Réflexions sur la Rat Race (13/13)

On le voit, la piste en tant que freelance, n'est pas optimale. Sans compter, qu'en fin de compte, on continue malgré tout à travailler pour de très grands patrons... qui s'appellent cette fois Google, Uber, Facebook, etc.

Comment faire alors pour vraiment s'affranchir du patronat, c'est-à-dire ne plus travailler pour eux en tant que salarié ou en tant que fournisseur de services (freelance). La seule solution c'est d'être eux. Il faut être propriétaire de l'entreprise. Le rat doit devenir expérimentateur.

Se battre contre le système ne sert à rien... le rat tout seul est impuissant face à la machine de guerre capitaliste. Mais il peut utiliser la force de son adversaire pour arriver à ses fins, comme le ferait un champion d'aïkido. Pourquoi se fatiguer quand on peut s'appuyer sur le flot énergétique créé par la société de consommation?

Plutôt que de travailler pour elle, faisons-la travailler pour nous. Pour être propriétaire de l'entreprise, il n'y a pas 36 solutions. Il faut l'acheter. Bien entendu vous ne pouvez pas le faire, enfin pas complètement. Mais vous pouvez vous en offrir une petite tranche. Puis avec le temps, vous en achetez encore, puis encore une et encore une.

Le rat se transforme alors peu à peu en souris, celle du genre à faire des provisions dans sa maison. Vous accumulez, un peu de gruyère par ci, un peu d'emmental par là. Vous n'arrivez jamais à une meule complète, mais votre souricière se remplit de plein de différentes variétés de fromages.

Vous n'êtes jamais propriétaire d'une entreprise, mais possédez au fur et à mesure une quantité de plus en plus étoffée de titres différents.

Bravo, vous êtes devenu un capitaliste. C'est vous désormais l'expérimentateur. Vous êtes toujours dans la Rat Race, mais c'est vous qui donnez le signal de départ, et surtout vous qui touchez la prime d'arrivée.

_____________________
Qu'est-ce qui fait qu'on devient riche et financièrement indépendant ?
Recevez ma newsletter gratuite.
_____________________

6 réflexions sur “Réflexions sur la Rat Race (13/13)”

  1. Bravo, belle conclusion à cette série d’articles. Si on ne peut pas changer tout le système, on peut effectivement l’utiliser à bon escient, transformer ses imperfections en avantages.

    J’utilise souvent l’analogie suivante: Le système capitaliste est comme le marché boursier. Il n’est pas bon ou mauvais en soi, il existe simplement et se fout de votre existence; il faut aller dans son sens plutôt que d’essayer de lutter en vain contre lui; il est très efficace tout en étant inefficient, et c’est précisément cette caractéristique qui permet de l’utiliser à son avantage (p.ex. en achetant des actions après une correction).

  2. blank
    Laurent Martin

    Merci pour cette série d’articles. Effectivement, être propriétaire d’une entreprise -même partiellement- comporte des avantages, mais comporte aussi des risques. Le risque fait partie de la vie en général. Mais il faut être conscient du risque, l’analyser, le maîtriser dans une certaine mesure et l’accepter. En matière d’achat d’action, cela signifie qu’il ne faut pas acheter à la légère, mais après une étude approfondie du titre. Je devine que les lecteurs de dividendes.ch en sont tous conscients… Après, nous n’avons pas tous les mêmes capacités à analyser un titre. Pour ma part, même si je ne suis ni béotien ni démuni en la matière, je suis conscient d’avoir des lacunes.

