Risque de change franc suisse : le cas d’école de la BNS

Dernière mise à jour : novembre 2025

Le 15 janvier 2015 restera gravé dans les mémoires des investisseurs suisses. Ce jeudi-là, la Banque Nationale Suisse (BNS) a aboli sans préavis le cours plancher de 1.20 CHF pour 1 EUR, provoquant un véritable séisme sur les marchés financiers. En quelques minutes, l'euro s'est déprécié de 18% face au franc suisse, tandis que la bourse helvétique plongeait de 13% sur la semaine.

Graphique montrant la volatilité du franc suisse lors de l'abandon du cours plancher EUR/CHF par la BNS en janvier 2015

Dix ans plus tard, cet événement demeure le meilleur cas d'étude pour comprendre le risque de change inhérent aux investissements en francs suisses. Car au-delà du choc initial, cette journée historique a rappelé des principes fondamentaux que tout investisseur suisse doit maîtriser.

Le jeudi noir de janvier 2015

Depuis août 2011, la BNS maintenait artificiellement un cours plancher de 1.20 franc pour 1 euro afin de protéger l'économie d'exportation suisse face à l'afflux de capitaux étrangers. Cette politique monétaire, bien que critiquée, avait créé une certaine stabilité pour les investisseurs.

L'annonce surprise du 15 janvier a brutalement mis fin à cette parenthèse. Les conséquences ont été immédiates et spectaculaires :

  • L'EUR/CHF est passé de 1.20 à 0.98 en quelques minutes (dépréciation de 18%)
  • L'USD/CHF a chuté de 16%
  • Le SMI (Swiss Market Index) a perdu 8.7% en une seule journée
  • Sur la semaine, la bourse suisse a enregistré une baisse de 13%

Certains courtiers en devises ont fait faillite, des investisseurs particuliers ayant misé avec effet de levier sur la stabilité du cours plancher ont tout perdu. Ce fut un rappel brutal que les interventions des banques centrales ne peuvent indéfiniment contrecarrer les forces du marché.

Comprendre l'impact sur votre portefeuille

Passé le moment de sidération, une question essentielle se pose : qu'est-ce qui a réellement changé pour l'investisseur suisse ? La réponse est plus nuancée qu'il n'y paraît.

Pour les actions suisses

Un investisseur détenant des actions helvétiques a effectivement vu son portefeuille se dévaloriser de 13% en moyenne sur la semaine. Nestlé, Novartis, Roche et les autres fleurons du SMI ont tous souffert, particulièrement les entreprises exportatrices dont les perspectives de bénéfices se sont assombries avec un franc fort.

Cependant, cette baisse doit être mise en perspective : la valeur intrinsèque des entreprises n'a pas fondamentalement changé du jour au lendemain. Ce qui a changé, ce sont les anticipations sur leurs marges futures dans un environnement de franc fort.

Dans le même temps, si le cours de ces entreprises en CHF a effectivement dégringolé, le franc lui-même s'est renchéri. Les entreprises helvétiques (et leurs investisseurs) n'avaient donc pas tout perdu : leur argent valait désormais bien plus.

Pour les actions étrangères

L'investisseur suisse détenant des actions américaines ou européennes a subi un double effet :

  • Si les bourses étrangères sont restées relativement stables en monnaie locale
  • La conversion en CHF a fait perdre 18% sur les positions en euros et 16% sur les positions en dollars

Par exemple, un portefeuille de 100'000 EUR en actions européennes valait 120'000 CHF avant l'annonce de la BNS. Après, même sans baisse des actions en euros, ce même portefeuille ne valait plus que 102'000 CHF environ, soit une perte de change de 18'000 CHF.

Le bilan réel pour l'investisseur suisse

Voici le paradoxe fascinant de cette situation : l'investisseur helvétique s'est retrouvé effectivement plus pauvre en francs suisses (perte moyenne de 15% selon l'allocation de son portefeuille), mais son pouvoir d'achat international n'a pas diminué dans les mêmes proportions.

