Analyse d’Hormel Foods Corp (HRL:NYQ)

La société Hormel Foods Corporation est une entreprise agro-alimentaire américaine basée dans le sud-est du Minnesota aux États-Unis. Elle est connue pour ses produits de masse et surtout sa marque de viande précuite commercialisée dès 1926. L'entreprise a été fondée par George A. Hormel en 1891 sous le nom George A. Hormel & Company au Minnesota. Ce n'est qu'en 1993 qu'elle prend le nom de Hormel Foods Corporation. Elle commercialise des produits sous différentes marques dont Chi-Chi's, Dinty Moore, Farmer John, Jennie-O, Lloyd's, Spam, Stagg et Hormel. Elle compte 20'000 employés à travers le monde. 81% des ménages américains ont un produit Hormel chez eux.

Hormel se négocie actuellement à 21.4 fois les bénéfices récurrents, 10.1 fois la valeur comptable corporelle, 2 fois les ventes et 23 fois le free cash flow. C'est assez cher, même si par rapport au reste du marché US ça va encore, surtout qu'on est en présence d'un artistocrate... Cette entreprise a en effet augmenté son dividende durant la bagatelle de 51 années consécutives.

Le rendement n'est pas exceptionnel, avec seulement 1.9%, mais il s'explique par un ratio de distribution de 41% par rapport aux bénéfices et de 44% par rapport au free cash flow. Cela signifie qu'Hormel a encore une bonne marge pour continuer à augmenter son dividende dans le futur, même en cas de coup dur. L'entreprise américaine n'est donc pas prête de perdre sa couronne. De plus, ces cinq dernières années, Hormel a fait progresser ses distributions sur un rythme annuel soutenu de 16.9%.

Tout comme le dividende, les bénéfices, les réserves de cash et la valeur des actifs progressent sur le long terme, ce qui prouve la solidité du modèle d'affaires du géant américain. L'entreprise parvient à créer de la valeur pour ses propriétaires sur la durée, et ceci se ressent sur le cours de l'action qui a plus que triplé ces dix dernières années (alors que le S&P 500 n'a que doublé). Si on remonte plus loin, on constate même que HRL a pris plus de 2'000% ces trente dernières années (contre 1'000% pour le S&P).

Les réserves de liquidités sont suffisantes, sans être extraordinaires, avec un ratio de liquidité générale de 1.9 (en très légère baisse) et un ratio de liquidité réduite de 1.05. La marge brute est elle aussi en légère baisse, à 21.86%, pour une marge nette de 9.24%. Aussi en baisse, le rendement des actifs, à tout de même 12.14%, pour une rentabilité des capitaux propres appréciable de 18%.

Le taux d'endettement à long terme par rapport aux actifs est en baisse, à 3.58%. Avec le free cash flow abondant qu'elle génère, Hormel serait théoriquement capable d'effacer l'intégralité de son ardoise en moins de quatre mois! Cela donne une image de la solidité de cette société. Malgré un faible endettement, l'entreprise agro-alimentaire n'a pas eu besoin de financer son expansion par d'autres biais, comme une augmentation du capital. Le nombre d'actions en circulation est en effet stable depuis plusieurs années, évitant du coup toute dilution de l'avoir des actionnaires.

Hormel, avec son histoire à cheval sur trois siècles, officie dans un secteur bien défensif, ce qui se traduit par un faible beta (0.47). Elle possède un portefeuille diversifié de marques, bien implanté aux USA, ainsi que dans autres pays. Difficile dès lors pour de nouveaux concurrents de s'attaquer à ce mastodonte. Les risques d'obsolescence technologiques sont par ailleurs relativement faibles. HRL, c'est le genre d'actions qu'on peut acheter et oublier dans un coin.

Ceci étant dit, comme mentionné en début d'article, le titre se négocie à un cours assez élevé. Ce n'est clairement pas une occasion d'achat à l'heure actuelle. Par contre, malgré son prix, vu la qualité et l'histoire de la société, je suis d'avis que c'est encore un titre à conserver.