    Je souligne un autre élément que me travaille depuis longtemps: le haut management et le conseil d’administration des entreprises cotées en bourse dont le capital est dispersé (c’est-à-dire dans actionnaire majoritaire ou très important). Dans les sociétés cotées en bourse dont le capital est dispersé, le pouvoir échappe malheureusement grandement aux propriétaires -les actionnaires- au profit du haut management et du conseil d’administration. Souvent, le haut management, qui n’est somme toute qu’un employé, et le conseil d’administration (qui selon moi s’apparente aussi à un employé dans ces circonstances) s’enrichit plus que de raison (salaires, indemnités, bonus, stock options, etc.) au détriment des actionnaires. Ils peuvent le faire, car ils détiennent le pouvoir et le savoir. Même si en théorie les actionnaires, par le biais de l’assemblée générale, sont le pouvoir ultime et peuvent notamment nommer et démettre le conseil d’administration, en pratique ils ne font qu’avaliser ce que propose le conseil d’administration et le haut management. Forts de leur pouvoir et de leur indépendance, le conseil d’administration et le haut management, qui ont un intérêt commun à se payer confortablement et à ne pas dénoncer les abus dont tous profitent à un degré ou un autre, font plus ou moins ce qui leur plaît. En outre, le haut management -peut-être aussi le conseil d’administration- dans ce type de sociétés a souvent un intérêt à court terme (obtenir de bons résultats rapidement, pour justifier une haute rémunération et augmenter les bonus, durant les quelques années où ils sont en fonction) qui s’oppose -à mon avis- à celui des actionnaires-investisseurs qui ont plutôt un horizon à long terme (mais les actionnaires spéculateurs peuvent en revanche très bien s’accommoder de court terme).

    Ceci dit, il faut admettre que le haut management, mais également le conseil d’administration dans une certaine mesure, s’ils sont bons, sont ceux qui apportent de la valeur à l’entreprise et donc aux actionnaires. C’est donc normal qu’ils soient bien rémunéré en cas de succès. Toute la question est de savoir où est la limite entre bien rémunéré et trop rémunéré. Ce n’est pas une science exacte. Pour apprécier, il faut évidemment tenir compte des résultats de l’entreprise (et pas seulement à court terme), mais également de la loi de l’offre et de la demande pour des managers à succès. Les entreprises qui ne s’alignent pas sur ce qu’offre la concurrence prennent sans doute le risque de se priver des meilleurs (même si les meilleurs ne sont peut-être pas toujours les plus chers), au détriment de leurs résultats. Donc il ne faut pas être trop chiche, mais il ne faut pas non plus jouer le jeu d’une surenchère absurde qui permet des rémunérations sans commune mesure avec la valeur ajoutée apportée. Et surtout, il faut que les actionnaires reprennent le contrôle de ces rémunérations.

    Pour ma part, je vois plutôt d’un bon oeil l’émergence d’acteurs externes importants représentant des actionnaires (souvent des actionnaires institutionnels) dans les assemblées générales, qui surveillent de plus près et avec plus de compétences ce que font le conseil d’administration et le haut management. Mais ces représentants d’actionnaires n’ont pas uniquement des préoccupations visant à préserver les intérêts financiers des actionnaires.

    1. blank

      Je suis d’accord avec toi. Même si sur le papier et in fine ce sont les actionnaires qui ont le pouvoir suprême, dans la pratique, dans la majorité des cas, c’est le top management qui a les pleins pouvoirs. La très large majorité du temps, les actionnaires sont des moutons. N’empêche que rien que le fait qu’ils ont la possibilité d’exercer leur pouvoir suprême, même s’ils ne le font pas, suffit à mettre généralement des limites à ces top managers. L’actionnariat est un peu l’équivalent de l’arme nucléaire, il a un effet dissuasif.
      Warren Buffet accorde beaucoup d’importance au choix du management d’une société. Celui-ci doit avoir un comportement responsable par rapport à l’actionnariat, avec une optique à long terme. Pour lui c’est facile d’apprécier cet aspect qualitatif car non seulement il peut rencontrer les dirigeants mais surtout il peut même siéger au sein des CA. Mais pour nous, simples investisseurs, c’est très difficile de juger ces hommes (et femmes). On ne peut juger que leurs résultats (mais c’est déjà pas mal). Benjamin Graham disait d’ailleurs que juger le management et leurs résultats c’était comme attribuer 2x la même note pour une même évaluation. Je trouve que l’argument se tient…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *