cette génération de cash impressionnante permet au groupe de financer ses investissements R&D, son dividende et ses acquisitions stratégiques comme celle de Poseida Therapeutics.

Le ratio dette/capitaux propres a progressé ces cinq dernières années, passant d'un très bon 0.42 à 1.15 aujourd'hui. On se situe encore dans des chiffres respectables (l'EBIT représente plus de 17x les intérêts de la dette). Roche maintient ainsi un bilan sain qui lui offre une grande flexibilité financière.

Perspectives 2025 et au-delà

Pour 2025, Roche anticipe une croissance des ventes dans le milieu de la fourchette à un chiffre (mid-single-digit) à taux constants. Le groupe prévoit également de continuer à augmenter son dividende.

Le pipeline pharmaceutique reste robuste avec 17 blockbusters en portefeuille. Les principaux moteurs de croissance incluent Vabysmo (ophtalmologie), Phesgo et Itovebi (oncologie), et Ocrevus (sclérose en plaques). Toutefois, la perte d'exclusivité sur certains médicaments devrait impacter les ventes à hauteur de CHF 1,2 milliard en 2025.

Points d'attention

Malgré ses qualités indéniables, Roche fait face à plusieurs défis :

  • La valorisation actuelle intègre déjà des perspectives optimistes de croissance
  • La concurrence s'intensifie sur certains produits historiques
  • Les échecs dans le pipeline R&D (comme prasinezumab pour Parkinson) rappellent les risques inhérents au secteur
  • L'exposition au dollar américain crée une volatilité liée aux taux de change

Verdict pour l'investisseur FIRE suisse

Roche Holding représente une entreprise de très haute qualité avec des fondamentaux solides. Le dividende de 3% est attractif, surtout compte tenu de sa progression sur 38 ans. Les marges exceptionnelles et la génération de cash importante constituent des atouts majeurs.

Cependant, la valorisation actuelle limite le potentiel de plus-value. Pour un investisseur FIRE cherchant à construire un portefeuille de dividendes suisses, Roche mérite sa place, mais idéalement lors de corrections de marché. Une position progressive via des achats étalés dans le temps peut être une approche prudente.

L'action convient particulièrement aux investisseurs recherchant la stabilité et acceptant une croissance modérée du dividende en échange d'une grande sécurité. Pour ceux privilégiant l'approche quantitative value, d'autres opportunités avec des valorisations plus attractives pourraient offrir un meilleur ratio risque/rendement.

Questions fréquentes

Quel est le dividende actuel de Roche ?

Le dividende 2024/2025 s'élève à CHF 9.70 par action, offrant un rendement de 3%. Roche a augmenté son dividende pendant 38 années consécutives, ce qui en fait un "dividend aristocrat" suisse.

Roche est-elle chère par rapport à sa valeur intrinsèque ?

Avec un PER de 27x, Roche se négocie à une prime reflétant sa qualité d'entreprise, ses marges élevées et son pipeline solide. La valorisation n'est toutefois pas bon marché selon les critères de value investing (Novartis est plus abordable).

Roche ou Novartis pour un portefeuille de dividendes ?

Les deux sont d'excellente qualité. Roche offre une meilleure stabilité historique du dividende (38 ans vs 28 ans pour Novartis) mais un rendement de 3% contre 3.5% pour Novartis.


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16 réflexions sur “Analyse de Roche Holding (ROG) : dividende de 3,5% et marges de 68%”

  1. Excellente entreprise en effet, mais beaucoup trop chère notamment par rapport à la croissance plutôt lente. Les pharmas sont particulièrement recherchées actuellement en raison de leur profil défensif, ce qui explique les valorisations excessives.

    Idem pour Novartis ainsi que pour les plus petites sociétés similaires telles que Vifor Pharma, Siegfried, Galenica ou encore Lonza.

    1. Lonza est un autre météorite que j’ai conseillé à un vieux pote de vendre. Tout est brûlant en ce moment.
      Au fait, c’est la fête à Trump aujourd’hui. Je me demande ce qu’il branle…

  2. Merci pour cette analyse de Roche. Je partage vos conclusions pour cette entreprises et les autres acteurs du secteur.

    Dans un autre domaine, que pensez-vous de Schindler (actions nominatives ou bons de participation cotés à la bourse suisse). Les cours ont récemment baissé sur fond de résultats 2019 inférieurs aux attentes et de coronavirus. Mais cette société me semble de qualité et intéressante -par les temps qui courent- pour un investissements à long terme. Ce qui me plaît, c’est que le business de cette société n’est pas seulement de vendre des ascenseurs et autres escaliers roulants, mais aussi et surtout d’entretenir ce matériel sensible, ce qui procure un revenu régulier.

