Orior AG : anatomie d’un effondrement boursier (-88%)

Dernière mise à jour : novembre 2025

En mars 2018, j'analysais positivement Orior AG (ORON:SWX), producteur alimentaire suisse aux fondamentaux apparemment solides : P/E de 14x, marge FCF de 7%, beta de 0.05, croissance régulière du dividende. Mon verdict : "titre pépère qu'on peut acheter et oublier dans un coin". L'analyse était raisonnable avec les données disponibles. Pourtant, sept ans plus tard, l'action s'est effondrée de 88%.

Voici ce qui est remarquable : grâce à une discipline rigoureuse, je n'ai pas subi cette catastrophe. Cet article documente comment la combinaison d'un stop loss mécanique (-20%) et d'une réévaluation fondamentale continue a permis de sortir bien avant le carnage, malgré une analyse initiale trop optimiste.

"Évolution du cours de l'action Orior AG (ORON.SW) de 2010 à 2025 montrant une baisse de 76% depuis l'introduction en bourse"

Ce cas d'école démontre une vérité essentielle du value investing : vous n'avez pas besoin d'avoir raison à 100% dans vos analyses. Vous avez besoin d'une méthode qui vous protège quand vous avez tort. C'est exactement ce qui s'est passé avec Orior.

Le contexte : de l'optimisme justifié au signal d'alarme

Ce qui rend ce cas fascinant, c'est la timeline des événements : les signaux techniques se déclenchent fin 2018 (quelques mois après mon analyse), l'analyse fondamentale confirme les problèmes en 2020, puis vient la fausse reprise qui piège les investisseurs indisciplinés (2020-2021), avant l'effondrement final (-88% de 96.70 CHF à 11.80 CHF entre 2021 et 2025).

Retraçons ensemble cette histoire, étape par étape, pour comprendre comment la méthode a compensé les conclusions de l'analyse initiale.

2018 : l'analyse optimiste originale

L'histoire d'Orior : de la fumée aux aliments

ORIOR possédait une histoire remarquable. L'entreprise trouve ses origines en 1852 avec Louis Ormond, fondateur d'une usine de tabac à Vevey. En 1930, fusion avec Louis Rinsoz, inventeur des fameux "Meccarillos". C'est en 1992 que la transformation radicale s'opère : Rinsoz & Ormond Holding devient ORIOR Holding SA et bascule totalement vers l'industrie alimentaire.

La stratégie de croissance était claire : acquisitions ciblées et cohérentes. Rapelli (charcuterie italienne) en 1993, Le Patron (pâtés) en 1996, Albert Spiess (Grisons) en 2008, puis le groupe Culinor en 2016 pour s'étendre au Benelux. Un portefeuille de marques régionales fortes, une croissance par acquisitions intelligentes.

La valorisation de 2018 : apparemment attractive

À l'époque, les ratios semblaient corrects :

  • P/E : 14x les bénéfices récurrents
  • P/S : 0.77x les ventes (intéressant)
  • P/FCF : 11x le free cash flow
  • P/B : 1.6x la valeur comptable
  • Rendement : 2.84% pour un payout ratio prudent de 40%
  • Croissance dividende : 1.95%/an sur 5 ans

Les fondamentaux : solidité apparente

Les chiffres de 2017 étaient rassurants :

  • Ratio de liquidité générale : 2.18
  • Ratio de liquidité réduite : 1.32
  • Marge brute : 22.2% (en progression)
  • Marge FCF : 7%
  • ROA : 5.8% (en hausse)
  • Cash flow ROA : 10.2%
  • Dette LT/Actifs : 23.6% (en baisse)
  • Beta : 0.05 (stabilité exceptionnelle)

Ma conclusion de mars 2018 : "Pas de risque d'obsolescence technologique et des frais généraux assez bien contenus, c'est le genre de titre qu'on peut acheter et oublier dans un coin. Je suis d'avis que le titre est correctement valorisé en ce moment."