Prenons un exemple concret. Un investisseur avec 500'000 CHF répartis à parts égales entre actions suisses, européennes et américaines :

  • Actions suisses : 166'667 CHF → 145'000 CHF (-13%)
  • Actions européennes : 138'889 EUR → 113'889 EUR en valeur CHF (-18%)
  • Actions américaines : valeur équivalente → -16% en CHF
  • Total : environ 425'000 CHF, soit -15%

Mais ces 425'000 CHF permettent désormais d'acheter 18% de plus d'actifs européens et 16% de plus d'actifs américains qu'avant. L'investisseur peut utiliser ses réserves de liquidités en CHF et ses revenus futurs pour acquérir des titres étrangers "en solde".

Leçons essentielles pour investisseurs suisses

Avec le recul, l'événement de janvier 2015 nous enseigne plusieurs principes fondamentaux qui restent plus que jamais d'actualité :

1. Le franc suisse est une monnaie refuge structurellement forte

Comme l'or pour les métaux précieux, le CHF attire les capitaux en période d'incertitude économique ou géopolitique. Cette caractéristique ne disparaît pas, même si une banque centrale tente de la contrecarrer temporairement. La période 2011-2015 était l'exception, pas la règle.

2. Les interventions des banques centrales ont leurs limites

Maintenir artificiellement un cours plancher coûte cher et ne peut durer indéfiniment face aux pressions du marché. Les investisseurs qui avaient basé leur stratégie sur la pérennité du cours plancher ont été sévèrement punis.

3. Diversification géographique et risque de change vont de pair

Investir à l'international depuis la Suisse implique nécessairement d'accepter le risque de change. Ce n'est pas un bug, c'est une caractéristique inhérente à la diversification géographique. Vouloir s'en protéger systématiquement peut coûter plus cher que le risque lui-même.

4. Le risque de change fonctionne dans les deux sens

Si un franc fort pénalise les placements étrangers, il offre aussi des opportunités d'achat. L'investisseur discipliné qui continue ses versements réguliers profite mécaniquement de taux de change favorables pour accumuler des actifs étrangers.

5. La volatilité à court terme ne reflète pas la performance long terme

Les investisseurs qui ont paniqué et vendu après le choc de janvier 2015 ont cristallisé leurs pertes. Ceux qui sont restés investis jusqu'à la fin de cette année particulière ont récupéré leurs pertes (l'indice MSCI Switzerland 1.06%).

Le franc suisse aujourd'hui : que retenir ?

Dix ans après le choc de 2015, plusieurs constats s'imposent. Le franc suisse a conservé son statut de valeur refuge, oscillant entre phases de renforcement (crises sanitaires, tensions géopolitiques) et de léger affaiblissement (périodes de stabilité économique).

La BNS a tiré les leçons de 2015 et n'a plus jamais fixé de cours plancher strict, préférant intervenir de manière plus discrète et flexible sur le marché des changes lorsque nécessaire. Cette approche moins rigide réduit le risque de chocs brutaux, mais ne supprime pas la tendance structurelle du franc à s'apprécier.

Pour l'investisseur suisse, la situation actuelle reste fondamentalement similaire à celle d'avant 2011 : détenir des actifs internationaux expose au risque de change, mais c'est le prix à payer pour une véritable diversification géographique et sectorielle.

Comment se protéger du risque de change

Plusieurs stratégies permettent de gérer le risque de change, chacune avec ses avantages et inconvénients :

La diversification temporelle : Investir régulièrement (DCA - Dollar Cost Averaging) permet de lisser les fluctuations de change sur le long terme. Vous achetez parfois cher, parfois bon marché, mais votre prix moyen d'entrée s'équilibre.

L'acceptation du risque : Pour un investisseur long terme (>10 ans), le risque de change tend à se lisser naturellement. Les mouvements à court terme importent peu si vous ne prévoyez pas de toucher à votre capital avant la retraite. En particulier les actifs non monétaires tels que l'or, l'immobilier et les actions possèdent une valeur intrinsèque qui compense sur le moyen/long terme les fluctuations de change. Ce phénomène peut même se remarquer sur des périodes relativement courtes, comme c'était le cas en 2015 (le MSCI finissant l'année légèrement dans le vert). Plus proche de nous, durant le premier semestre 2025, malgré une chute de 12% l'USD face au CHF, le S&P 500 n'a fondu "que" de 3.5% en francs suisses.