    1. C’est une société que je suivais de près à l’époque. Elle est également d’une très grande qualité et comme tu le soulignes elle peut s’appuyer sur ce côté « clientèle captive » fort appréciable, qui lui assure des revenus réguliers. Elle a ainsi beaucoup de qualités propres aux franchises (notamment des frais généraux bien maîtrisés, un goodwill en hausse, une faible dette et des dépenses en capital basses également, ce qui est assez étonnant pour une entreprise de ce type). Il y a un bon retour à l’actionnaire sous forme de dividende et de remboursement de la dette (4.4% par an au total). Ceci étant dit, je la trouve chère également. Pas autant que Roche, mais trop chère quand même.

  3. Salut à tous,

    Comme déjà commenté l’action Roche Holding AG est une valeur de fonds de portefeuille qui doit être acheté sur un fort repli dans une stratégie « Buy and hold ».
    Il en est de même pour Nestlé et Novartis représentent les deux tiers de l’indice SMI qui sont des valeurs défensives et rentrent dans la catégorie des dividendes aristocrates.
    C’est pourquoi dans un marché chahuté ces valeurs sont recherchées pour stabiliser les portefeuilles, d’où la forte demande actuelle.

    Bonne journée à tous

  4. bonjour, dans le genre action de papy a fort dividende que pensez-vous de Shell ? https://www.google.com/search?q=AMS:RDSA&tbm=fin#scso=_3uhcXsXPJommaKrQo-AL1:0
    Elle s’est faite proprement défoncer par le coronavirus, c’est une petroliere avec un dividende qui bouge pas depuis des années et qui est donc avec un prix de l’action très bas à 8 ou 9%
    Et la demande en petrole ne va pas disparaitre d’ici demain… même si les chinois vont mettre du temps a tout relancer je ne doute pas que le prix du brent et donc de shell va remonter dans un avenir assez proche

    1. ça pue le dividend trap !
      Le dividende dépasse le FCF courant/moyen et il est également tout proche de la rupture par rapport aux bénéfices courants / moyens. Avec le passage de Corona, le dividende risque donc bien de souffrir…
      L’action est chère malgré ce que laisse apparaître le rendement en dividendes (par rapport aux bénéfices courants et surtout moyens, idem par rapport au FCF, et c’est pire si on regarde par rapport à la valeur d’entreprise).
      Et puis pour terminer, c’est un couteau qui tombe ! Laissons donc l’orage passer et on verra après…

      1. quand tu dis le prix par rapport a la valeur d’entreprise tu parles de la valeur comptable ? dans le cas de shell tu le calcules comment ce ratio ?

      2. et pour le ratio prix/cash flow par action j’obtiens environ 4 : (prix de l’action (20€) / FCF par action (5)
        pour moi c’est une bonne valeur pour ce ration non ?

      3. Ah oui, j’ai pris le titre à NY ce qui change la donne effectivement, autant pour moi. Ces titres cotés sur deux marchés différents avec des cours qui ne correspondent pas et des monnaies qui différent de ceux des résultats consolidés c’est une vraie saloperie !
        Alors oui c’est mieux effectivement, ça change le problème de la valorisation, mais pas celui du dividende qui est menacé et du cours en chute libre.

  5. ha oui je parlais de la cotation euronext amsterdam
    pour le dividende effectivement il y a ce risque vu la chute du cours, mais je connais bien cette action car je suis dessus depuis une dizaine d’années et le dividende n’a jamais baissé (plutôt augmenté même) malgré 2 chutes du cours ressemblant à celle qui arrive en ce moment (en 2007 et 2016)
    bon après le passé ne présume pas de l’avenir bien sur 🙂 mais je trouve que ce genre de momentum est assez rare pour pour le noter ^^

    1. La chute du cours ne m’inquiète pas pour le dividende. Pour ce dernier, c’est plutôt le fait que le bénéfice ou le fcf sont presque intégralement utilisés pour le payer. Je ne sais pas comment était la situation en 2007. Peut être qu il y avait plus de marge. Peut être aussi qu’ils ont émis des actions ou contracté de la dette pour payer des dividendes… C’est stupide mais ça arrive…
      Bref. Si la chute du cours me pose problème ce n’est pas pour ça mais justement parce que le momentum est pourri. Comme tu le dis, c’est rare. Parfois ça remonte très fort pour un moment comme en 1987 ou 2018 (je parle du marché dans son ensemble). Mais parfois c’est le début d’une beaucoup plus grosse baisse comme en 2000 et 2008. Si le marché n’était pas aussi haut je serais moins regardant, mais là par contre ça incite à la prudence.

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