Analyse de Partners Group

Aujourd’hui je vais vous présenter la crème de la crème! Si je refuse d'investir le moindre centime dans les grosses banques traditionnelles telles que CS ou UBS, il existe d'autres valeurs financières extrêmement intéressantes. Partners Group en fait indéniablement partie.

Les taux d'intérêt anémiques et les risques croissants dans les marchés  obligataire et immobilier font que les investisseurs institutionnels internationaux (fonds étatiques, caisses de pension, assurances,...) sont à la recherche de PLACEMENTS ALTERNATIFS.

Cette tendance profite fortement au private equity  (capital-investissement ou dette privée), par exemple dans des domaines tels que les infrastructures ou l'immobilier non coté.

Partners Group, numéro 3 derrière les américains KKR et Blackstone, chevauche brillamment cette vague en investissant notamment dans des sociétés non cotées. Il s’agit le plus souvent de placements relativement illiquides, ce qui ne pose pas de gros problèmes étant donné que l'argent des clients institutionnels reste généralement bloqué une dizaine d'années.

Le modèle d'affaires d’une société telle que Partners Group est diamétralement opposé à celui des banques traditionnelles. Des rendements fortement lucratifs sont obtenus en étant très sélectif lors du processus de sélection des placements.

Les marges sont très élevées et Partners Group gagne beaucoup d’argent par l’intermédiaire de commissions et de participations récurrente aux bénéfices. Partners Group a également orchestré avec Capvis la mise en bourse de VAT, qui est l'IPO suisse la plus réussie de ces dernières années.

Cette profitabilité extraordinaire ressort notamment au niveau du ROE (en bleu) et de la marge bénéficiaire nette, avec des valeurs extrêmement élevées et stables (évolution de 2009 à 2016) :

La croissance des bénéfices (en rouge) et des dividendes est très forte et leurs évolutions sont plus ou moins parallèles (période de 2009 à 2016) :

Le taux de distribution du dividende est plutôt élevé, mais reste néanmoins relativement stable et raisonnable (évolution de 2009 à 2016) :

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Bien entendu, un tel succès n’est pas passé inaperçu et la valorisation de Partners Group est élevée, mais parfaitement justifiée au vu des fondamentaux et les excellentes perspective.  Cette entreprise offre une grande stabilité et une excellente visibilité, notamment grâce à des frais de gestion récurrents.

Un afflux d'argent important devrait continuer à arriver en raison notamment de l'intérêt toujours croissant pour la dette privée et le manque d'alternatives tant que les taux d'intérêt de la dette publique se maintiendront à un bas niveau.

L’action s’échange à l’heure où j’écris ces lignes à 610 fr. avec un PER 2016 de 29 et un PER 2017 estimé à 27. Sur la base de la croissance et des fondamentaux époustouflants, j’estime la valorisation actuelle correcte et un cours de 800 à 850 fr. réaliste dans les 12 à 24 mois.

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19 réflexions sur “Analyse de Partners Group”

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    Merci dividinde pour cette belle analyse. Je ne suis pas un grand fan du private equity car c’est un peu trop recherché par les institutionnels en ce moment. C’est ce qui explique d’ailleurs certainement la croissance et le prix de ce titre. Pour investisseur orienté valeur c’est trop cher. Pour celui orienté croissance ça peut jouer.

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    Merci Jérôme pour ton feed-back. Ça m’intéresserait d’avoir ton avis sur une autre société financière: Compagnie Financière Tradition (CFT).
    Contrairement à Partners Group, zéro croissance mais du point de vue value intéressant.
    Est-tu acheteur sur CFT?

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      J’en pense que du bien. C’est un titre que je suis aussi depuis quelques temps. Bon marché et bons fondamentaux. Et de la croissance en joker. S’il n’y avait qu’un seul truc à redire c’est que c’est dommage que l’afflux important de cash ne se transforme pas en accroissement des actifs. Mais c’est vraiment pour chercher la petite bête:)
      Très beau titre en tout cas. On se rejoint totalement sur cette société.

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    Oui, CFT présente de belles qualités, avant tout un bilan très sain et solide. Ce qui me turlupine c’est l’érosion du chiffre d’affaires depuis plusieurs semestres et surtout le dividende qui, bien qu’actuellement très élevé, reste assez imprévisible (cf. notamment 2011 et 2012).
    C’est pourquoi je vais essayer prochainement de m’offrir une tranche vers les 85 fr. mais avec une taille de position plus petite que d’habitude.