Le hedging systématique : Certains ETF proposent des versions "hedgées" qui couvrent automatiquement le risque de change. Cette protection a un coût souvent prohibitif qui n'en vaut généralement pas le prix.

Ma recommandation personnelle reste l'approche pragmatique : accepter le risque de change comme partie intégrante d'un portefeuille diversifié internationalement, sans chercher à s'en protéger systématiquement. Le coût du hedging dépasse souvent le bénéfice sur le long terme.

Questions fréquentes

Le risque de change peut-il effacer complètement mes gains en bourse ?

Sur de courtes périodes, oui, comme l'a montré janvier 2015. Sur le moyen à long terme, les performances boursières tendent à largement compenser les fluctuations monétaires. Un investissement dans le S&P 500 sur 20 ans a généré des rendements largement positifs pour un investisseur suisse, malgré les variations USD/CHF.

Faut-il privilégier les actions suisses pour éviter le risque de change ?

Non. Se limiter au marché suisse (environ 3% de la capitalisation boursière mondiale) vous prive d'opportunités et vous expose à un risque de concentration géographique et sectorielle. Le risque de change est préférable au risque de sous-diversification. Comme on l'a vu en janvier 2015, les investisseurs investis uniquement en actions helvétiques n'ont pas été beaucoup plus épargnés que les autres.

Les ETF hedgés valent-ils le coût ?

Rarement pour un investisseur long terme. Le coût du hedging s'accumule année après année et dépasse souvent le bénéfice de la couverture. Pour un horizon >10 ans, les versions non hedgées sont généralement plus performantes.

Comment savoir si le franc est surévalué ou sous-évalué ?

Les économistes utilisent des indicateurs comme la parité de pouvoir d'achat (PPA) ou le Big Mac Index. Mais tenter de timer le marché des changes est au moins aussi hasardeux que de timer la bourse. Une approche régulière et diversifiée reste la stratégie la plus solide. La question n'est pas de savoir si le franc est surévalué ou sous-évalué. Le CHF est une monnaie forte qui s'apprécie sur le moyen et le long terme par rapport à toutes les autres devises. C'est de l'or monétaire.

L'événement de 2015 peut-il se reproduire ?

Sous cette forme exacte (abandon brutal d'un cours plancher), c'est peu probable puisque la BNS n'a plus de cours plancher officiel. Mais des chocs de change de moindre ampleur restent possibles à tout moment, c'est la nature des marchés des devises. D'où l'importance d'une stratégie résiliente.

Conclusion

Le 15 janvier 2015 nous a rappelé une vérité fondamentale : en tant qu'investisseur suisse, le risque de change fait partie intégrante de votre réalité d'investissement. Vouloir l'éviter complètement signifie soit renoncer à la diversification internationale, soit payer des coûts de couverture qui éroderont vos rendements.

La bonne approche consiste à accepter ce risque comme le corollaire naturel d'un portefeuille bien diversifié, tout en le gérant intelligemment par des investissements réguliers et une allocation équilibrée entre zones géographiques. Les mouvements de change spectaculaires finissent toujours par se normaliser sur le long terme.

Dix ans après le choc de la BNS, les investisseurs qui ont maintenu leur discipline d'investissement et leur diversification géographique ont largement récupéré leurs positions. Ceux qui ont paniqué et abandonné leur stratégie long terme ont cristallisé des pertes évitables.


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18 réflexions sur “Risque de change franc suisse : le cas d’école de la BNS”

  1. Et oui, ce qui prouve bien que les tentatives d’aller contre la logique d’un marché finissent toujours par échouer.. Ce qui m’inquiète plus, c’est les QE massifs aussi bien aux US qu’au Japon et bientôt en Europe… Ce sont bien là des tentatives d’aller contre la logique… Et le retour de bâton se fera tôt ou tard…

    1. C’est toujours pareil… on a déjà vécu ça après l’éclatement de la bulle dotcom… on s’est retrouvé quelques années plus tard avec les subprimes, puis juste un peu plus tard avec les problèmes budgétaires des Etats dépensiers.
      Les QE ne font que reporter l’échéance. Tout ou tard il faut payer. Et mieux vaut que ce ne soit pas trop tard, car l’addition devient de plus en plus lourde.