En juillet 2018, Orior figurait encore dans mon portefeuille.

Décembre 2018 : premier signal d'alarme

Cinq mois après mon analyse positive, le titre décroche suffisamment pour que j'active mon ordre trailing stop loss manuel à 20%. Dans les commentaires de l'article original, je notais en décembre 2018 : "Activation de l'ordre trailing stop loss 20%".

Cette décision a été difficile. Orior était justement "l'action pépère par excellence que l'on peut conserver à vie sans se poser de questions". Les fondamentaux n'avaient pas encore significativement changé. Mais ma procédure de protection du portefeuille était claire : une baisse de 20% depuis le plus haut déclenche une vente, quelles que soient mes convictions.

Leçon n°1 : Les signaux techniques précèdent souvent les fondamentaux. Le marché savait quelque chose que je ne voyais pas encore.

2020 : la tentation du « bon prix »

Deux ans plus tard, nouvelle séquence instructive. Après la chute de 20%, l'action Orior se négociait mécaniquement moins cher. Dans les échanges de commentaires en 2020, la question légitime se posait : "Faut-il racheter pour profiter de cette baisse ?"

Ma réponse a été catégorique : non. Trois raisons fondamentales :

  1. L'endettement était devenu excessif – la dette augmentait plus vite que la capacité à la rembourser
  2. L'entreprise avait commencé à émettre des actions – dilution des actionnaires existants, signe de besoin de liquidités
  3. Le ratio P/B dépassait 6 – la valorisation restait élevée malgré la baisse du cours

J'écrivais à l'époque que ce n'était plus "ma tasse de thé". Cette analyse fondamentale a validé le signal technique de 2018 : quelque chose clochait structurellement chez Orior.

Leçon n°2 : "Bon marché" n'est pas synonyme de "bonne affaire". Un titre qui baisse de 20% peut encore baisser de 80% si les fondamentaux se dégradent.

2020-2021 : le piège de la fausse reprise

Voici où l'histoire devient vraiment intéressante d'un point de vue pédagogique. Entre 2020 et 2021, le titre Orior est remonté de 78 CHF à 94 CHF, soit un gain de 20%. Pour quelqu'un qui aurait vendu à 78 CHF en suivant le stop loss, c'était frustrant de voir l'action repartir.

Cette remontée semblait invalider :

  • Mon analyse technique (le stop loss était-il prématuré ?)
  • Mes préoccupations fondamentales (l'endettement n'était peut-être pas si grave ?)
  • Ma décision de ne pas racheter en 2020 (occasion manquée ?)

C'est le moment psychologique le plus difficile en investissement : quand le marché semble vous donner tort. Les "fausses reprises" sont des pièges classiques dans les actions en déclin structurel. Elles créent l'illusion que les problèmes sont résolus et incitent les investisseurs à revenir.

Leçon n°3 : Les fausses reprises font partie du processus de destruction de valeur. Elles testent votre discipline et piègent les investisseurs qui "moyennent à la baisse".

2021-2025 : l'effondrement final

Depuis le sommet de 96.70 CHF atteint en 2021, Orior n'a fait que chuter. Le cours actuel de 11.80 CHF (mars 2025) représente une destruction de valeur de 88% depuis les plus hauts. Sur l'ensemble de la période depuis l'IPO, l'action affiche une performance de -76.16%.

Que s'est-il passé ?

Les résultats financiers récents révèlent l'ampleur du désastre :

Résultats 2024

  • Pertes nettes : -36M CHF (vs +23M en 2023)
  • Explosion de l'endettement : Total Debt / Equity à 6.31 (vs 1.63 en 2023)

Les problèmes structurels révélés

En février 2025, Orior a annoncé plusieurs ajustements comptables majeurs :

  • Écart de valorisation d'inventaire : ~10M CHF
  • Abandon projet d'usine : 8M CHF supplémentaires (sur 20-22M total)
  • Retraitement des chiffres 2023 nécessaire
  • Perte d'un client majeur à l'export
  • Fermeture du site d'Olen en Belgique
  • Restructuration : fusion Rapelli/Albert Spiess

La publication des résultats annuels 2024 a été repoussée au 2 avril 2025 pour finaliser l'audit.