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8 réflexions sur “Analyse d’Hormel Foods Corp (HRL:NYQ)”

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    Ah oui, ça c’est vraiment du solide, on en mangerait! Le dividende vient même d’être augmenté à 0.75 cents, soit un rendement désormais de 2.2%

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    Tu as bien raison, avec le salaire il faut être beaucoup plus patient qu’avec les dividendes. Tiens, d’ailleurs ça me rappelle une vieille blague:

    Un monsieur qui cherche un emploi, se présente dans une entreprise :
    – C’est bon, vous êtes embauché ! Vous gagnerez 1200 Euros au début, et bien davantage plus tard…
    – Dans ce cas, Monsieur, je reviendrai plus tard !

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    Bonjour jerôme
    Très belle société qui est chère c’est vrai mais qui est même considéré un king car plus de 50 années de dividende sans baisse. 25 ans pour les aristocrates.
    Connaissez-vous Jerôme un etf suivant les aristocrates (51) ou encore mieux les kings ?(21)
    C’est vrai que les sociétés américaines sont dans l’ensemble très chères, mais un etf suivant l’ensemble serait intéressant à suivre et peut-être moins cher.
    Je sors un peu du cadre mais vu votre expérience j’aimerais avoir votre avis… si possible… ayant du BRK je ne pense pas m’en séparer quoiqu’il arrive mais avoir une autre opportunité supplémentaire serait intéressant..
    bien amicalement
    Antonio

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    Bonjour Jerôme
    Merci pour la réponse. Bien sûr qu’un ETF ne rend pas un titre moins cher mais apporte le confort de ne pas gérer 51 titres comme les aristocrates ou 21 titres si on parle des kings.
    BRK bat largement le SP500 et c’est très bien car en ne gérant qu’une ligne c’est très accessible et possible car on ne pourrait pas avoir les 500 sociétés du SP500 en gestion.
    Je pensais que des sociétés comme Vanguard avaient crée la même chose pour les kings ou aristocrates car pour un particulier avoir 51 lignes pour répliquer les aristocrates du dividende ou 21 lignes pour les kings serait très lourd en gestion alors que pour un fonds ou etf cela serait plus facile.
    merci pour les articles.
    amicalement
    Antonio

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      Salut Antonio

      oui c’est clair c’est le grand avantage d’un ETF : il te permet d’avoir facilement un portefeuille bien diversifié avec pas relativement peu de coûts.
      J’aime bien les utiliser pour les positions minoritaires d’actifs de mon portefeuille, à savoir l’or, obligations et immobilier.
      Et comme ça je peux également concentrer mes recherches surtout sur mes positions stratégiques, à savoir les actions payeuses de dividendes croissants.

      Ceci étant dit les ETFs ont aussi des défauts, j’en parle ici :
      https://www.dividendes.ch/2017/08/comment-diversifier-son-portefeuille-pour-se-prevenir-des-risques-de-marche-1820/
      https://www.dividendes.ch/2017/08/comment-diversifier-son-portefeuille-pour-se-prevenir-des-risques-de-marche-1920/
      https://www.dividendes.ch/2017/08/comment-diversifier-son-portefeuille-pour-se-prevenir-des-risques-de-marche-2020/

      Vanguard propose l’ETF VIG (achievers US – 10 ans de croissance du dividende).
      SPDR propose SDY (aristocrates US – 25 ans de croissance du dividende) et WDIV (achievers international – 10 ans de croissance du dividende).
      Proshares propose NOBL dont nous avons déjà parlé (aristocrates US – 25 ans de croissance du dividende).

      Certes parmi les ETFs ci-dessus, il y a une jolie quantité de pépites qui y figurent. Mais toutes ne sont pas aussi bonnes et la plupart sont actuellement trop chères.
      Je préfère personnellement sélectionner les titres un à un, même parmi toutes ces belles choses !

      Mais pour celui qui commence avec un petit portefeuille ou tout simplement qui ne veut pas se prendre trop la tête, c’est un bon compromis.

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