  2. Bonjour Jérôme ,
    Abolition du cours plancher par la BNS, qu’est-ce que ça change ?
    Non-résident en Suisse , je fais la même analyse que vous- J ajouterais
    Extrait du Temps de ce jour : E. Widmer Schlumpf
    « La Suisse et ses entreprises peuvent s’arranger avec un euro à 1,10 franc », explique-t-elle au Sonntagsblick, confiante dans le fait que le change se stabilisera à ce niveau. >
    Probable , même si celà aura un coût pour la Suisse
    Toutefois , j imagine que la décision abrupte prise par E.WF a été influencée parce qu il n est pas prévisible à ce jour, de connaître la décision que prendra la Commission des Finances Européennes en matière monétaire à propos de l euro -le 22 Janvier 2015 -Au cours de 1.20 on pouvait prévoir un afflux incontrôlable d Euro à changer en CHF

    1. Il faut préciser que ce n’est pas Widmer Schlumpf qui a pris la décision, mais la BNS, de manière indépendante.
      Les entreprises peuvent peut être s’arranger avec 1.10, mais on peut juste regretter que ça soit aussi abrupt. Et puis surtout rien ne dit que 1.10 sera le nouveau « standard »… En tout cas à long terme rien ne plaide pour un ajustement à ce niveau.

  3. Jérôme,
    Nous sommes souvent d’accord quant à la manière d’aborder l’investissement, mais sur cet article-ci, je suis en désaccord complet avec toi, je m’explique…
    . l’€ a été construit pour et par le Allemands, il a été longtemps une monnaie forte. Ce qui a changé, c’est que le risque de sortie de pays faibles de la zone € est réel et créerait un précédent qui fait peur à Berlin. Donc, Merkel revoit sa position car l’Allemagne sait combien l’Europe lui profite.
    . on peut jouer à l’autruche et dire que rien n’a changé. Mais la réalité est que nous avons perdu 16% de nos actifs en quelques instants… Celui qui veut profiter de la force du Franc ne pouvant le faire qu’en sortant de Suisse car ne nous leurrons pas, les prix ne baisseront pas ou si peu dans la confédération. Normalement, les changes doivent avoir un effet quasi neutre, mais en Suisse, les prix montent lorsque le Franc baisse et ne bougent pas lorsque le Franc monte. Cela s’explique par divers facteurs: duopole Migros-Coop, multinationales profiteuse, marché encore assez fermé…
    . en affirmant que l’on peut utiliser son cash pour acheter des actifs étrangers, tu fais une lourde erreur d’analyse car ces actifs sont toujours valorisés de la même manière, cela revient donc à spéculer sur le seul change. Une action européenne par exemple n’est pas devenue moins chère en terme de P/E.
    . il faut aussi parler des entreprises d’exportation et de l’industrie du tourisme. Ces secteurs vont être affecté de manière très forte.
    . la communication de la BNS a été incroyablement mauvaise de 2011 à aujourd’hui dans cette affaire. Trop long à expliquer, mais ce point fait une quasi unanimité à tel point qu’elle peut danser sur la tête à présent sans émouvoir les marchés.
    . je terminerai en disant que de manière générale, le Suisse est trop confiant en son pays, sa croyance qu’il pourra continuer de profiter de sa bonne étoile longtemps encore est dangereuse. Laisser monter sa devise comme actuellement est peut-être la goutte (ou le seau ?) qui fera déborder la coupe… Le monde a changé, change et l’îlot suisse qui résiste à tous est intenable de mon point de vue.