Le versement du dividende a été logiquement interrompu. Pour très longtemps certainement...

Les 6 leçons pour investisseurs FIRE

1. Le stop loss sauve des portefeuilles

L'activation du stop loss à -20% en décembre 2018 a permis de sortir vers 78 CHF. Aujourd'hui, le titre vaut 11.80 CHF. La protection a évité une perte de 85% supplémentaire. Même si la remontée à 94 CHF a été frustrante, la discipline a payé sur le long terme.

Application pratique : Définissez votre seuil de stop loss (15-20% est raisonnable) et suivez-le mécaniquement, sans états d'âme. Les émotions sont votre ennemi.

2. Les signaux techniques anticipent les fondamentaux

Le cours a commencé à baisser fin 2018. Les problèmes structurels ont commencé à apparaître graduellement les années suivantes.

Application pratique : Quand le momentum se dégrade fortement, prenez-le au sérieux même si les fondamentaux semblent solides.

3. Les fondamentaux confirment ou infirment

L'analyse de 2020 (endettement excessif, émission d'actions, P/B élevé) a confirmé que le signal technique était justifié. La combinaison des deux approches est puissante.

Application pratique : Après un stop loss, revérifiez les fondamentaux avant de racheter. Si vous identifiez des red flags, restez à l'écart.

4. Les "fausses reprises" sont des pièges

La remontée de 20% entre 2020-2021 était une illusion. Les actions en déclin structurel connaissent souvent des rebonds techniques qui piègent les investisseurs optimistes.

Application pratique : Ne revenez sur une position vendue que si les fondamentaux montrent une amélioration claire et durable, pas juste une remontée de cours.

5. La diversification protège de l'erreur individuelle

Même avec une analyse solide, j'ai recommandé Orior en 2018. Si Orior avait représenté 20% de mon portefeuille, les dégâts auraient été considérables. À 2-3%, c'est gérable.

Application pratique : Ne concentrez jamais plus de 5% de votre portefeuille sur une seule action, surtout en small/mid cap.

6. Le "buy and forget" n'existe pas vraiment

En 2018, je qualifiais Orior de "titre qu'on peut acheter et oublier dans un coin". C'était naïf. Même les entreprises apparemment stables dans des secteurs défensifs peuvent imploser si la gestion se dégrade.

Application pratique : Revoyez vos positions au moins une fois par an. Le monitoring régulier fait partie du jeu.

Faut-il acheter Orior aujourd'hui ?

La question que certains se posent : "À 11.80 CHF, n'est-ce pas une opportunité ?" Après tout, le titre a déjà baissé de 88%.

Ma réponse : non, et voici pourquoi :

  • L'entreprise est en pertes structurelles
  • La dette explose
  • Les problèmes comptables révélés en février 2025 suggèrent des faiblesses de contrôle
  • La restructuration va coûter cher sans garantie de succès
  • Le dividende a été coupé
  • Le score d'Altman se situe à 1.96, dans la zone grise, juste au-dessus de la zone de détresse (1.81), synonyme de risque de banqueroute.

Ce n'est pas du value investing, c'est du "catching a falling knife" (attraper un couteau qui tombe). Il y a une différence entre "sous-valorisé temporairement" et "en déclin structurel".

Pour qu'Orior redevienne intéressante, il faudrait :

  1. Un retour à la profitabilité opérationnelle
  2. Une réduction significative de la dette
  3. Une stratégie claire de redressement
  4. Un nouveau management crédible
  5. Une stabilisation du cours pendant au moins 6-12 mois

Rien de tout cela n'est visible actuellement.

