Mes plus belles gamelles : JDS Uniphase (JDSU)

En ces temps de confinement et de délire maniaco-dépressif boursier, il vaut mieux rester temporairement en marge des actions. En lieu et place des traditionnelles analyses, j'inaugure donc aujourd'hui une mini série sur mes plus belles gammelles boursières, histoire de détendre un peu l'atmosphère. Tandis que certains aiment étaler leurs gros coups sur les réseaux, ma nature contrarian m'invite à faire justement l'inverse. On n'apprend que peu de choses de ses meilleurs placements, si ce n'est que la méthode suivie est correcte, que le marché était favorable ou qu'on a eu le cul bordé de nouilles. Ou tout ça à la fois. A contrario, les exemples que je vais vous présenter dans cette série m'ont appris beaucoup plus que tout ce que j'ai pu lire et entendre en matière d'investissement.

On va donc commencer avec un des tous premiers titres que j'ai achetés. On remonte à l'an 2000. My God, j'ai l'impression que c'était hier et pourtant tellement d'eau a coulé sous les ponts depuis. Bref, cela faisait trois ans que j'étais entré dans la vie "active" et je n'en pouvais déjà plus. De temps à autres je tombais sur CNBC en zappant et je voyais des titres qui explosaient à la hausse, jour après jour. Parmi ceux-ci, JDS Uniphase était un des plus suivis des investisseurs en actions technologiques. Il battait records sur records. Le cours avait été multiplié par dix, rien que sur l'année précédente (1999). C'était un peu l'équivalent de Tesla aujourd'hui.

Dans ma petite tête, ça bouillonnait. Je me mettais à imaginer ce que ça donnerait si j'investissais dans ce titre mes premières économies. Mes petits calculs allaient bon train : si JDSU continuait de la sorte je pourrais arrêter de travailler en l'espace de quelques années seulement. Je pourrais être rentier en étant encore jeune trentenaire. Il n'y avait par ailleurs aucune raison que cela change, car tous les plus grands spécialistes qui défilaient sur CNBC le disaient : "cette fois c'est différent".

Alors je me suis lancé. J'ai ouvert un compte chez "Direct Net" (Crédit Suisse), transféré le solde de mon compte épargne et j'ai acheté JDSU. On était en août 2000. La suite, la voici en une seule image :

Image

Dans le genre mauvais timing, c'était assez fort. Je ne me souviens plus exactement quand j'ai soldé ma position. Je sais juste que c'était beaucoup trop tard. Je sais surtout que j'ai passé un nombre incalculable de mauvaises soirées à regarder la dégringolade du cours sur CNBC ou sur Yahoo Finance. Si, ça existait déjà. Je me rappelle aussi des théories des pseudo gourous de la finance dotcom qui arrivaient encore à me convaincre que ça allait remonter.

Pourquoi j'en ai acheté

Franchement, à part l’appât du gain, et vouloir faire comme tout le monde, j'en ai aujourd'hui aucune idée. À vrai dire, je ne savais même pas ce que faisait JDS Uniphase. Eux non plus d'ailleurs. Personne ne le savait.

Mes erreurs

  • Avoir acheté un titre juste parce il était sous les feux des projecteurs, sans tenir compte de ses fondamentaux
  • Ne pas avoir coupé mes pertes bien plus tôt
  • Faire confiance à des gourous de CNBC
  • Investir en situation de bulle

Ce que j'ai appris sur le moment

Grâce à JDSU je suis devenu très méfiant par rapport aux placements à la mode et aux titres technos. Je me suis orienté vers des actions plus traditionnelles et des sociétés plus expérimentées. Je n'ai plus accordé aucun crédit aux pseudos spécialistes qui font la une des médias. Surtout, j'ai cessé de croire au Père Noël.

Ce que je n'ai pas appris sur le moment

Les fondamentaux des entreprises demeuraient malgré tout une notion très  vague pour moi à l'époque. Je n'ai pas non plus compris pourquoi il fallait couper les pertes plus rapidement.

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5 réflexions sur “Mes plus belles gamelles : JDS Uniphase (JDSU)”

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    J’ai la même histoire, sauf que la mienne se termine bien 😉
    AUBAY (AUB) sur Euronext Paris … un titre que j’ai gardé 20 ans en portefeuille :
    – acheté vers les 30 début 2000,
    – à peine 2 mois après, il fait une pointe à 70 !!
    – puis chute comme une pierre pour végéter 20 ans aux alentours des 5
    – à partir de 2015, miracle, il se met à remonter pour culminer à 41.40 en 2018 !!
    – revendu à 34 en 2019, il est maintenant à +/- 21.

    Comme quoi l’adage, “pas vendu, pas perdu”, se vérifie parfois !

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      Même chose pour moi avec Relief Therapeutics que j’ai depuis 2016 et qui là avec le COVID bénéficie des lumières pour l’un de ses médicaments, mais… énorme coup de bol! C’était un de mes premiers investissements, je me disais qu’à 0,003 chf et en en achetant un paquet pour pas grand chose je ferais un jackpot hahaha, ben raté 😉 même si par les temps qui courent je m’en sors bien… On apprend très vite de ses erreurs dès que ça touche le porte-monnaie!

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    Philippe de Habsbourg

    Même chose pour moi vers 2007.
    J’ai acheté une compagnie bidon, VeriChip, le RFID c’est l’Avenir que je me disais!
    La compagnie fait rapidement faillite et je me retrouve sans un sous.
    Ce que j’ai appris : spéculer c’est mal !

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