    Par ailleurs, il faudrait aussi avoir une pensée pour ceux qui souffrent d’un Franc qui a pris 60% en quelques années face à l’€: des emprunteurs étrangers, des travailleurs, des PME…

    1. Salut Thierry. Je ne comprends pas en quoi ton opinion est différente de la mienne ? Je suis parfaitement en ligne avec ce que tu viens d’écrire. Nous avons « perdu » 16%, que nous avions gagné artificiellement en septembre 2011. Pour moi rien n’a changé, le marché a fini par reprendre son bon droit. La différence c’est qu’aujourd’hui en tant qu’investisseur helvétique on peut utiliser la force relative du franc pour acheter à meilleur prix des actions étrangères. Bien entendu celles-ci ne sont pas devenues moins chères en termes de P/E, on est bien d’accords sur ce point. Il ne s’agit pas de spéculer sur la monnaie, mais au contraire de toujours prendre le risque de change comme un des points à prendre en compte lors de l’achat d’un titre.

      1. Bonjour Jérôme,
        Pour les titres étrangers, nous sommes d’accord pour dire que le risque de change est moindre aujourd’hui qu’avant le 15.
        Je ne suis par contre pas d’accord pour dire que nous avions un gain artificiel, je dis que nous avons aujourd’hui une perte artificielle. En effet, le Franc est aujourd’hui fortement surévalué. Le taux plancher limitait cette surévaluation à un niveau acceptable et la BNS manipulait le change pour contrer une manipulation inverse. Cela n’était pas critiquable dans un monde où tous les pays manipulent leur monnaie impunément: la Chine et son Yuan très largement sous-évalué, les USA et leur planche à billet qui tourne en continu, le Japon et ses taux négatifs (jadis), l’Europe maintenant… La BNS met la Suisse dans une position très dangereuse en l’exposant ainsi aux spéculations sur sa monnaie et elle a aussi jeté un discrédit notoire sur les banques centrales pour lesquelles la confiance est primordiale et sur l’€, la devise principale des clients de la Suisse. On peut dire que la BNS a perdu une bataille dans le guerre des monnaies. Maintenant, j’ose espérer qu’elle n’a pas perdu la guerre et qu’elle va continuer d’intervenir sur les marchés en achetant des devises…
        Il convient aussi de prendre en compte les dégâts sur l’économie suisse: perte d’emploi, baisse possible des salaires (probable si le Franc dépasse la parité avec l’€), faillites, délocalisations…
        Mais le plus grave reste pour moi que la Suisse vient de ternir son image et que de nombreuses sociétés étrangères vont maintenant réfléchir deux fois plutôt qu’un à venir s’installer ici.

      2. Oui tu as raison, c’est aussi une perte artificielle aujourd’hui bien sûr, toujours due à un aspect spéculatif. A long terme néanmoins il ne faut pas s’attendre à ce que le CHF s’affaiblisse beaucoup par rapport à aujourd’hui. On peut même s’attendre au contraire. Donc autant en être conscient et investir dans des titres qui fournissent une certaine protection contre le risque de change (sociétés suisses peu exposées à l’étranger, marché domestique, et/ou sociétés étrangères qui bénéficient de la faiblesse de leur propre monnaie, orientées vers l’export).
        Oui la BNS a perdu une guerre. Une qui ne fallait pas perdre. Et les vieux démons de l’économie suisse très orientée vers l’exportation reviennent au galop. Par chance j’ai changé de secteur professionnel il y a quelques temps et je ne subis plus la pression qu’il y avait avant 2011 pour les exportations. Il est clair que les temps à venir seront durs pour ces secteurs.

  4. Jérôme,

    Etant investisseur en actions 100% Suisse, je viens de subir une gross chute! Mais en même temps cela me laisse une excellente porte d’investissement à bas prix et ainsi augmenter nos dividendes. Ma seule crainte en ce moment est de combien va être les dividendes en 2016 pour l’année 2015 considérant que nos entreprises auront des difficultés pour exporter et générer des bénéfices.

    Jérôme, je suis votre blog depuis quelque temps et j’apprécie vos analyses et idées.

    Meilleures salutations,

    retiredat50

    1. Merci retiredat50 !
      content de voir un nouvel arrivant blogger sur la scène suisse 😉
      Il est clair que les entreprises helvétiques tournées exclusivement vers l’exportation auront de la peine.
      Je pense surtout à l’industrie des machines.