Questions fréquentes (FAQ)

Le stop loss n'empêche-t-il pas de profiter des remontées ?

Oui, et c'est le prix à payer. Dans le cas d'Orior, le stop loss a fait sortir à ~78 CHF et le titre est remonté à 94 CHF (+20%). Mais il est ensuite descendu à 11.80 CHF (-88% depuis le sommet). Le stop loss optimise la gestion du risque, pas la maximisation du gain absolu. C'est un outil de protection, pas de performance.

Comment distinguer une "fausse reprise" d'un vrai rebond ?

Quatre critères clés :

  • Les fondamentaux s'améliorent-ils vraiment ? (résultats, cash flow, dette)
  • La remontée est-elle accompagnée de volumes ? (conviction du marché)
  • La remontée est-elle durable ? (6 à 12 mois)
  • La valorisation est-elle attractive ?

Dans le cas d'Orior, la remontée 2020-2021 n'était accompagnée d'aucune amélioration fondamentale. L'endettement continuait d'augmenter, l'entreprise augmentait ses actions en circulation et le prix par rapport à la valeur comptable était élevé.

Faut-il éviter complètement les small caps suisses ?

Non, mais il faut être plus prudent et discipliné. Les small caps offrent du potentiel mais avec des risques (et avantages) spécifiques :

  • Liquidité faible (difficile de sortir rapidement, mais en contrepartie moins de concurrence institutionnelle)
  • Moins de couverture analystes (moins d'information, mais en contrepartie moins de popularité, donc des titres potentiellement moins chers)
  • Plus de volatilité en cas de problème
  • Risques de gouvernance plus élevés

Règles pour les small caps :

  • Appliquez un stop loss (15% à 20%)
  • Diversifiez sur plusieurs secteurs et évidemment plusieurs sociétés
  • Suivez régulièrement l'évolution du cours et des fondamentaux

Comment savoir quand une entreprise est en "déclin structurel" ?

Plusieurs signaux d'alerte :

  1. Endettement croissant avec des résultats stables/baissiers
  2. Émission d'actions nouvelles (besoin de cash désespéré)
  3. Marges en contraction continue sur 2-3 ans
  4. Perte de parts de marché face à la concurrence
  5. Dividende maintenu malgré la baisse des bénéfices (payout ratio en progression et se rapprochant de 100%)
  6. Baisse du cours de l'action (de manière durable et significative)

Orior cochait toutes ces cases entre 2019 et 2025.

Que faire si je détiens encore Orior aujourd'hui ?

Si vous détenez encore Orior en mars 2025, vous avez deux options :

Option 1 : Vendre et couper les pertes

  • Accepter la perte
  • Réinvestir ailleurs sur des opportunités saines

Option 2 : Attendre le redressement (très risqué)

  • Espérer un succès de la restructuration
  • Risque de dilution supplémentaire ou faillite

Personnellement, je couperais les pertes. L'argent récupéré (même réduit) est plus utile investi ailleurs que dans une situation aussi dégradée.

Conclusion : un cas d'école salutaire

Les leçons essentielles :

  • Aucune analyse n'est parfaite : parfois il y a des choses que l'on ne peut tout simplement pas connaître à l'avance, il faut l'accepter
  • La discipline (stop loss) est là pour compenser ce risque d'imperfection
  • Les signaux techniques + fondamentaux se renforcent mutuellement
  • Les "fausses reprises" testent votre patience et votre rigueur
  • La diversification est votre assurance anti-catastrophe
  • Le monitoring régulier est non-négociable

Si j'avais ignoré le stop loss par attachement émotionnel à ma thèse initiale, je serais assis sur une perte de 85% aujourd'hui.

Pour les investisseurs FIRE, ce cas rappelle une vérité essentielle : votre objectif n'est pas d'avoir raison à 100%, mais de protéger votre capital suffisamment bien pour que les bonnes décisions compensent largement les mauvaises. Le stop loss, la diversification et l'analyse fondamentale sont vos trois piliers de protection.