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      C’est vrai que le CA baisse gentiment mais ça ne les empêche pas à faire des bénéfices et du cash tout particulièrement. Toujours utile quand il faut payer des dividendes justement 😉

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    Belle découverte, merci pour cette article.

    Dividinde, je ne comprends pas pourquoi tu trouves que le dividende est élevé… Pour moi il est plutôt faible (à peine 2.35%)… Pour investir dans une optique dividende à long terme, je pense que c’est actuellement un mauvais placement. Par contre, pour un investissement sur la plus-value, ça peut être intéressant.

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    On parlait dans les commentaires du dividende de CFT, qui est élevé (>5%). Le dividende de Partners est effectivement faible, c’est son ratio de distribution du dividende (payout ratio) qui est élevé.

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    Pas de souci! Je rappellerais quand même qu’il ne faut pas trop se laisser aveugler par le rendement ACTUEL, avec le risque d’oublier tout le potentiel lié à la CROISSANCE du dividende.
    CFT rapporte actuellement 5.1%, mais je ne ne serais pas surpris si le rendement stagnait les prochaines années…
    A l’opposé, Partners a un yield actuel de 2.4% mais pourrait avoir un yield on cost de 5% dans 5 à 7 ans!
    Pour exemple, j’ai acheté Partners il y a quelques années et le rendement à l’époque était d’environ 2.5%. Mon rendement actuel par rapport à mon prix d’achat (YOC) est aujourd’hui d’environ 4.5% et devrait continuer d’augmenter chaque année.

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      Hello Dividinde, est-tu toujours en possession de tes titres Partners? L’entreprise est peu endettée, et continue d’avoir un ROE intéressent. Quel est ton point de vue sur la société 2 ans après?

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        Salut AGU. Oui, je suis toujours copropriétaire de cette magnifique société et toujours aussi bullish. Partners est extrêmement profitable, le dividende continue de croître et la valorisation est correcte compte tenu de la qualité de l’entreprise (PER 2020 estimé à 23).

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        Merci dividinde pour ces précisions. Je vais profiter des turbulences que AirTrump provoque ces temps pour acquérir une tranche et la garder bien au chaud.

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    Laurent Martin

    Depuis longtemps, je suis impressionné par les qualités intrinsèques de Partners Group, qui a, selon mon analyse, d’excellents fondamentaux. A ce point, c’est assez rare pour une Blue Chip (cette action fait partie du SMI).
    Il y a 5 ans (soit le 16 juin 2017), le cours de l’action était à CHF 606. Juste avant le krach du Covid19, soit le 21 février 2020, le cours était à CHF 956; ce krach l’a fait descendre à CHF 582 le 20 mars 2020. Ensuite, ça a été une progression positive jusqu’au début novembre 2021 (CHF 1655); depuis lors, le cours n’a plus ou moins pas cessé de descendre (sous réserve de quelques sursauts), pour atteindre CHF 906 au moment où j’écris ces lignes, la séance de ce lundi (qui n’est pas terminée), celle de vendredi passé et la fin de celle de jeudi passé ayant à elles seules fait baisser le titre de pas loin de 10% (soit beaucoup plus que les grands indices, qui ont également fortement baissé).
    Alors, que se passe-t-il pour Partners Group?
    Je n’arrive pas à objectiver une baisse de cette importance pour une action de la qualité de Partners Group.
    Une idée de ce qui se passe? Y a-t-il une raison particulière -qui m’échappe- pour que ce titre baisse autant?