    2. Monsieur,
      Si vous investissez à long terme et que vous n’avez guère besoin des revenus de votre investissement avant de longues années, il n’y a aucun problème pour vous. Continuez d’investir selon une stratégie déterminée. Toute crise ayant une issue. Dans le cas présent, il s’agit de la pérennité de l’€, soit les problèmes sont résolus et les devises reprendront leurs valeurs, soit il disparaît et on en revient aux monnaies nationales avec par exemple un Mark fort et une Lire faible.
      Je vous souhaite juste de travailler dans un secteur peu ou pas exposé aux exportations ou au tourisme.
      Bien à vous,
      Thierry.

  5. Bonjour,
    Taux de change 1.20 CHF/Euro
    Selon ce que l on peut lire un peu partout , ce taux a été fixé par la BNS pour se protéger d un afflux d euro mais
    Il semble admis également que ce taux ne reflète pas la réalité économique et que le CHF devrait revenir à un taux voisin de 1.10
    Dans ce cas , pour un investisseur Suisse , est-ce que le moment ne serait pas approprié pour changer des CHF en EURO ?

    1. Tout cela reste bien théorique. Peut-être effectivement qu’actuellement le CHF est trop cher et qu’il reviendra à 1.10.
      C’est vrai qu’on peut profiter de cette situation pour effectuer des achats ciblés de titres étrangers. Par contre je ne garderais pas à long terme du cash étranger (USD et EUR). Ces monnaies ont trop tendance à fléchir.

      1. Il peut être plus judicieux de miser sur la volatilité des changes, bref d’adopter une stratégie non directionnelle. Mais je ne suis pas spécialiste des options, je ne puis donc suggérer d’exemples.

  6. Bonjour,

    avec un portefeuille conséquent investit en CHF, EUR, USD et GBP, j’ai subit, comme beaucoup de Suisses, le « double whammy » ou « double effet Kiss Cool » – si vous préférez – où mes titres en CHF (ma monnaie de référence) ont chutés et où mes titres en monnaie étrangère on eu un effet de consolidation/translation négatif.

    Je ne m’attarde pas trop sur le passé et sur la question de savoir si la BNS a une bonne comm’ ou pas mais je réfléchis a comment fixer le problème ou profiter de la situation. Pour moi, il n’y a aucun doute qu’il faut tirer profit d’une telle situation et d’une possible réaction exagérée des marchés. Une telle situation ne s’était pas présentée à nous depuis mars 2009.

    Voici la démarche que j’ai entreprise des l’ouverture des marche lundi 19 janvier (il faut bien sûr avoir une certaine force de frappe, cad du cash de côté):

    1) Achat de titres européens (GBP, EUR) qui étaient soit sur ma watchlist ou soit qui étaient déjà en portefeuille mais en négatif (en valeur locale). Les frais d’achats sont maintenant plus abordables.

    2) Arbitrage des entreprises immobilières suisses cotées (Allreal, Mobimo, etc) pour dégager du cash et me renforcer sur des perles suisses que j’ai en portefeuille a long terme et qui ont souffert du fait de leur part export importantes (Inficon, Bucher, Comet, Bossard, etc.). Des exportations en berne avec un chômage qui monte peut faire pression sur les prix de l’immobilier. Enfin, c’est pas aussi simple que ca et pas immédiat mais c’est une question de perception et d’attentes des investisseurs qui peuvent liquider ce genre d’actif.

    3) Non-conversion des dividendes perçus en monnaie étrangère en CHF tant que le CHF stagne a un niveau historiquement haut (mais réinvestissement dans la monnaie en question). Cela peut durer un certain temps!

    4) Retour sur les titres immobiliers lorsque les investisseurs les délaisserons pour des titres plus cycliques.

    5) Continuer a engranger mes dividendes et ne rien faire d’autre. « I don’t work for money but money works for me » 🙂

    Voila. L’avenir est bien sur incertain mais il est sûr que je ne vais pas laisser passer une belle occasion…

    Birdie

    1. Salut Birdie. Content de te relire. Je reconnais bien là ton côté contrarian opportuniste.
      Personnellement je n’ai pas encore appuyé sur la gâchette, je suis encore en mode observation, mais possible que je me laisse tenter par quelques opportunités US ou européennes.

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