Et vous, avez-vous des "Orior" dans votre portefeuille ? Des titres que vous conservez par attachement émotionnel malgré des signaux d'alarme ? Le moment est peut-être venu de revoir objectivement vos positions et d'appliquer votre discipline de gestion du risque.

Ressources complémentaires :

Cet article est une mise à jour de l'analyse originale du 21 mars 2018, transformée en cas d'école post-mortem pour les besoins pédagogiques de la communauté dividendes.ch.

 


En savoir plus sur dividendes

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

17 réflexions sur “Orior AG : anatomie d’un effondrement boursier (-88%)”

  1. C’est vrai, belle entreprise avec une histoire pleine de rebondissements. Je possède aussi une petite tranche d’Orior, action que j’assimile presque à une obligation tant elle est pépère.

    Ce qui ne m’enchante pas c’est en effet la croissance anémique du dividende et la marge nette bénéficiaire fine comme de la pâte à pizza. A ce niveau, Bell a quand même un profil un peu plus sexy!

  2. ANTONIO martins

    Bonjour Jerôme
    Si elle progresse comme la petite entreprise de textile elle fera beaucoup d’heureux…..

    Que penses-tu de KHC qui est en dessous du prix d’achat de WB avec un PER de 6.93 très bas et un rendement assez confortable ?

    amicalement
    Antonio

  3. ANTONIO martins

    Bonjour Jerôme
    sur mon i-phone il l’indique :
    capitalisation 74.44 Mds
    max 52 semaines 93.88
    mini 52 semaines 60.49
    cours 60.73 ce jour
    PER 6.82 ce jour car l’action a baissé hier
    Rendement 4.03 % au cours de ce jour.
    Compte tenu que Warren Buffet l’a acheté sur la base de 72.50 $ et à ce jour elle est à 60.73 $ cela peut être très intéressant. D’autant plus que comme il a acheté avec 3G Capital (Lehmann Jorge Paulo) 3G a pour réputation de faire remonter les bénéfices suite à leur intervention.
    Comme tu as une grande expérience dans l’analyse ton avis me semble très intéressant.
    Après peut-être que les chiffres ne soient pas à jour….. bien évidemment c’est en $…
    amicalement
    Antonio

    1. Il ne faut jamais faire confiance à Apple, je l’ai toujours dit 🙂
      Trêve de plaisanterie, ceci nous prouve encore une fois le danger qu’il y a d’investir en ne regardant que le PER indiqué par les sites financiers.
      Il est important d’examiner d’autres ratios de valorisation et aussi ce qu’il y a derrière ce PER.
      En l’occurence, sur les 10’999 mio d’USD de bénéfice net en 2017, 7’000 mio d’USD proviennent d’éléments extraordinaires, donc non récurrents.
      En vérité le PER n’est pas de 6.82, mais de 18.5. Voilà qui change considérablement la donne!
      Warren a certainement acheté sur la base d’autres critères. Je pense notamment :
      – Marge brute moyenne assez bonne
      – frais généraux moyens assez bons
      – marge nette moyenne assez bonne
      – goodwill en hausse
      – dette raisonnable
      – besoins en dépense d’équipement assez faibles
      – prix par rapport à la valeur comptable corporelle intéressant

      Ce qui me dérange beaucoup plus par contre ce sont les liquidités : très faibles et en baisse.
      => risques de difficultés de paiements et donc également de maintenir le dividende…

  4. ANTONIO martins

    Bonjour Jerôme
    Merci pour tes commentaires très instructifs sur KHC car tes analyses vont beaucoup plus loin. Ton expérience nous est très profitable et c’est vrai que le PER est très réducteur si on le prend seul.
    Merci encore.
    amicalement
    Antonio

  5. Argh, trop dommage! Je trouve que c’est l’action pépère par excellence que l’on peut conserver à vie sans se poser de questions. Quasi une obligation avec un dividende qui ne croît presque pas, mais solide comme un steak bien cuit. 😉

    1. Oui j’ai d’ailleurs hésité justement à cause de ça. Mais finalement j’ai décidé de garder ma même règle de protection pour toutes mes actions. Et rien ne m’empêche d’y revenir dans quelques temps, comme d’autres du genre. Bell, Emmi et autres !