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      Salut Laurent
      ça fait quelque temps que Dividinde n’est pas revenu ici, donc je me permets de donner mon avis :
      – légères divergences entre les bénéfices et le cash flow, en particulier en 2018 et 2021… c’est pour moi toujours un point de vigilance
      – titre artificiellement assez bon marché du point de vue du PER, à cause du très bon résultat 2021. Si on regarde toutefois le PER moyen, qui est de 25, c’est une autre affaire
      – cher par rapport à la valeur comptable (8x), même si la valeur immatérielle d’une telle société pèse lourd également
      – très cher par rapport aux ventes (9x), ce qui est un signal de vente
      – très cher par rapport au free cash flow courant et moyen (plus de 30x) pour les deux
      – le rendement en dividende semble intéressant (supérieur à 3%) mais il est mal couvert par rapport aux bénéfices moyens et par rapport FCF courant et moyen
      – les réserves de liquidités sont énormes (current ratio de 4.3) : certes c’est intéressant du point de vue des actifs, et ça donne des possibilités pour le futur, mais c’est aussi du gaspillage de laisser dormir toutes ces devises
      – la rentabilité et la profitabilité sont très intéressantes. On est clairement face à un titre de croissance, limite franchise. C’est un bon point assurément, mais les titres de croissance sont actuellement mal orientés, notamment à cause de l’inflation et de la hausse prochaine des taux. PGHN est très peu endettée, et ne devrait donc pas trop en souffrir, mais quand le marché s’emballe, il rafle tout sur son passage.
      – on en vient à l’autre point : le momentum. PGHN souffre de l’ambiance générale, il est même plus pénalisé que le marché avec son beta de 1.45 et sa volatilité de 31%. Il faut laisser passer l’orage.

      En conclusion, je suis d’accord avec toi, les fondamentaux sont excellents (sauf la divergence du FCF et du bénéfice, et l’excès de liquidités), mais le titre est trop cher et le momentum est mauvais.

      Il est à mon avis urgent d’attendre 🙂

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    Laurent Martin

    Merci pour ton éclairage.
    Avec ses liquidités et si elle ne sait pas quoi en faire d’autre (il doit pourtant y avoir de bonnes opportunités d’investissement actuellement dans le domaine d’activité de cette société), Partners Group pourrait massivement racheter puis détruire ses propres actions, pour le plus grand bonheur des actionnaires, les circonstances s’y prêtant! Un excellent gâteau à partager avec moins de monde…

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        Laurent Martin

        J’ai creusé encore un peu.
        1) Apparemment, Partners Group n’a pas pour habitude de racheter des actions pour les détruire et ainsi diminuer le capital-actions (et donc d’augmenter la valeur des actions). Cette société ne semble racheter ses propres actions que dans le cadre de ses plans de stock options en faveur de son personnel.
        Ainsi, les liquidités ne vont a priori pas servir à des rachats d’actions destinés à diminuer le capital-actions.
        Dommage, à mes yeux.
        2) Partners Group privilégie la croissance organique aux fusions-acquisitions.
        Ainsi, les liquidités ne seront a priori pas investies dans des acquisitions.
        Soit. Au-delà de la stratégie générale de l’entreprise, tout est aussi sans doute question d’opportunité.
        3) S’agissant de la divergence entre le free cash flow et le bénéfice, elle s’explique semble-t-il principalement par des positions de prêts à court terme qui ont augmenté en 2021. Bien que cela réduise le flux de trésorerie dans le tableau de flux de trésorerie, ce n’est rien d’autre que des besoins en fonds de roulement à court terme. Les analystes (et Partners Group) considèrent ces positions comme de la trésorerie et des équivalents de trésorerie. Corrigés de cet effet, le revenu net et le flux de trésorerie disponible de l’entreprise sont finalement très similaires.

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        Salut Laurent et merci pour ces explications.

        Je pense maintenant aussi à un autre point qui explique également cette baisse du cours de PGHN. Je cite ce qu’a écrit Dividine en 2017 :

        Les taux d’intérêt anémiques et les risques croissants dans les marchés obligataire et immobilier font que les investisseurs institutionnels internationaux (fonds étatiques, caisses de pension, assurances,…) sont à la recherche de PLACEMENTS ALTERNATIFS.

        La hausse des taux d’intérêt en cours change cette donne. Même si les taux sont encore très loin d’être attractifs, en tout cas en Suisse, le marché agit comme toujours par anticipation : le paradigme a changé et à l’avenir il faudra à nouveau compter sur les obligations.

        À l’inverse, le Private Equity est en sommet de cycle, pour ne pas dire en phase d’éclatement de bulle. Cela peut donner une autre image de cet excès de liquidités : l’entreprise possède (encore) un tas de liquidités, issues de ces années fastes d’argent facile et d’un flux énorme de cash provenant des institutionnels, mais elle ne sait plus où les investir parce que le marché est saturé (et il le sera de plus en plus à cause du resserrement du crédit).

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