  6. Le moment de revenir sur Orior ne serait-il pas venu? « Grâce » au Covid l’action est presque 20% moins chère qu’en début d’année. Le modèle d’affaires est relativement résistant, le dividende me semble assuré et dépasse les 3%. Ce qui me fait le plus hésiter c’est surtout le faible % de fonds propres…

  7. Effectivement le dividende est intéressant et bien couvert du point de vue des bénéfices et du FCF. Comme tu l’as dit un des gros points noirs c’est le faible taux de fonds propres, autrement dit l’endettement qui est très important. La dette représente 3.15 fois les fonds propres et le taux d’endettement à long terme 40% des actifs. Sans compter qu’Orior a en plus émis des actions ces dernières années. Malgré le dividende intéressant actuel de 3%, à cause de l’endettement et de l’émission des actions, le rendement pour l’actionnaire s’est élevé en moyenne à -4% par an ces cinq dernières années. Pas fameux… Rajoute là dessus que le prix/valeur comptable grimpe jusqu’à plus de 6% ce qui est énorme. Donc pas trop ma tasse de thé, en tout cas dans ces circonstances.

  8. Merci Jérôme

    L’endettement me semble en effet élevé mais pas facile à interpréter: j’ai lu qu’Orior était passé en 2018 de la norme comptable IFRS à Swiss GAAP FER et que depuis le goodwill dû à la dernière grosse acquisition était directement déduit des fonds propres.

    Ainsi, les fonds propres seraient supérieurs à 50% selon IFRS, mais inférieurs à 20% selon Swiss GAAP FER. Sacré casse-tête…

  9. Le « gap » s’est produit entre l’exercice fiscal 2016 et 2017. 205 millions de fonds propres se sont évaporés à cause du changement que tu cites, répartis entre le goodwill et les intangibles. Ceci explique pourquoi la valeur comptable est aussi importante, car elle correspond en fait à une valeur comptable corporelle (uniquement les actifs tangibles). J’avais d’ailleurs évoqué le point de la forte composante des intangibles dans l’article.

    Jusqu’en 2018, cela ne me dérangeait pas, car comme je le mentionnais :
    « Lorsqu’on achète de l’Orior, on achète aussi le portefeuille d’actifs de l’entreprise, ses nombreuses marques et acquisitions. L’histoire de la société nous montre qu’elle a grandi particulièrement de manière exogène, en procédant à des achats ciblés, intelligents et cohérents lui permettant de dégager à la fois des synergies et des opportunités de développement. C’est cela qui explique le goodwill croissant et important d’Orior et cela également qui explique pourquoi le titre semble survalorisé si l’on se focalise uniquement sur les actifs corporels. Orior est beaucoup plus qu’un simple fabricant de produits alimentaires. »

    Néanmoins, depuis les choses ont un peu changé. Le taux d’endettement à long terme par rapport aux actifs a explosé de 23% à 40%, tandis que la capacité à générer des flux de trésorerie libre n’a pas évolué. L’entreprise aurait besoin aujourd’hui de plus de 7 ans pour rembourser toute sa dette en ayant recours à son FCF, ce qui est trop long.

    L’autre point qui a aussi changé c’est que jusqu’à l’exercice fiscal 2017 Orior maintenait le nombre d’actions en circulation stable, voire le baissait. Depuis c’est juste le contraire.

    Bref, augmentation de l’endettement et du capital actions, ce n’est pas vraiment comme cela qu’un actionnaire aimerait qu’une entreprise se développe…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *